Par Jung Joo-ri

Le cinéma coréen a remporté deux prix importants lors du 75e Festival de Cannes.

À la cérémonie de clôture de la 75e édition du festival tenue au Grand Théâtre Lumière à Cannes, l'acteur Song Kang-ho a été couronné du prix d'interprétation masculine pour son rôle dans le film « Les bonnes étoiles ». Le réalisateur Park Chan-wook a remporté de son côté le prix de la mise en scène pour son film « Decision to Leave ».

C'est la première fois que le cinéma coréen remporte deux prix en compétition depuis la 17ère édition du festival en 1946.

Dans le film de Hirokazu Kore-eda, Song a joué le rôle de Sang-hyun, qui vole des nourrissons abandonnés dans une boîte à bébés et les vend à des parents qui en ont besoin.



Song a déclaré dans son discours d'acceptation : « Je suis très reconnaissant et honoré. J'exprime ma profonde gratitude au grand artiste Hirokazu Kore-eda. »

« Je tiens également à remercier et à partager mon honneur avec mes co-stars Gang Dong-won, Lee Ji-eun, Lee Jooyoung et Bae Doona », a-t-il poursuivi. « Ce sera un grand cadeau pour ma famille qui est venue ici avec moi. Je leur remets l'honneur du trophée et l'amour éternel, ainsi qu'aux nombreux fans de cinéma en Corée ».

Son premier tapis rouge au festival de Cannes remonte à l’année 2007 avec le film « Secret Sunshine » de Lee Chang-dong. En 2019, l’acteur sud-coréen a figuré sur la liste des candidats du prix d’interprétation masculine pour son rôle dans le film « Parasite ». Cette année, il est devenu le deuxième acteur coréen à obtenir l'honneur du meilleur acteur à Cannes après l'actrice Jeon Do-yeon, qui a remporté le prix d’interprétation féminine pour son rôle dans « Secret Sunshine ».

Song a débuté sa carrière cinématographique avec un petit rôle dans « Le jour où un cochon est tombé dans le puits » (1996), réalisé par Hong Sang-soo. Il a joué dans les films des plus grands maîtres du cinéma, notamment Lee, Bong Joon-ho et Park, et s'est imposé comme le meilleur acteur du pays.



Le réalisateur Park Chanwook a remporté le prix de la mise en scène pour son 11e long métrage en six ans après « Mademoiselle » (2016). Park est ainsi le deuxième Coréen à remporter le prix de la mise en scène après Im Kwon-taek qui a obtenu cet honneur pour son film « Ivre de femmes et de peinture » (2002).

Dans son discours d'acceptation, Park a déclaré : « Il fut un temps où toute l'humanité avait levé ses frontières à cause de Covid-19, mais nous pouvions partager la peur et l'inquiétude communes. Il fut aussi un temps où le cinéma et les théâtres avaient perdu leur public, mais c'est devenu une opportunité pour nous tous de réaliser à quel point les théâtres sont précieux. »

« Je crois que, tout comme nous avons eu l'espoir et la force de surmonter la pandémie, nous, les cinéastes, pouvons protéger les salles et le cinéma pour de bon », a-t-il souligné.

Remerciant l'équipe du film pour son travail, il a exprimé aussi son amour pour les acteurs Park Hae-il et Tang Wei.

Après avoir débuté sa carrière en 1992 avec « La lune est le rêve du soleil », le réalisateur a remporté le grand prix pour son thriller « Oldboy » lors du 57e festival de Cannes en 2004 et le prix du jury pour « Thirst, ceci est mon sang » lors du 62e festival en 2009.

Park et Song se sont retrouvés à Cannes 22 ans après avoir travaillé ensemble sur le film « Joint Security Area » (2000).

La Palme d'Or de cette année a été décernée à « Sans Filtre », réalisé par Ruben Östlund. C'est la deuxième fois que le réalisateur suédois remporte cet honneur en cinq ans avec son film « The Square » en 2017.

etoilejr@korea.kr