A compter du 29 avril, découvrez ou redécouvrez les pépites de la littérature coréenne, grâce à la bibliothèque du Centre Culturel Coréen.
Tous les mercredis, deux romans phares de la culture coréenne vous seront présentés sur nos réseaux avec, épisodiquement, un quiz-concours pour réviser en s’amusant et recevoir chez vous l’un de ces titres.
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La langue et le couteau de Kwon Jeong-hyun, Editions Philippe Picquier, 2019
Le couteau, c’est le sabre, celui de Yamada Otozô, commandant en chef de l’armée d’occupation japonaise en Mandchourie en 1945, face à l’armée russe tapie comme un ours dans la neige.La langue, c’est le goût de la cuisine porté à son paroxysme comme une œuvre d’art par Chen, cuisinier génial et révolutionnaire chinois dont le champ de bataille est un simpl e billot de bois.Entre l’officier gourmet et le cuisinier rebelle, une lutte à mort s’engage dont la clé est l’art de préparer les plats. Car il y a d’autres manières de faire la guerre qu’avec des fusils et des sabres.Ruses, périls et gourmandise sont au menu de ce roman palpitant dont l’héroïne est la cuisine.
Né en 1970 à Cheongju, Kwon Jeong-hyun commence à écrire dès le lycée, passionné par les œuvres de Sartre et de Camus. Il fait ses études à l’Institut des arts de Séoul, puis à l’Université Korea. En dehors des nouvelles et des romans, il écrit aussi des livres de jeunesse. « La Langue et le Couteau » est en cours d’adaptation en Corée pour un drama télévisé et un film.
L’étoile du chien qui attends son repas de Hwang Sok-yong, Serges Safran éditeur, 2016
En Corée du Sud, dans les années soixante, Chun, jeune idéaliste mal à l’aise dans la société, et un copain de lycée abandonnent les cours pour vivre dans une grotte puis faire une virée à travers leur pays. De retour à Séoul, ils se retrouvent avec leurs amis au café Mozart. Chun et la jeune Mia entament une relation amoureuse qui les entraîne vers l’île de Jeju. Mais Chun, arrêté pour avoir manifesté, rencontre un trimardeur, " Lieutenant ", avec qui il part travailler sur des chantiers et en mer.
L’Étoile du chien qui attend son repas est un tumultueux périple initiatique à plusieurs voix, largement autobiographique, qui se termine par le départ de Chun pour le Viêt Nam et une guerre qui n’est pas la sienne. Un subtil portrait de la jeunesse coréenne, semblable par bien des aspects à celles de tous les pays, de toutes les époques. Et une méditation sur le sens à donner à sa vie au lieu de suivre des chemins tout tracés par les aînés.
Né en 1943 en Mandchourie, Hwang Sok-yong traverse l’histoire contemporaine de la Corée. Sa lutte contre la dictature et sa volonté de faire un pas vers la Corée du Nord le mènent en exil puis en prison. Il est l’auteur de La Route de Sampo, L’Invité, Shim Chong, fille vendue, Le Vieux Jardin ou Princesse Bari, traduits en de nombreuses langues et adaptés au cinéma.
Hors les murs de Pak Wan-seo, Atelier des cahiers, 2012
Ce texte autobiographique romancé décrit avec empathie et humour l’enfance et la jeunesse de la romancière dans une Corée bouleversée par l’occupation japonaise et la guerre de Corée. Mêlant destin individuel et histoire d’un pays, il tisse les drames avec brio et finesse, offrant à la littérature un important témoignage. Les lecteurs ne s’y sont pas trompés, en Corée où il s’est vendu à plus de 1,5 million d’exemplaires, et aux États-Unis où la traduction anglaise a été acclamée par la critique.
Pak Wan-seo est née en 1931 dans un village désormais en Corée du Nord. Elle commence des études de littérature à l’université nationale de Séoul, interrompues par la guerre de Corée qui va briser sa famille. Depuis ses débuts en 1970 jusqu’à sa mort en 2011, en une quinzaine de romans et une centaine de textes courts, elle a construit une œuvre exigeante, portant un regard sans complaisance sur la société coréenne contemporaine. Ses textes, complexes dans leur propos derrière l’apparente fluidité du récit, se lisent à plusieurs niveaux, et quoique très ancrés dans la réalité historique et sociale coréenne, ils possèdent tous une dimension universelle qui les rend inoubliables.
Zombies juke-box de Kim Jung-hyuk, Decrescenzo éditeurs, 2019
La vie de Ji-hoon est brusquement bouleversée lorsqu’il découvre un coin de Corée du Sud où toutes les communications sont brouillées ; la ville de Gorio, peuplée d’habitants lugubres, est isolée du reste du pays et les forces de l’ordre empêchent toute intrusion.
Dans leur voiture-appartement où trônent une chaîne hi-fi et une collection de disques vinyle, Ji-hoon et son obèse acolyte mènent l’enquête et vont, de découverte en découverte, rencontrer une mystérieuse traductrice et mettre leur nez dans un bien étrange trafic.
« Porté sur le merveilleux, l’auteur invente des fables acidulées et sarcastiques, celles d’une culture suralimentée et hyper connectée. Des chroniques de la Corée geek, à la fois autarciques et libératrices. » - Le Magazine Littéraire
Kim Jung-hyuk, né en 1971, commence sa carrière littéraire en 2000. Il a déjà publié en France La bibliothèque des instruments de musique (2012) et Bus errant (2013).
Trois générations de Yom Sang-seop, éditions Zoé, 2017
Dans la famille Jo, trois générations se côtoient : le grand-père, patriarche enrichi, conservateur et autoritaire, le père, homme moderne mais faible qui a embrassé le christianisme en même temps que la boisson et les femmes, et le fils, étudiant déjà marié et père de famille, qui sympathise avec des « istes » d’obédience étrangère. Nous sommes à la fin des années 1920, dans une Corée sous domination nippone. Ces trois hommes et leurs proches se cherchent, se heurtent et se querellent. Lorsque la santé du grand-père se détériore, les intrigues d’alcôve se déchaînent. Qui sera l’héritier ? Ce récit, paru en 1931 sous forme de feuilleton, est un classique de la littérature coréenne, passionnant par ses rebondissements autant que par son réalisme, d’une grande modernité littéraire.Après ses études au Japon, Yom Sang-Seop (1897-1963) retourne en Corée où il travaille comme journaliste et défend l’idée d’une littérature nationale. Auteur de récits et de romans, il devient le pionnier du réalisme et du naturalisme coréen. En 1928, après deux nouvelles années au Japon, il entre au quotidien Chosun Ilbo, où Trois Générations paraîtra sous forme de feuilleton en 1931. Yom Sang-seop est couronné de nombreux prix littéraires, dont le Prix de la Paix de l’Asie.
La Généalogie du mal de Jeong You-jeong, éditions Philippe Picquier, 2018
Yujin, vingt-six ans, se réveille un matin dans l’odeur du sang.Jusqu’à ce jour, c’était un fils modèle qui se pliait à toutes les règles d’une mère abusive et angoissée. Une mère qui gît en ce moment même au pied de l’escalier, la gorge atrocement ouverte d’une oreille à l’autre.Que s’est-il passé la nuit dernière ? Seuls des lambeaux d’étranges images émergent de la conscience de Yujin, et le cri angoissé de sa mère. Mais appelait-elle à l’aide ? Ou implorait-elle ?Pour trouver la clé qui déverrouille sa mémoire, il va devoir remonter seize ans plus tôt, lorsque tout s’est joué. Retrouver la scène initiale, impensable, insupportable. Seize années de secrets, de silence, d’une vie contrôlée dans ses moindres détails, jusqu’à ce que tout bascule.Mais quand on a franchi la frontière interdite, il n’existe pas de retour possible.Ce thriller dérangeant et obsédant, d’une exceptionnelle acuité psychologique, suit à un rythme haletant, électrique, la radicale transformation d’un jeune homme ordinaire en un dangereux prédateur.
Jeong You-jeong, née en 1966, est infirmière avant de réaliser son rêve d’enfant, écrire, et de s’imposer comme la reine du crime coréenne. Plusieurs de ses thrillers psychologiques ont été adaptés au cinéma. Généalogie du mal s’est vendu à plus de 600 000 exemplaires en Corée, il est sorti aux Etats-Unis chez Penguin Random House en septembre 2018.
Le Chant des cordes de Kim Hoon, éditions Gallimard, 2016
Le vieux roi de Gaya se meurt. Ara, l’une de ses demoiselles d’honneur, s’enfuit dans la nuit afin de ne pas être enterrée vivante avec lui, selon la coutume en vigueur. Tandis qu’elle s’échappe, trente autres élus sont conduits à leur dernière demeure et Ureuk, le maître de musique, est convoqué à la cour afin de trouver le son parfait pour accompagner les funérailles royales. Yaro le forgeron est lui aussi rappelé à son devoir. On lui demande non seulement de réarmer le pays qui est sous la menace du royaume voisin de Shilla, mais aussi de couler les fondations de la tombe du souverain défunt.Dans un roman épuré se déroulant dans la Corée du VIe siècle, Kim Hoon évoque des destins individuels à l’ombre de l’Histoire de leur pays, secoué par la violence et la guerre. Malgré le bruit et la fureur du monde extérieur, tous sont à la recherche de leur vérité intime, tout comme le musicien Ureuk est en quête du parfait chant des cordes.
Ecrivain, journaliste et critique, Kim Hoon est né en 1948 à Séoul. Il a travaillé pour le quotidien Hankuk Ilbo depuis 1973 avant de faire ses débuts en tant qu’écrivain à l’âge de 47 ans. Son second roman, Le Chant du sabre fut une véritable consécration pour l’auteur.une œuvre qui l’éleva au rang des auteurs les plus connus de Corée. Le Chant des cordes est son troisième roman.
Nos jours heureux de Gong Jiyoung, éditions Philippe Picquier, 2016
Yujeong a le cœur en miettes lorsque sa tante Monica, qui est religieuse, l’emmène à la Maison d’arrêt de Séoul visiter un condamné à mort. Rien ne semble pouvoir rapprocher une jeune désespérée de bonne famille d’un triple meurtrier, et pourtant... Au fil de leurs rencontres, ils vont se raconter avec sincérité leurs « vraies histoires », affronter les ténèbres et découvrir les lumières éblouissantes au sein de ces ténèbres, réparer leurs âmes meurtries. Ce roman bouleversant nous parle de la force de l’amour, de pardon et de rédemption. Son auteur, Gong Ji-young, est une romancière infiniment respectée en Corée pour les combats qu’elle mène pour un monde plus juste. Dans ce pays où la peine de mort n’a pas été abolie, Nos jours heureux a provoqué d’âpres débats, et ne quitte pas la liste des best-sellers.
Née en 1963 à Séoul, Gong Ji-young est une romancière très populaire en Corée. Écrivaine profondément engagée, ses romans traitent de la condition des femmes et des travailleurs, des maltraitances dont sont victimes les handicapés, de la répression sexuelle.
Ma mémoire assassine de Kim Young-ha, éditions Philippe Picquier, 2015
Un ex-tueur en série décide de reprendre du service. Seul problème : il a soixante-douze ans et vient d’apprendre qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer. Sous ses dehors de vieillard inoffensif s’adonnant à ses heures perdues à la poésie et la philosophie, se cache un redoutable meurtrier qui a assassiné sans remords des dizaines de personnes. Aujourd’hui il repart en chasse alors que rôde autour de sa maison un homme qui menace de s’en prendre à sa fille adoptive bien aimée. S’engage alors une course contre la montre : tuer avant d’oublier qui il est, avant que la maladie n’ait raison de lui, qu’il ne devienne prisonnier d’un temps sans passé ni futur.
Un étrange roman d’ humour noir dont n’est autre que la mémoire qui se dérobe et brouille les pistes. Et un suspense au dénouement stupéfiant, car derrière une histoire peut s’en cacher une autre dont le lecteur découvre qu’il n’a jamais eu les clés, précisément parce que le narrateur les avait oubliées.
Né en 1968, Kim Young-ha est l’un des chefs de file de la nouvelle littérature sud-coréenne. On dit de lui qu’il décrit avec un regard froid et une voix sèche la sensibilité urbaine de sa génération. Après deux recueils de nouvelles, il publie en 1996 son premier roman La mort à demi mots, qui lui vaut le prix Munhaktongne décerné au meilleur jeune écrivain de l’année. Outre ses activités d’auteur, Kim Young-ha anime une émission de radio consacrée aux écrivains coréens.
La baignoire de Lee Seung-u, Serge Safran éditeur, 2016
Sous un banal prétexte, un homme revient dans l’appartement qu’il a partagé avec une jeune veuve rencontrée au cours d’un voyage d’affaires au Mexique. Mal marié, la trentaine bien avancée, d’une situation honorable quoique menacée, il part à la recherche de souvenirs que sa mauvaise conscience a relégués dans le marais de sa mémoire. Soucieux de respectabilité, conscient de son âge, il s’interroge sur ses sentiments : pourquoi, lui, ne peut-il être heureux comme ces jeunes Mexicains qui s’embrassent et s’enlacent si librement sur la plage ? Pourquoi ce paradis lui est-il refusé ? Roman profondément lyrique, où les thèmes de l’amour, du bonheur et de la mort sont magnifiés par l’évocation de la mythologie maya et l’image sublimée de la clarté de la lune sur la mer. L’eau, matrice et menace, est partout présente. Aux Caraïbes comme dans la baignoire qui trône dans la chambre de la jeune femme.
Figure majeure de la littérature coréenne Lee Seung-u est né en 1959. Il est actuellement l’auteur coréen le plus traduit et le plus lu au Japon. Après le succès de La vie rêvée des plantes (Folio), Le Vieux Journal, a paru en France chez Serge Safran éditeur en 2013.
Adieu le cirque ! de Cheon Un-yeong, Serges Safran éditeur, 2013
En Corée, les agences matrimoniales spécialisées dans les voyages de rencontre en Chine offrent un spectacle de cirque à leurs clients. Inho, handicapé de la voix, mise sur un de ces voyages pour se trouver une épouse. Yunho, son frère, lui sert à la fois de voix et d’arbitre. Elle s’appellera Haehwa et les suivra dans la banlieue de Séoul. Mais Haehwa, douce jeune femme mystérieuse, est hantée par un premier amour de jeunesse, même si elle semble s’épanouir auprès de sa belle-mère et de son voyageur, mari ainsi désigné par celles qui épousent un Coréen. Yunho fuit son frère mais aussi Haehwa si violemment désirée. En exil, il devient un petit trafiquant en mer entre la Chine et la Corée.
Dans ce roman à la fois tendre et cruel, où alternent les voix de Yunho et de Haehwa, tous les personnages souffrent de solitude. Soit d’impossibles histoires d’amour, un dur apprentissage de la passion, la jalousie, la douleur et la mort. De la Chine à la Corée, de la maison du mari à la rue, les pérégrinations de Haehwa évoquent celles d’une artiste de cirque maintenue par une corde et vertigineusement descendue d’en haut. Sans doute que la vie n’est qu’un spectacle de cirque, au dur et doux parfum de nostalgie.
Cheon Un-Yeong est née à Séoul en 1971. Dès les années 2000, elle s’est imposée comme une figure majeure de la littérature coréenne en publiant plusieurs recueils de nouvelles.
Adieu le cirque ! est son premier roman.
Parce que je déteste la Corée de Chang Kang-myoung, éditions Philippe Picquier, 2017
« Pourquoi j’ai décidé de partir ? En deux mots, c’est parce que je déteste la Corée. »
Kyena, vingt-sept ans, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi décide-t-elle de tout quitter ? Son pays, sa famille, son boulot, tout ça pour émigrer en Australie alors qu’elle ne parle même pas l’anglais. Mais Kyena a tout prévu, enfin presque : elle quitte son petit ami à l’aéroport, laisse derrière elle la compétition, la hiérarchie et le moule trop étroit de la société coréenne. Pour elle, c’est maintenant que tout commence. La coloc, les rencontres, les petits boulots ou encore les puces de lit, tout ne se passera pas exactement comme elle l’avait prévu. Et pas facile d’échapper au racisme, aux préjugés et à l’esprit de classe. Mais quel bonheur de se réinventer loin des siens !
Kyena nous ressemble, avec sa bonne humeur, sa jeunesse et son désir de vivre. Dans cette comédie enlevée, elle est aussi la voix d’une nouvelle génération de femmes pour qui le monde est à conquérir.
Né en 1975 à Séoul, Chang Kang-myoung a été chroniqueur pendant onze ans pour un grand quotidien avant de se lancer dans la fiction. De sa carrière de journaliste, il a gardé une écriture factuelle qu’il met au service des sujets d’actualité qui agitent la société coréenne. La perspicacité et la finesse d’analyse de son approche ont fait le succès de ses romans.
Secrets de Eun Hee-kyung, éditions Philippe Picquier, 2014
A la mort de son père, Yeongjun, cinéaste audacieux mais homme taciturne et sans attaches, revient dans sa ville natale qu’il a quittée il y a vingt-cinq ans. Il y rencontre son frère et apprend que sur son lit de mort, leur père les a chargés d’une étrange mission : vendre la maison de leur enfance et faire don du fruit de la vente à une inconnue. Dès lors se lèvent les échos bruissants du passé, réveillant rêves et souvenirs, ranimant la violente rivalité des frères au temps où ils se disputaient l’attention d’un père dominateur qui a façonné leur personnalité et leur devenir d’homme. Vérité et mensonges, secrets et malédictions, amours cachés et haines anciennes se révèlent un à un, tissant une toile d’une complexité fascinante, reliée à l’histoire de la Corée tout entière. Une quête sur la filiation et la transmission familiale au sein de la modernité, et un roman ample et grave, d’une émouvante mélancolie. Car que savons-nous de la vérité profonde des êtres qui nous furent proches, et même du cœur brûlant qui alimente notre propre volonté de vivre et d’aimer ?
Eun Hee-kyung, née en Corée en 1959, publie en 1996 un premier roman, Le Cadeau de l’oiseau, prix Munhakdongne de la fiction. Elle fait paraître ensuite une dizaine de livres et obtient d’autres prix importants venant couronner une reconnaissance critique et un grand succès populaire. Abordant la vérité de la vie à travers une description méticuleuse et subtile des banalités quotidiennes, Eun Hee-kyung combine un cynisme sophistiqué avec une prose légère et teintée d’ironie. Elle éclaire avec lucidité tout ce qui ébranle la possibilité d’une vraie communication entre deux êtres.
Une famille à l’ancienne de Ch’ôn Myônggwan, Actes Sud éditions, 2016
Dans cette famille-là, tout dysfonctionne : les trois enfants quinquas rentrent chez leur mère. Tous sont plus ratés les uns que les autres, mère comprise. Le narrateur est l’auteur du plus mauvais film de l’histoire du cinéma et tente de s’en sortir grâce au porno, tandis que frère et sœur oscillent entre délinquance et prostitution. C’est qu’il leur faut tirer les conséquences de ce consensus exigé de tous par le nationalisme, qui a donné naissance à une société sans questions où tout est à réinventer, mais sans illusions. Et ces pitoyables Pieds Nickelés vont se révéler de véritables héros de la vie quotidienne. Avec Ch’ôn Myônggwan et sa génération, la littérature coréenne renoue enfin, par-delà les drames du siècle écoulé, avec son humour ancestral, tout en le mêlant aux rumeurs du monde, pour forger une sorte de burlesque à la coréenne.
Ch’ôn Myônggwan, né en 1964 à Séoul, est écrivain et cinéaste. Son irruption dans les Lettres coréennes en 2003 avec Frank et moi, rapidement suivi par le désopilant La Baleine en 2004, rouvre pour la Corée du Sud l’époque du comique et du burlesque.
Fils de l’eau de Gu Byeong-mo, éditions Philippe Picquier, 2013
Pour échapper à la noyade, un enfant développe des branchies qui lui permettent de vivre dans la solitude de l’eau et le bonheur d’être libre au milieu des poissons. Recueilli par un vieil homme et son petit-fils, il mène avec eux une vie fruste et innocente au bord du lac où ils vivent, forcé de cacher sa singularité aux yeux des autres. Profondément ancré dans la réalité de la Corée d’aujourd’hui, ce roman distille un charme secret. Imprégné de l’odeur de l’eau et des algues, de la violence de la pluie, il conte l’histoire d’un être à part, dont la différence est à la fois un malheur et une grâce, avant de devenir le moyen de sauver les autres.
Un récit d’une grande poésie. (Page des Libraires).
Une merveille d’émotion et d’intelligence. (Charente libre).
Un conte moderne au charme très prenant. (Marie Claire)
Née à Séoul en 1976, Gu Byeong-mo a étudié la littérature coréenne à l’Université Kyeonghui puis a travaillé comme éditrice. Actuellement, elle se consacre entièrement à l’écriture et a publié plusieurs romans, aussi bien pour adultes que pour la jeunesse
Terre des ancêtres de Lim Chul-woo, éditions Imago, 2012
Voici dix récits écrits dans un style brut comme les à-pics de la montagne et lyrique comme l’infini marin. Dix récits qui nous font courir de Séoul aux villages rustiques du Sud-Ouest, entre 1953 et nos jours, et qui mettent en scène des Coréens de naguère et d’aujourd’hui.
Ici, une douzaine de personnes très dissemblables sont bloquées par la neige dans une petite gare de montagne et contraintes de cohabiter durant trois heures ; ailleurs, dans une ferme, une mère attend son fils parti au maquis pour honorer avec lui l’âme du père disparu, et elle provoque sa mort ; à Séoul, un chômeur qui ne supporte plus le molosse despotique de ses propriétaires décide d’en débarrasser l’univers ; dans un village confronté à la modernité, une gamine éperdue pour avoir vu son père étrangler sa mère cherche leurs ombres dans leur chaumière abandonnée ; en grande banlieue, une maisonnée est terrorisée par les visites nocturnes inoffensives d’un visiteur insaisissable ; enfin, au seuil de l’hiver, des fantassins en manœuvre trouvent et remettent en terre des ossements humains dont on ne peut identifier les ancêtres…
Lim Chul-woo est né en 1954, à la sortie de la Guerre de Corée (50-53), et grandit dans un nouveau pays, la Corée du Sud. Ce recueil de nouvelles, première œuvre d’un jeune écrivain d’à peine trente ans, nous parle du début des années 80, époque de brutale mutation des campagnes et du surgissement du Séoul moderne.
Le jardin de Pyun Hye-young, éditions Rivage, 2019
Oghi, paralysé après un accident de voiture ayant causé la mort de sa femme, se retrouve enfermé chez lui sous la tutelle d’une belle-mère étrange. Cette dernière s’obstine à creuser un immense trou dans le jardin entretenu autrefois par sa fille, afin, dit-elle, de terminer ce qu’elle avait commencé.
Le Jardin a reçu le prix Shirley Jackson aux Etats-Unis et figurait parmi les dix meilleurs thrillers de l’été selon le Lime Magazine.
Pyun Hye-young est née en 1972 en Corée. Elle a fait ses débuts littéraires en 2000 en remportant le concours de nouvelles du journal Seoul Shinmun. Son œuvre, caractérisée par une imagination insolente, a été récompensée par les prix littéraires les plus prestigieux en Corée et a été traduite dans de nombreux pays.
Si le rôle de la mer est de faire des vagues de Kim Yeon-su, éditions Philippe Picquier, 2015
Si le rôle de la mer est de faire des vagues, mon rôle à moi est de penser à toi. Depuis que nous avons été séparées, je ne t’ai jamais oubliée, pas même un seul jour. Un jour, Camilla reçoit six cartons de vingt-cinq kilos qui contiennent toute son enfance. Entre un ours en peluche et un globe terrestre, la photo d’une jeune fille, petite et menue : celle de sa vraie mère avec un bébé dans les bras. Camilla a été adoptée peu après sa naissance par un couple d’Américains. Aujourd’hui elle a vingt et un ans et décide de partir en Corée à la recherche de sa mère. Au fil d’une enquête aux multiples bifurcations, chacun livre sa version de l’histoire bouleversante de cette lycéenne de seize ans devenue mère, les rumeurs, les secrets, les tragédies, le mystère de l’identité du père. Peu à peu Camilla remplit les blancs de son passé, qui se confond avec celui de cette petite ville portuaire où elle est née, et toute sa vie s’en trouve changée. Un roman riche en harmoniques, à l’imaginaire poétique et émouvant, enraciné dans la réalité sociale de la Corée d’aujourd’hui.
Kim Yeon-su est né en 1970 en Corée du Sud. Diplômé en langue anglaise de l’université Sungkyunkwan, il est employé dans un bureau le jour et travaille la nuit en tant que traducteur. C’est en 1993 qu’il fait ses débuts littéraires, lorsqu’un de ses poèmes est publié dans le journal Le Monde de l’écrivain. Il a depuis publié plusieurs romans et recueils de nouvelles, traduits dans plusieurs langues
Pour plus d’information : https://www.coree-culture.org/cinema-coreen-a-aubenas,4489.html