Journalistes honoraires

25.11.2020

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© musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer.

© Musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer


Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Hélène Casado de France

Si l’année 2020 joue de rebondissements sans que nous sachions où son scénario nous entraînera, il est des événements à ne pas manquer. L’année de la bande dessinée est de ceux-ci. En Belgique et en France, plusieurs événements se sont tenus autour de la bande dessinée coréenne. 

BD et webtoon à découvrir à Bruxelles


Palais de Congrès ⓒ

ⓒ Centre culturel coréen de Bruxelles


La capitale européenne de la bande dessinée a accueilli plusieurs événements autour de la bande dessinée du pays du Matin calme. Le centre culturel coréen a ainsi exposé plusieurs auteurs lors de la 7ème exposition de BD coréano-belge dédiée au vivre ensemble « Together ». Les œuvres coréennes ou belges choisies pour leur thématique traitant du besoin de solidarité et de coopération, furent exposées du 10 septembre au 30 octobre 2020.

Monument de la BD coréenne, « Dooly le petit dinosaure » (아기공룡 둘리) de Kim Soojung (김수정) introduit ainsi l’exposition en racontant l’histoire d’un bébé dinosaure adopté par monsieur Go Kildong. Le petit dinosaure vit des aventures facétieuses en transgressant par sa naïveté joyeuse les règles confucianistes que les adultes essaient de lui inculquer.

Puis les spectateurs ont pu découvrir le travail autobiographique de Kim Hong-Mo (김홍모) avec les planches extraites de « Ma vie en prison ». Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur son expérience des centres de détention où il fut emmené après des révoltes étudiantes. Sous le lavis de son pinceau, la prison devient ce lieux où des gens habitent.

Vint ensuite la BD « Woori et Sunhwa » de Shim Heungah. L’ouvrage raconte l’histoire de deux sœurs jumelles qui partent habiter dans un temple bouddhique. Les planches révèlent le trait doux et épuré de l’auteur qui couche remarquablement sur le papier l’émotion de ses personnages.

Avec CUBIC, les visiteurs sont plongés dans le caprice divin d’un dieu qui sème le désordre dans un monde cubique. Les lecteurs voyagent dans le chaos en suivant une famille qui tente de sortir de sa demeure dont les repères architecturaux s’étiolent. Bientôt ce n’est pas simplement la structure du foyer qui se désagrège mais bien toute la réalité du monde. A travers cette œuvre saisissante, Woo Younsik questionne le rapport que nous entretenons avec nos certitudes et le réel.

L’exposition continue en présentant des auteurs belges tels que Maarten Vande Wiele et sa BD « Madame Catherine », Serge Baeken auteur de « Sugar » et Ephameron autrice de « Us Two Together ». Pour plus de détails, n’hésitez pas à lire l’article d'Agnès Calvache.

Le même centre coréen de Bruxelles a aussi accueilli l’exposition itinérante : « Voyage dans l’univers du webtoon » qui complétait le sujet en révélant la bande dessinée numérique très en vogue aujourd’hui en Corée. Revenant sur l’histoire et le développement des webtoons l’exposition raconte l’essor des plateformes de lecture et de production numérique telles que Daum et Naver. En moins de vingt ans, le manhwa coréen a ainsi revitalisé son lectorat en migrant de nombreuses œuvres imprimées en version digitale. Les outils de création numérique ont aussi permis l’apparition de nouveaux auteurs aux styles variés. L’exposition se termine en évoquant le développement à l’international avec la production de plateforme comme Tapas (Amérique du Nord) ou Comico (Japon, Taïwan, Thaïlande). En Europe ce sont surtout les applications Delitoon, Izneo, Webtoon qui progressivement se développent.

Les maîtres de la BD coréenne. Rencontre avec Nicolas Finet, directeur du domaine BD aux Éditions Rue de l'échiquier, le 12 novembre 2020 au salon de lecture J. Kerchache dans le cadre de 2020, année de la BD. © musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer.

Les maîtres de la BD coréenne. Rencontre avec Nicolas Finet, directeur du domaine BD aux Éditions Rue de l'échiquier, le 12 novembre 2020 au salon de lecture J. Kerchache dans le cadre de 2020, année de la BD. © Musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer



Deux manhwas présentés au musée du Quai Branly - Jacques Chirac

Dans le cadre de l’année de la bande dessinée, le musée du Quai Branly - Jacques Chirac, en partenariat avec le Centre Culturel Coréen de Paris, a mis à l’honneur les manhwa coréens. Le musée qui accueille des collections d’histoire et civilisations, organise régulièrement des rencontres autour de la bande dessinée et de la littérature des quatre coins du monde. Ainsi le jeudi 12 novembre 2020, la médiathèque du musée a reçu Nicolas Finet, directeur du domaine BD aux éditions Rue de l’échiquier mais aussi auteur, éditeur, documentariste, journaliste et conférencier. Initialement prévue le 18 mars 2020, la rencontre avait été repoussée en raison de la pandémie.

M. Finet est revenu sur l’histoire du manhwa coréen en Europe et ses spécificités. Son aventure personnelle avec la bande dessinée a commencé en 2003, lors de la 30e édition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Alors commissaire d’exposition, il organise l’exposition dédiée à la BD coréenne. C’est la première grande rencontre entre le public français et les auteurs coréens. Soulevant le voile sur des auteurs jusqu’alors inconnus des Francophones, les maisons d’éditions commencent à traduire et publier les manhwaga du pays du Matin calme. Dix ans plus tard, en 2013, la Corée est à nouveau invitée au festival. Entre-temps la vague Hallyu commence à conquérir les rayons des librairies.



© musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer.

© Musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer


Nicolas Finet revient alors plus en détail sur deux auteurs dont il admire particulièrement le travail : Choi Kyu-Seok (최규석) et Park Kun-Wong (박건웅). Contextualisant les ouvrages « Intraitables » et « Mémoire d’un frêne » dans la culture coréenne, M. Finet explique la manière dont l’adversité et la résilience des Coréens transparaît dans les bandes dessinées. Il évoque l’histoire récente du pays puis revient sur le style graphique des deux auteurs.

© musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer.

© Musée du quai Branly – Jacques Chirac, photo Julien Brachhammer


Le Musée du Quai Branly partage aussi quotidiennement des bandes dessinées issues de sa médiathèque. Pour les découvrir, vous pouvez suivre le #BD2020MQB sur leur fil d’actualité Twitter.



(photo Captures d'ecran d'un tweet du Musee du Quai Branly - Jacques Chirac sur Yunbo, Greg Pak et Gang-Hyu)

(photo Captures d'ecran d'un tweet du Musee du Quai Branly - Jacques Chirac sur Yunbo, Greg Pak et Gang-Hyu)


Par ailleurs, une conférence intitulée « La BD coréenne en France : état des lieux » dans le cadre du cycle « Culture et civilisation coréenne » a été diffusée en ligne par le Centre Culturel Coréen, le 23 novembre 2020.


* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr