Quelques-uns des objets exposés dans le cadre de « Mana Moana, Arts of the Great Ocean, Oceania », au musée national de Corée. © Lee Jeong Woo / Korea.net
Par Xu Aiying et Charles Audouin
De l’eau à perte de vue, des milliers d’îles, et tout autant de traditions et de cultures. L'Océanie est à l’honneur d’une exposition – la première consacrée aux arts de cette région du globe en Corée – organisée au musée national de Corée, à Séoul.
Son titre, « Mana Moana, Arts of the Great Ocean, Oceania », rend hommage aux traditions océaniennes : le « mana » désignant une puissance surnaturelle qui imprègne l’univers et dont certaines personnes seraient plus porteuses que d’autres, tandis que « moana » signifie « océan » dans les langues polynésiennes.
Environ 170 objets, sculptures, instruments de musiques, bijoux et autres pièces datant du XVIe au XVIII siècle et issues de la collection du musée du quai Branly – Jacques Chirac sont à découvrir jusqu'au 14 septembre. « En 2013, nos deux musées avaient déjà unis leurs forces pour présenter "Fleuve Congo", la toute première exposition consacrée aux arts d’Afrique en Corée », a précisé Emmanuel Kasarhérou, président du musée du quai Branly, lors de l'inauguration de l'exposition, le 29 avril dernier.
Ces charmes ou amulettes protectrices, communément appelées marupai, sont taillées dans une noix de coco et sculptées de motifs variés ou d’expressions faciales. © Lee Jeong Woo / Korea.net
« Mana Moana, Arts of the Great Ocean, Oceania » met en lumière la culture et les arts propres aux nombreux territoires du continent océanien, entre Mélanésie, Polynésie et Micronésie, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée aux îles Salomon, en passant par l’archipel du Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie.
Parmi les objets les plus remarquables, une proue de pirogue, appelée dogai, un étambot (partie arrière d’un bateau), nommé taurapa, ou un pendentif traditionnel maori, le hei tiki, qui apporterait le mana à son possesseur. Celui-ci était porté par les femmes lors de leur grossesse ainsi que pendant l'accouchement, et par les hommes partis à la guerre.
À gauche, un exemplaire de dogai. À droite, un pendentif hei tiki. © Lee Jeong Woo / Korea.net
Les bijoux et autres objets d'artisanat sont au cœur de l'art océanien. Os de baleine, fibre de coco et nacre font partie des matériaux les plus utilisés dans leur fabrication.
L’exposition dévoile également les œuvres de l’artiste aborigène australienne Emily Kame Kngwarreye (1910-1996), offrant un aperçu des motifs traditionnels que les femmes dessinaient sur leur corps lors des cérémonies pour honorer leur lien avec la terre et leurs ancêtres.
Deux exemplaires de tapa, des étoffes végétales obtenues en battant de l’écorce. © Lee Jeong Woo / Korea.net
Comme l’explique le musée du quai Branly, « les expressions artistiques en Océanie montrent une immense variété des formes et de matières et révèlent avant tout les liens qui unissent les hommes à leur milieu, à leur mode de vie et à leurs croyances ». Observer la diversité des savoir-faire et des esthétiques des artistes océaniens permet de saisir l’importance de la diversité culturelle, force motrice du développement d’une société.
« Mana Moana, Arts of the Great Ocean, Oceania » s’installera ensuite dans les salles du Jeonnam Art Museum de Gwangyang, dans le Jeolla du Sud, du 30 septembre au 28 décembre.
xuaiy@korea.kr