Journalistes honoraires

06.07.2021

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L'utilisation non autorisee de cette photo est strictement interdite par la loi sur le droit d'auteur. (iclickart)

ⓒ iclickart (L'utilisation non autorisée de cette photo est strictement interdite par la loi sur le droit d'auteur)



Par la Journaliste Honoraire Ginie Korea de France

Avez-vous entendu parler des doshilak ? Laissez-moi vous présenter ces fameux repas qui font partie intégrante de la culture traditionnelle coréenne.



Palais de Congrès ⓒ

ⓒ Korea.net




Des boîtes à repas saines et équilibrées

Équivalent à nos sandwich jambon-beurre, les doshilak sont des boîtes à repas coréennes. Elles sont parfois accompagnées d’une thermos contenant une soupe. Elles contiennent plusieurs petits compartiments qui permettent d’avoir un repas complet et varié. Chaque ingrédient est choisi au préalable pour que le doshilak soit coloré et pour qu’il ait l’air plus appétissant. L’ingrédient principal est le riz, auquel sont ajoutés des plats d’accompagnement, banchan en coréen, comme du kimchi, de la viande, des œufs, des légumes et plus rarement des fruits. Les doshilak fournissent la meilleure nutrition possible avec des céréales, des protéines, des fibres et des vitamines. Ces boîtes à repas sont souvent préparées à la maison, mais elles sont également vendues dans les gares ou les supérettes. La boîte utilisée est généralement faite de plastique ou d'acier, avec ou sans compartiment.

L’introduction du doshilak dans la société coréenne

Le doshilak est apparu en Corée au XXème siècle.

Il est devenu populaire dans les années 1970. A cette époque, les cantines dans les écoles n’existaient pas. C’est pourquoi chaque matin les mères devaient préparer pour leurs enfants des boîtes à repas, appelées en coréen doshilak. Au moment du repas, les enfants chauffaient leurs boîtes à repas à l’aide d’un foyer à charbon à bois situé au milieu de la salle de classe, qui servait aussi de chauffage central le reste du temps. Bien entendu, ces doshilak traditionnels n’étaient pas des boîtes en plastique. Dans les années 70, la Corée a connu sa période de rapide croissance économique et de développement industriel. L'économie sud-coréenne était en train de s'industrialiser pour devenir une nation dont le fondement était basé sur l'exportation. L'industrie lourde produisait de nombreux équipements ménagers et biens de consommation. Le matériel utilisé pour créer les boîtes du doshilak était donc du fer-blanc importé, un composant comprenant trois couches de métal recouvert d’une fine couche de fer. Ce matériel résistait à la chaleur du foyer à charbon à bois, en chauffant la nourriture à l’intérieur sans la faire fondre.

Vous vous demandez probablement: qu’est-ce que contenait le doshilak dans les années 70 ? Malgré la croissance rapide de la Corée du Sud, la viande restait un aliment très cher. Les familles coréennes de classe moyenne ne pouvaient pas en consommer de manière régulière. Il est important de noter que le PIB moyen par habitant ne dépassait pas 240 euros en 1970 ! La boîte à repas de cette époque était composée d’aliments basiques comme des saucisses, du riz et des légumes.

L’évolution des doshilak dans les années 1980


Avant de vous parler du doshilak des années 1980, il est important que je vous parle d’un aliment qui a changé le mode d’alimentation coréen: le spam. Le spam, un pâté rose de porc transformé dans une boîte de conserve, fut importé par l’armée américaine pendant la Guerre de Corée mais ce n’est qu’à partir des années 1980 que le succès du spam en Corée du Sud débute. Avec la période d’après-guerre, les stocks de nourriture sont de plus en plus bas et la viande est un produit de luxe. Les Coréens se sont alors tournés vers les boîtes de conserve et donc le spam. Il est ainsi devenu un aliment de base du régime alimentaire coréen.

Le doshilak typique des années 1980 est composé de riz, de kimchi sauté, d’anchois et de spam, avec parfois des saucisses. La viande étant toujours chère à cette époque, les mères coréennes utilisaient une autre source de protéines bon marché et remplie d’oméga 3: l’anchois. A l’époque, les boîtes à repas ne contenaient pas de compartiments. Il n’était donc pas rare que les gens la secouent pour mélanger tous les ingrédients qui étaient à l’intérieur, un peu comme un bibimbap.


Palais de Congrès ⓒ

ⓒ Korea.net




Le doshilak de nos jours

Aujourd’hui les doshilak se trouvent beaucoup plus facilement. Grâce à l’introduction des cantines dans les écoles au début des années 1990, les mères ne sont plus obligées de préparer le doshilak tous les matins avant d’emmener les enfants à l’école. Ceci étant, certaines personnes continuent de le faire à la maison en utilisant, de la même manière que les bibimbap, les restes des plats de la veille. On peut également trouver ces boîtes à repas délicieuses et bon marché à réchauffer dans les supérettes. Pratique lorsque l’on n’a pas le temps. Il n’est pas rare d’en trouver dans les restaurants. Comme les cuissons varient (fritures, plat mijoté…) et les sauces sont diversifiées, il existe énormément de types de doshilak tout aussi goûteux les uns que les autres. Le plus important est que les ingrédients ne périssent pas rapidement en dehors du réfrigérateur, afin de pouvoir l’emporter toute la journée dans le sac. Les Coréens aiment manger lors des picnics les kimbap-doshilak, des boîtes à repas dans lesquelles sont placés des makis coréens. Ces dernières années, une tendance est apparue: le yetnal-doshilak, traduit par la boîte à repas d’autrefois. Il a été conçu pour les nostalgiques des doshilak des années 1970-1980. Les ingrédients qu’il comporte sont les mêmes que ceux que l’on trouvait dans le temps, à savoir: riz, spam/saucisse et légumes.

Pourquoi ne pas tenter de préparer votre propre doshilak ?

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr