Par Lee Jihae et Jung Joo-ri, photos Institut national des sciences agricoles de l'Administration du développement rural

Dans le film « Snowpiercer, le Transperceneige », les barres protéinées à base d'insectes sont la seule source alimentaire dans une période glaciaire. Dans l’autre film « Papillon » (1973), le protagnoiste se nourrit de cafards pour survivre en prison.

Manger des insectes est souvent décrit, dans les films, comme un acte de survie. Mais dans certains pays, ces aliments singuliers sont bien inscrits dans la vie quotidienne. Des scorpions en brochettes et des centipèdes frits sont vendus dans les rues des pays d'Asie du Sud-Est, et le beondaegi (chrysalides de ver à soie cuites à la vapeur ou bouillies) est une nourriture de rue très populaire en Corée.

Alors que l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a désigné, en 2013, les insectes comme source de nourriture durable, l’engouement pour les insectes comestibles est en hausse à l’échelle mondiale.

Le 25 juillet, le ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales a classé certains insectes en tant que bétail et tente de promouvoir l'industrie des insectes comestibles en accordant des allégements fiscaux aux fermes à insectes comestibles.

Si les Coréens consomment depuis longtemps des chrysalides de ver à soie et des sauterelles, c’est la première fois que le gouvernement désigne les insectes comme bétail. La catégorie officielle du gouvernement pour les insectes comestibles comprend sept insectes, dont des coléoptères et le gryllus bimaculatus, un type de criquet.

Afin de trouver des noms permettant aux insectes comestibles de paraître plus attrayants et plus faciles à manger pour les masses, l'Administration du développement rural (RDA) a organisé des concours en 2015 et 2016. En conséquence, le ténébrion meunier est appelé « gosoae ».



Bien qu’ils ne soient pas encore répandus, des aliments contenant des insectes comme ingrédients clés, tels que des insectes soondae (boudin coréen) et des nouilles, ont été lancés. En juillet 2014, la municipalité de Cheongju et l’entreprise Bio Jin Corp. ont développé conjointement le soondae aux insectes et en ont obtenu un brevet. Le premier restaurant servant ce plat a été ouvert en 2016 et le cinquième l'an dernier.

Le PDG de Bio Jin, Park Nam-gyu, a déclaré qu'il avait décidé de fabriquer des soondae aux insectes en vue de proposer aux consommateurs des aliments sains. « J’ai utilisé des insectes en poudre à la place de l'huile de porc qui a beaucoup de graisse saturée », a dit Park. « Certains de nos clients sont des fans du plat, disant qu'il est léger et savoureux. »

Par ailleurs, les insectes comestibles coréens possèdent de nombreux bienfaits sur la santé. Le 17 juillet, la RDA et le Gangnam Severance Hospital de Séoul ont annoncé que la consommation à long terme de vers de farine améliorait la nutrition et renforçait le système immunitaire humain, dans une étude conjointe sur 109 patients atteints de cancers du foie et du pancréas. Les patients qui ont consommé du ver de farine moulu se sont rapidement rétablis de la chirurgie grâce à l'amélioration de leur système immunitaire.

Sur le potentiel de l'industrie des insectes comestibles, le ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Affaires rurales a cité une étude de l'an dernier publiée par l'Université nationale de Séoul, selon laquelle le secteur des insectes comestibles devrait se chiffrer de 43 milliards de wons à 99,2 milliards de wons entre 2018 et 2030.

« Nous continuerons à nous efforcer d’améliorer la compréhension du public sur les insectes comestibles et de développer des aliments sains à base d'insectes », a expliqué un responsable du ministère.

jihlee08@korea.kr