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18.07.2025

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« Coquelicots sous coucher de soleil », 2025. © Michelle Kong

« Coquelicots sous coucher de soleil », 2025. © Michelle Kong



Par Nathalie Fisz

Monet, Renoir, Van Gogh, l’artiste Michelle Kong ne tarit pas d’éloges sur ces peintres qu'elle aime tant. L’influence des impressionnistes est là, mais on ne peut plus se limiter à cela pour décrire les peintures de Michelle. En l’interviewant en 2022, j’ai constaté que j’étais face à une artiste, et une femme tout en subtilités, voire en paradoxes.

Titulaire de solides bases artistiques, elle s’est encore perfectionnée, en intégrant l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.

Michelle a désormais son propre style, nourri de nombreuses influences, et formes d’art auxquelles elle est sensible. La Corée son pays natal est présente dans ses créations.

Sa technique s’est également enrichie. Perfectionniste, elle recommence une toile inlassablement, jusqu’à ce qu’elle en soit totalement satisfaite. Ses peintures qu’elle expose dans plusieurs pays sont vivantes.

Michelle est toujours une sportive aguerrie qui pratique vélo et golf à haut niveau. Quel est le fil rouge entre toutes ces femmes ?

Avec générosité, elle m’a accordé une nouvelle interview.

De solides bases artistiques

Michelle est originaire de Tongyeong, ville côtière de République de Corée. Établie en France depuis plusieurs années, elle retourne six mois de l’année en Corée, à Geoje, île, dont la nature l’inspire particulièrement.

Après avoir été chanteuse d’un groupe de jazz (Michelle joue aussi du piano), elle s’oriente vers la peinture qui correspond à sa sensibilité artistique. Michelle tient sa connaissance et passion des fleurs de sa maman. Elle a d’ailleurs enseigné l’art floral. En Corée, Michelle a également appris la peinture à l’encre traditionnelle.

À l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris

Elle s’inscrit à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2023 et suit des cours de modèle vivant. Avancée et expérimentée, elle cherche sans cesse à apprendre de nouvelles techniques. Cet apport de connaissances est subtil dans ses peintures.

« Vos œuvres dégagent une impression de légèreté, de spontanéité et de fraîcheur, tout en maîtrisant parfaitement la transparence, la superposition et le rythme. Comment définiriez vous votre rapport à la technique ? », observe un de ses proches amis.

Michelle au Salon d'Automne à Paris avec ses amis artistes. © Michelle Kong

Michelle au Salon d'Automne à Paris avec ses amis artistes. © Michelle Kong


Des expositions dans le monde entier

A partir de 2017, elle commence à exposer en Corée, en France, et en Norvège.

En Corée, elle expose en solo à partir de 2018, puis avec d’autres artistes : International Art Show au Coex et Art Fair à Séoul, Art Fair au Busan Paradise Hotel, etc.

En Norvège, Michelle expose à la galerie « Amare » depuis 2021.

En France, elle expose dans des lieux prestigieux. En 2022, elle présente son « Coquelicot Field » au Salon d’Automne et y retourne en 2024 pour le World Art Show. Michelle expose aussi au grand Palais pour le salon Art Capital, en février 2023. L’ambassadeur de Madagascar vient la féliciter.

Elle est invitée, en mars 2023, à l’ambassade du Royaume-Uni en France pour présenter l’une de ses peintures à l’occasion de la journée internationale de la femme.

En 2023, Michelle part à Doha, pour la Qatar international Art Fair. Ses peintures connaissent un grand succès.

Michelle avec l’ambassadrice du Royaume-Uni en France Menna Rawlings à l'ambassade britannique en France, le 8 mars 2023. © Michelle Kong

Michelle avec l’ambassadrice du Royaume-Uni en France Menna Rawlings à l'ambassade britannique en France, le 8 mars 2023. © Michelle Kong


Trois récentes expositions de Michelle

« Blanc » (Paris/Séoul)

J’ai écrit un article sur l’exposition d’août 2024 « Blanc in Paris » organisée par la galeriste Kim Liz. J’ai retrouvé Michelle qui est une amie de longue date de Liz. Michelle a également participé au volet coréen de l’exposition, « Blanc Exhibition Seoul » du 11 Novembre 2024 au 30 Janvier 2025, avec ses toiles « Promenade » et « Summer ».

« Les coquelicots » (Paris)

C’était une exposition personnelle de Michelle qui a eu lieu en mars 2025, à la galerie d’art du 104 rue de La Tour (Paris 16).

Michelle m’a donné des explications très intéressantes sur son amour des coquelicots. Elle aime leur beauté, mais surtout ce mélange de fragilité et de force. La vie du coquelicot est éphémère mais elle s’adapte dans des environnements « hostiles ». Elle sait que le coquelicot était porté sur le revers gauche, et près du cœur pour rendre hommage au sacrifice des soldats en temps de guerre.

Michelle m’a parlé des fleurs de coquelicot et de pavot, des guerres de l’opium entre la Chine et le Royaume-Uni, de la reine Yang Guifei, comparée à une fleur. Elle a précisé avec modestie qu’elle n’avait pas la prétention de se comparer à elle, mais que le coquelicot faisait écho à sa propre personnalité. Michelle peint aussi le colza, la lavande.

« Le ciel et la terre » (Paris)

C’était une exposition de Michelle en collaboration avec son ami artiste britannique Andrew Simpkin. L’exposition a eu lieu à nouveau à la galerie d’art du 104 rue de La Tour.

Les deux artistes ont présenté leur art qui se mariait parfaitement l’un avec l’autre. Michelle avait fait appel aux talents photographiques de Farida Brechemier.

Michelle Kong à la galerie d'art 104 rue de La Tour en 2025. © Farida Brechemier

Michelle Kong à la galerie d'art 104 rue de La Tour en 2025. © Farida Brechemier



Plusieurs personnes ont témoigné.

« Les peintures de Michelle sont une expérience émotionnelle. Chaque pièce entraîne le spectateur dans un monde où la nature n’est pas seulement observée mais ressentie. Sa passion pour les fleurs, en particulier les coquelicots, est évidente dans l’énergie vibrante et la sensibilité avec lesquelles elle capture leur essence. » - Bojana Kondic Panic, ambassadrice de Bosnie-Herzégovine en France

« Michelle s’intègre parfaitement dans notre paysage artistique. Ses peintures inspirées de la nature nous rappellent qu’après le froid de l’hiver vient la lumière du printemps. Alors que les fleurs et les papillons se fanent et disparaissent, une nouvelle vie apporte espoir et réflexion. » - Carl Hege, galerie Amare, Norvège

« J’aime beaucoup la façon de peindre de Michelle inspirée de l’impressionnisme mais enrichie de détails comme un peu dans la peinture naïve. Toutes ses peintures communiquent instantanément un sentiment de calme et son amour pour les vastes espaces de la nature et pour les fleurs. » - Christophe Baudel, Executive Project Director chez Technip Energies

« Le travail de Michelle est inspirant et reposant. Inspirant par les sentiments qui naissent à la vue de ces superbes paysages, et reposant car ils rappellent ces paysages de notre enfance dans lesquelles nous avons de si beaux souvenirs. » - Mathieu Feuillette, Cahiers d’Art, Paris

« Les fleurs et la nature sont omniprésentes dans la peinture de Michelle que ce soit en bouquet d’ornement, ou en immenses champs de coquelicots. Par son travail Michelle nous invite sans cesse à nous immerger dans ses océans de couleurs. » - Didier Thirion, peintre et président de la section figuration au Salon d’Automne

« Ce qui frappe dans l’œuvre de Michelle c’est sa capacité à transmettre. Elle saisit la beauté d’un paysage le rendant accessible à tous, au-delà des langues et des cultures. Cela révèle une maîtrise artistique évidente, mais surtout une authenticité bouleversante. », Donato Sirignano, avocat au barreau de Paris

« Quand j’admire les superbes toiles de Michelle, je me dis que l’art, la nature, le rythme et la précision sont partout dans sa vie, en tous cas autant dans sa peinture que dans son jeu de golf, alliant élégance et précision. » - Christian Cévaër, golfeur professionnel français

Mon interview avec Michelle

Nathalie Fisz : Trois ans se sont écoulés depuis notre premier article. Quel regard portez-vous sur votre parcours artistique et l'évolution de votre style ?

Michelle Kong : J'ai du mal à y croire. Avec le recul, je constate à quel point j'ai évolué. J'ai beaucoup travaillé ma technique, notamment l'harmonie des textures et des couleurs. La superposition, la répétition, font partie intégrante de ma façon de donner vie à une toile. Chaque tableau est comme un voyage dans le paysage lui-même : je m'y plonge jusqu'à le ressentir au plus profond de moi.

Quels mots vous viennent à l’esprit ?

Je dirais qu’apprendre, c'est se renouveler. La création est l'essence même de l'art. L'amélioration mène à un résultat honorable. La réflexion donne plus de sens à tout. La renaissance est comme une fleur qui éclot à nouveau, même après l'hiver le plus rigoureux.

Que révèlent vos invitations internationales ?

L’énergie que je mets dans mes peintures est positive et universelle. J'exprime mes émotions profondes à travers mon pinceau, et c'est peut-être ce qui résonne auprès des gens, où qu'ils soient.

Avez-vous remarqué des différences de perception de vos peintures selon les cultures ?

Je suis très reconnaissante que tant de pays m’aient invité à exposer. Malgré les différences culturelles, je sens que mon travail procure aux gens un sentiment de liberté, une reconnexion à leur monde intérieur. La perception de l'art peut varier, mais le lien émotionnel reste au cœur de l'œuvre. C'est ce que je souhaite préserver.

Était-ce votre choix personnel d’intégrer les Beaux-Arts ?

Aux Beaux-Arts, j'ai appris à ralentir et vraiment observer. J'ai étudié les techniques classiques : le dessin d'observation, le travail de la matière, la composition. Petit à petit, j'ai aussi appris à m'en détacher, à retrouver ma propre voix, plus intuitive, plus libre.

Vous avez appris à peindre d'après modèles vivants. Pourriez-vous peindre des portraits ?

J'ai étudié le corps humain : la posture, les gestes, les expressions. C'est une discipline précieuse. Mais ce qui me touche le plus profondément, ce sont les paysages. Ils me permettent de peindre la liberté, le silence, le souffle du monde. Je préfère les grands espaces, les horizons vastes, les champs qui murmurent quelque chose d'universel. Peut-être qu'un jour je ferai des portraits, mais à ma façon. Non pas pour capturer une ressemblance, mais pour exprimer une présence, comme on capture une lumière ou une émotion lointaine. Pour moi, un visage peut être une sorte de paysage.

La violence du monde influence-t-elle votre peinture ?

Il n’y a pas de beauté quand le monde est violent. Le monde devrait être beau, et l’art est ma façon de défendre cette conviction. L’art est aussi une arme, et je choisis de l’utiliser pour la paix. C’est pourquoi, je continuerai à peindre des paysages paisibles.

Vous pratiquez le sport à haut niveau. Faut-il souffrir pour apprécier la vie ?

La douleur est passagère et le sport m’apprend les limites entre le possible et l’impossible. Quand je grimpe les Pyrénées à vélo, ou que je me concentre sur mon swing au golf, j’apprends quelque chose de moi-même. La vie est un sport. Le sport est un art de vivre. Oui, j’aime cela, et même la souffrance car elle m’apprend la résilience et la joie.

Quel est votre plus grand rêve artistique ?

L’art est l’expression de qui je suis. Je rêve donc que mes peintures portent les rêves qui me sont chers. Qu’elles continuent de parler pour moi, longtemps après la fin de leur réalisation.

« Je souhaite exprimer le plus librement possible les paysages magnifiques créés par l'immensité de la nature. Il est impossible de capturer tout ce que la nature offre sur une toile, mais j'essaie de transmettre sa profondeur, son mouvement, ses couleurs et les émotions qu'elle m'inspire : réconfort, passion, sérénité. Je n'ai aucune ambition de devenir célèbre. Je souhaite simplement partager le fruit de mon travail et ma profonde passion pour la nature et les fleurs. Et de toutes les fleurs, c'est le coquelicot qui m'accompagne, toujours », ajoute-t-elle. 

Michelle souhaite contribuer dans de nombreux domaines. Nous la retrouverons au Salon d’Automne et au musée Landowski de Boulogne-Billancourt à la rentrée. Elle ne cesse de nous apporter de nouvelles émotions artistiques.

Quelques mots encore

Ainsi j’ai assisté à la renaissance artistique de Michelle. Malgré cela je ne prétends pas avoir percé le mystère de sa personnalité vibrante, et d’ailleurs il faut le préserver La rencontrer est déjà un voyage. Découvrez l’univers artistique de Michelle Kong sur son site Internet.


Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr