Journalistes honoraires

11.07.2025

Voir cet article dans une autre langue
  • 한국어
  • English
  • 日本語
  • 中文
  • العربية
  • Español
  • Français
  • Deutsch
  • Pусский
  • Tiếng Việt
  • Indonesian
Les membres du groupe Vixens lors du K-Pop World Festival à l'Institut Français de Madagascar, le samedi 28 juin 2025. © Ambassade de Corée à Madagascar

Les membres du groupe Vixens lors du K-pop World Festival à l'Institut Français de Madagascar, le samedi 28 juin 2025. © Vixens



Par Henriette Robert

Elles s’appellent Harena, Chorrie, Yua, Coralie, Anjara, Manjatiana et Patricia. Ensemble, elles forment Vixens, un groupe de danse passionné et ambitieux, porté par une même envie : vivre la K-pop non seulement comme un art, mais comme un engagement. À l’image de leur nom, qui évoque à la fois fougue, stratégie et puissance féminine, Vixens incarne une jeunesse malagasy créative et volontaire.

Le samedi 28 juin dernier, à l’occasion du K-pop World Festival, elles ont fait vibrer la scène de l’Institut Français de Madagascar (IMF). Ce concours, vitrine d’un dialogue culturel toujours plus vivant entre Madagascar et la Corée, représente bien plus qu’un simple tremplin artistique : il célèbre la diversité des talents, la passion partagée pour la culture coréenne, et l’audace de la jeunesse. Et ce jour-là, les Vixens ont non seulement relevé le défi, mais elles ont littéralement assuré, jusqu’à remporter la première place du concours.

Avec une chorégraphie exigeante, inspirée du titre Zoom de Badvillain, elles ont livré une prestation d’une intensité rare, alliant technique maîtrisée, cohésion de groupe et charisme scénique. Leur performance, saluée par le public, a mis en lumière leur travail acharné, leur solidarité, et cette force collective qui fait toute leur signature.

Le K-pop World Festival a réuni cette année 18 groupes en compétition et plus de 300 spectateurs à l’IMF. Lauréates dans la catégorie Girl Group, les Vixens verront leur performance envoyée à la KBS, en Corée, dans l’espoir d’être sélectionnées parmi les finalistes mondiaux qui se produiront lors de la grande finale à Changwon, en octobre prochain.

En attendant, je vous propose de plonger dans les coulisses de leur aventure artistique !

Henriette Robert : Pouvez-vous nous présenter les membres de Vixens ? Et que signifie le nom de votre groupe ?

Yua : Les members sont : Harena (Leader), Chorrie, Yua, Coralie, Anjara, Manjatiana et Patricia. Vixens signifie female fox ou renardes, dans un autre sens Vixens signifie aussi femmes fougueuses et féroces ou femmes fatales. Pour la petite histoire, ce nom a été choisi par notre manager qui a fondé le groupe, il a trouvé que nous étions comme des renardes, fougueuses/malines et très courageuses donc le nom lui est venu naturellement.

Vous avez enflammé la scène de l’IFM le samedi 28 juin dernier, mais pour celles et ceux qui n’étaient pas là, sur quels titres avez-vous performé ? Comment avez-vous choisi la chanson et la chorégraphie pour cette édition ? Aviez-vous un message ou une ambiance particulière en tête ?

Harena : Nous avons dansé sur Zoom de Badvillain. The Vixens a toujours adoré les défis car cela nous permet d’améliorer nos techniques et aller plus loin dans notre passion pour la danse, le chant, la scène et surtout la K-pop. Zoom de Badvillain à été pour nous un grand défi tant sur le plan technique que sur le plan solidarité et cohésion. Et oui, pour cette édition nous avons voulu montrer à quel point le groupe est soudé. Et à quel point chacune des membres sont toutes très fortes à leur manière. Girl Power !

Chorrie : On a choisi la chanson parce qu'on a voulu essayer un concept qui se rapproche un peu du Boysband. Assez différent du concept chill de l'année dernière.

Patricia : Nous avons choisi la chanson ensemble, chacune de nous donne son avis et la majorité gagne. Nous nous sommes basées sur la vibe de la chanson et la chorégraphie (elle nous a plu depuis le début) pendant le choix.

Coralie : C'est une chorée bien difficile, et notre choix a été basé sur le challenge qu'on voulait relever : progresser et se surpasser. C'est aussi un titre récent, et on souhaite accroître nos chances d'être sélectionnées pour la grande finale à Changwon. Pour ce qui est du message ou de l'ambiance, je dirais que notre but était de montrer qu'on est les plus badass mais make it look easy.

Anjara : On avait un large choix de danses composées de sept personnes mais on a choisi zoom de Badvillain parce que là, la chorégraphie est assez difficile, c'était en quelque sorte un challenge pour nous, et voir jusqu'où on peut aller. À travers la chorégraphie on voulait exprimer la confiance en soi, mais aussi la solidarité et la cohésion entre nous.

Les membres du groupe Vixens qui performent lors du K-Pop World Festival à l'IFM. © Ambassade de Corée à Madagascar

Les membres du groupe Vixens qui performent lors du K-pop World Festival à l'IFM. © Ambassade de Corée à Madagascar


Quelle partie de votre performance a été la plus difficile à maîtriser, techniquement ou collectivement ?

Harena : La partie la plus difficile techniquement a été la maitrise des techniques de variations de vitesse. La chorée était très rythmée et il fallait être à la fois dynamique sans être trop agressive. Ça a beaucoup exigé de body control. Collectivement, la plus difficile était d’initier les nouvelles membres (Patricia & Manjatiana) à adopter notre façon de danser. La façon Vixens !

Chorrie : La dernière partie de la chorée a été la plus difficile à maîtriser. La chorégraphie de cette partie elle-même est déjà plus complexe que les autres, mais puisque c'est le break de la chanson, il fallait beaucoup d'énergie. Et combiner les techniques et l'énergie à la fin quand on commence à se fatiguer c'est très challenging.

Patricia : C'est d'à la fois mettre de l'énergie sans trop faire et ajouter une texture à nos mouvements pour que ça ne soit pas juste énergétique du début à la fin.

Anjara : Le plus difficile était le côté technique, certains mouvements demandaient beaucoup de précisions, fluidité, rapidité. Sans oublier de garder notre énergie et le contrôle de notre corps. On a galéré au début, mais vu que tout le monde assimile vite, on a pu avancer rapidement, et un point en plus, on se corrige entre nous.

Les membres de Vixens. © Vixens

Les membres de Vixens. © Vixens


Comment réussissez-vous à rester fidèles à la chorégraphie d’origine tout en y ajoutant votre propre style ?

Harena : Nous arrivons à rester fidèle à la chorégraphie d’origine car nous accordons beaucoup d’importance aux messages que la chanson veut transmettre. Tout commence avec la compréhension du message et le déroulement de la chanson.

Chorrie : Il faut d'abord connaître et sentir la chorée, les personnalisations de styles viennent après quand on sait ce qu'on veut vraiment partager aux gens.

Patricia : Nous avons appris la chorégraphie originale d'abord et une fois maîtrisée, nous avons ajouté des touches personnelles qui gardent la vibe de la chorégraphie.

Coralie : J'apprends les bases puis j'exécute à ma manière tout en respectant les repères (timings, ampleur de mouvements, vitesse, angles et niveaux) et selon le rendu général que ça peut donner avec les autres membres également.

Anjara : D'abord on apprend la chorégraphie d'origine jusqu'à la fin, en respectant le timing et les placements, ensuite, une fois qu'on est à l'aise on intègre le style hip hop dans notre danse. Le hip hop joue sur le groove et l’attitude. Chacune peut adapter son attitude, et mettre des peps pendant leur solo, pour que ce soit à la fois fidèle et vivante.

Comment se répartissent les rôles au sein de Vixens, que ce soit pour la danse, l’organisation ou les choix artistiques ?

Harena : Pour la danse, cela me revient car je suis la leader et je connaît les capacités de chacune des membres et je fais le dispatch selon chaque compétence. Notre organisation interne dépend des emploi du temps de chacune des membres. Tout le monde a son mot à dire sur nos choix artistiques parce que chacune de nous est une artiste. Bien que l’avis de la leader puisse toujours faire pencher la balance.

Patricia : Notre leader qui nous connait toutes très bien repartit les rôles pour les danses, elle se charge de la plupart des organisations en nous déléguant quelques tâches et nous travaillons ensemble pour les choix artistiques si besoin.

Quel est, selon vous, l’atout principal de votre groupe ?

Harena : Notre capacité à nous adapter tant sur le plan technique que le plan relationnel. Chacune de nous est différente mais nous arrivons toujours à nous entendre et à faire des concessions et à nous adapter selon le caractère et les compétences de chacune. Et nous apprenons très vite.

Chorrie : Notre atout c'est notre cohésion. On est sept dans le groupe avec des personnalités et des expériences différentes mais sur scène on ne fait plus qu'un.

Manjatiana : Notre capacité à nous adapter très vite.

Coralie : Je trouve que c'est le fait qu'on se complète. Ce qui manque chez les unes est complété par les autres, et ce sur plusieurs plans. On s'entraide beaucoup et chacune, à sa façon, aide les autres à évoluer. Nous avons aussi un œil critique, ce qui nous aide énormément à nous rectifier nous-mêmes et à faire tout notre possible pour donner notre meilleur. Tout cela fait qu'on a une confiance solide envers nos teammates. Et un grand plus : nous avons un incroyable maître renard comme manager.

Anjara : Notre atout principal est la force collective, on transmet de l'énergie entre nous. Chacune donne le meilleur de soi tout en restant connectée aux autres et ça crée quelque chose de puissante sur scène.

Combien d’heures d’entraînement avez-vous consacrées par semaine pour préparer cette compétition ?

Harena : Six heures par semaine (répétitions collectives) pendant deux mois et demi. Mais chacune consacre du temps pour s’entraîner individuellement chez elle.

Chorrie : On s'est entraînées pendant au moins 6h par semaine depuis avril.

Que représente la K-pop dans vos vies, et pensez-vous qu’elle ait un impact particulier sur la jeunesse malagasy ?

Harena : La K-pop est mon point d’ancrage avec la danse/ma passion. Et oui elle a un impact considérable sur la jeunesse malgache car elle nous apprend beaucoup de chose : être soi-même, savoir accepter la diversité, avoir confiance en soi, la discipline, avoir de l’espoir et surtout « oser rêver » et entraînez-vous dur pour atteindre votre objectif.

Chorrie : La K-pop est pour moi une grande source d'inspiration et une sorte de safe place. Étant une introvertie, entrer dans la communauté des fans de K-pop m'a permis d'être beaucoup plus ouverte aux autres. Et oui, la K-pop impact beaucoup la jeunesse Malagasy. La K-pop inspire les jeunes à suivre leur passion, mais surtout elle pousse les jeunes à s'intéresser et à découvrir d'autres cultures.

Patricia : La musique coréenne fait partie de nos genres préférés et nous sommes fans des chorégraphies. Ça encourage les jeunes passionnés à avoir de la discipline en essayant de faire comme les idols.

Coralie : Dans ma vie, la K-pop représente une grande source d'inspiration grâce aux chansons qui me donnent la pêche tous les jours, au sens du style incroyable et au niveau élevé en performance/danse. De plus, la K-pop n'arrête pas d'évoluer, me poussant à faire pareil. Pour la jeunesse malgache, pour ceux qui aiment, je pense que la K-pop a approximativement le même impact que sur moi.

Anjara : Pour moi, la K-pop est une source d’inspiration, dans le côté visuel et les musique vidéo. La K-pop a un impact sur la jeunesse malgache, notamment en termes d’inspiration, d’expression de soi et de créativité. À travers la musique, la danse, la mode ou même l’apprentissage de la langue coréenne, elle ouvre un nouvel espace culturel, accessible malgré la distance. Elle permet à de nombreux jeunes de, de se regrouper, de créer des communautés, et de s’exprimer artistiquement à travers des covers, des vidéos ou des performances publiques.

Quels artistes ou chorégraphes coréens vous inspirent le plus dans votre parcours ?

Harena : IU, elle a vraiment su surmonter tous les obstacles pour atteindre son rêve. Je l’admire et sa musique n’en parlons plus. Et il y a Jennie aussi, j’admire son caractère sa confiance en elle et sa force de caractère.

Chorrie : Durant mon parcours de dance cover K-pop, j'ai beaucoup été inspirée par Lee Know de Stray Kids qui était un danseur avant d'intégrer le groupe de kpop. Et aussi par Yeji Kim, une chorégraphe de 1 Million dance studio.

Patricia : Dreamcatcher, Twice.

Coralie : ATEEZ, ÆSPA, Badvillain, Lisa, Jihyo, Kai, BEBE crew, Bada Lee, Cera.

Anjara : Ive, BLACKPINK, Twice.

Quel mot coréen résumerait le mieux votre aventure au K-Pop World Festival cette année et pourquoi ?

Harena : Hoebok-tallyeok-seong (회복탄력성), qui signifie résilience. Parce qu’il s’est passé beaucoup de choses lors des préparatifs mais avons surmonté les épreuves que ce soit sur le plan individuel ou sur le plan collectif. Nous avons su rebondir !

Chorrie : Le mot qui résume notre aventure, c’est jabushim (자부심), ou fierté parce qu’on est fières de ce qu’on a accompli ensemble.

Patricia : Daebak (대박). C'était surprenant dans tous les sens. Le stress et la pression étaient là mais le résultat était magnifique.

Coralie : Gwaenchana (괜찮아), juste parce que tout finit par s'arranger quand on y croit vraiment, puis quand on se détache des mauvaises ondes et qu'on profite de chaque instant, peu importe.

Anjara : Innaeshim (인내심) : la persévérance car, on a traversé des moments difficiles que ce soit personnel, professionnel ou collectif. il y a eu des hauts et des bas durant les entraînements une de nos membres est tombée malade mais elle n'a pas lâché bien qu'elle ait besoin de repos, mais on s'est soutenues jusqu'à la fin, parce que nous sommes motivées.

Les membres du groupe Vixens lors du K-pop World Festival à l'Institut Français de Madagascar, le samedi 28 juin 2025. © Ambassade de Corée à Madagascar

Les membres du groupe Vixens lors du K-pop World Festival à l'Institut Français de Madagascar, le samedi 28 juin 2025. © Ambassade de Corée à Madagascar


Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr