Journalistes honoraires

18.06.2024

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Claire Chave

À quelques stations de métro de la gare Montparnasse, j'ai découvert la librairie Le Divan lors d'un événement particulier : le lancement de la Semaine de la littérature coréenne à Paris. Autour d'un magnifique canapé rouge et d'une table recouverte de livres variés aux couleurs flamboyantes, j'ai découvert quatre auteurs représentatifs des divers courants littéraires coréens.

Lee Seung-U, Puyn Hye-Young, Jin Eun-young et Ma Yeong-shin lors de la soirée de lancement de la semaine de la littérature coréenne à la Librairie Le Divan. © Claire Chave

Lee Seung-U, Puyn Hye-Young, Jin Eun-young et Ma Yeong-shin lors de la soirée de lancement de la semaine de la littérature coréenne à la librairie Le Divan. © Claire Chave


Animée par Yann Brancherie, un expert en littérature coréenne, et deux interprètes franco-coréennes, la soirée s'est déroulée de 18h à 20h au cœur de la librairie, sous forme de discussion entre l'animateur, les auteurs et le public. Chaque auteur a ainsi pu répondre à trois questions sélectionnées en amont par la librairie, ainsi qu'une question du public, portant sur ses inspirations littéraires et l'impact de ses romans sur le public français.

L'auteur Lee Seung-U répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave

L'auteur Lee Seung-U répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave


C'est le romancier Lee Seung-U qui a ouvert le bal. Connu grâce à son roman La vie rêvée des plantes, traduit dans plusieurs langues dont le français et le japonais, il a également récolté deux prix : le prix Daesan et le prix Dong-in, qui sont les deux prix les plus prestigieux de Corée. Bien qu'ayant reçu de multiples prix, il s'est avoué être très étonné (mais très heureux !) d'apprendre que son roman La vie rêvée des plantes se vendait bien dans les librairies françaises, car selon lui, ce n'est pas le roman qui a le mieux marché auprès de son public.

Depuis ses débuts en 1981, il a publié de nombreux romans et recueils de nouvelles dans la revue La Littérature Coréenne.

J'ai ainsi pu retrouver dans la librairie plusieurs de ses romans, dont Voyage à Cantant (2022), Le Chant de la Terre (2017) et évidemment La vie rêvée des plantes (2009).

L'auteure Pyun Hye-Young répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave

L'auteure Pyun Hye-Young répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave


Suite à son entretien avec Lee Seung-U, l'animateur Yann Brancherie s'est tourné vers l'auteure Pyun Hye-Young pour échanger autour de ses romans. Après avoir parlé de ses débuts dans le monde de l'écriture en 2000, elle a ensuite présenté ses six recueils de nouvelles littéraires ainsi que ses cinq romans. L'auteure s'est ensuite attardée sur les deux derniers : Le Jardin (2019) et La nuit du hibou (2022).

Elle a également reçu de nombreux prix littéraires, tel que le prix Yi-Sang, le prix Dong-In, le prix Kim Seungok, le prix Shirley Jackson et le prix de la littérature contemporaine (aussi appelé prix Hyundae Munhak). Lors de son entretien, elle a avoué avec beaucoup d'humour qu'elle appréciait faire ressentir aux lecteurs une sensation de « malaise » dans ses écrits, car pour elle, cela représentait le malaise que peut ressentir un être humain face à sa propre mortalité.

L'auteure Jin Eun-Young répondant aux questions de Yann Brancherie © Claire Chave

L'auteure Jin Eun-Young répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave


La troisième auteure à être interviewée par Yann Brancherie est Jin Eun-Young. Très discrète, l'auteure a fait ses débuts littéraires en 2000, lorsque ses œuvres de poésie ont été publiées dans la revue Littérature et Société. Elle est également une auteure aux multiples prix, dont le prix littéraire Daesan, le prix de la littérature contemporaine, le prix de poésie Cheon Sang-byong et le prix littéraire Baek Seok.

Sur la table, j'ai pu trouver son recueil Des flocons de neige rouge (2016) qui est, à ma connaissance, son seul recueil actuellement traduit et publié en France. Jin Eun-Young a déclaré que lors de la traduction de ses œuvres, elle portait une grande importance à la forme, plus qu'au fond. Pour elle, même si cela doit avoir un rendu étrange dans une autre langue, il faut que le mot qu'elle place en premier dans son poème, y reste dans chaque langue, peu importe l'impact que cela a sur la construction finale de la phrase. Elle a aussi raconté que la Corée connaissait en ce moment un grand engouement autour de la poésie car cela aidait les jeunes à sortir de leur isolement (surtout depuis la fin du Covid-19).

Au même titre que Pyun Hye-Young, elle a également déclaré beaucoup s'inspirer des œuvres de Kafka et apprécier le sentiment de malaise que cela pouvait procurer aux lecteurs lors de la lecture de ses poèmes, qui portent majoritairement sur des thèmes tels que l'amour, la mort et la vie.

L'auteur Ma Yeong-Shin répondant aux questions de Yann Brancherie © Claire Chave

L'auteur Ma Yeong-Shin répondant aux questions de Yann Brancherie. © Claire Chave


Et enfin, le dernier auteur de la soirée a pris la parole au micro de Yann Brancherie, pour parler cette fois de webtoon et de romans graphiques. Depuis ses débuts en 2007, Ma Yeong-shin a publié plus de 13 œuvres. Son roman graphique Les Daronnes (2015) a été élu meilleur livre international de l'année aux Harvey Awards aux États-Unis, et il a également été finaliste lors du prix de la BD d'Angoulême, qui est l'un des plus grands prix de la BD en France.

Lors de son interview, il admet avoir été très surpris d'apprendre qu'un de ses livres était dans la liste des finalistes pour un prix en France. Il a également avoué avec le sourire qu'il adorait vivre à Séoul, même s'il souhaitait, dans le futur, arrêter d'écrire des webtoons pour se consacrer aux romans graphiques. En parlant des webtoons, il a admis que le Covid avait fait exploser cette industrie et qu'il y en avait désormais trop, ce qui avait, selon ses dires, « tué l'originalité et la création », bien que cela a permis de découvrir de nombreux jeunes talents.

La soirée s'est terminée sur une dernière photo avec les auteurs et une tombola avec quatre gagnants, pour faire remporter les romans de chaque auteur présent à la soirée. Et finalement, Yann Brancherie a annoncé les dates de chaque rencontre individuelle avec les auteurs et la soirée a pris fin. J'ai décidé de repartir avec les quatre romans, afin de découvrir leurs styles et m'ouvrir à d'autres styles de littératures coréennes !


* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr