Vladivostok Daily News a publié le 17 mars un article sur des masques de protection réutilisables, développés par les scientifiques coréens. (photo Capture d'écran du site Web Vladivostok Daily News)
Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Angèle Kuy de France
Alors que le Covid-19 poursuit son expansion épidémique dans le monde entier, de nombreux pays souffrent d'une insuffisance en matériel médical, notamment en masques filtrants. En Corée du Sud, ils constituent aujourd'hui une denrée rare, tant et si bien que le gouvernement a en limité l'exportation et rationné l'achat à deux masques filtrants par personne par semaine. Pour des raisons sanitaires, il faut donc parer à cette pénurie de masques ; le gouvernement et les fournisseurs s'efforcent d'obtenir plus de masques et de filtres de rechange.
Entre temps, les chercheurs ont persévéré dans les études et leurs efforts ont porté leurs fruits ! Le lundi 16 mars 2020, les scientifiques de l'Institut supérieur coréen des sciences et technologies (KAIST) annoncent avoir développé avec succès des filtres de masque lavables. En effet, l'équipe de recherche menée par Kim Il-do, professeur en science et ingénierie des matériaux au KAIST, déploie avec succès des nanomatériaux, plus précisément des nanofibres, alignés de manière à créer des filtres résistants et promettant 80 % de filtration des particules fines.
Une technique bien différente de celle des masques actuels, qui fonctionnent à l'électrostatique. Ainsi, les masques existants voient leur efficacité s'estomper dans le temps (lorsque l'électricité statique disparaît progressivement de la surface du masque). De plus, le contact de l'eau accélère cette perte d’efficacité.
Au contraire, avec la technologie développée par les chercheurs sud-coréens, les nouveaux filtres garantissent une efficacité de 94 % même après 20 lavages à la main. Ils résistent également à 3 heures de désinfection à l’éthanol ainsi qu’à 4 000 froissements. De ce fait, il est possible de les plier un nombre incalculable de fois. Tous ces nouveaux paramètres pourront améliorer la liberté de mouvement des utilisateurs ainsi que la durée de vie du filtre, estimée à un mois.
Ces filtres peuvent être insérés dans des masques en coton, comme l’a démontré le professeur Kim lorsqu’il a présenté le produit, mais aussi dans les masques actuellement utilisés (les masques KF80 et N95 par exemple).
Si le groupe Il-Doo Kim, fondé par le professeur Kim en février 2019, a la capacité de produire 7 mètres de filtre par heure, soit environ 1 500 filtres lavables par jour, et vise une moyenne quotidienne de 50 000 masques d'ici un mois, il attend aujourd'hui l'approbation du ministère sud-coréen de la Sécurité sanitaire des aliments et des médicaments pour commercialiser cette innovation.
Grâce à cette percée, l'équipe du KAIST pourrait avoir résolu les problématiques de pénurie de masques tout en permettant de réduire l'impact environnemental qu’ont les masques jetables !
* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
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