Journalistes honoraires

25.05.2022

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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net AGnès Calvache de Belgique, photos AGnès Calvache

Madame KIM YoungJa est une professeure de coréen à l'Institut Sejong en Belgique.

Elle est très motivée par son métier et elle est ultra-motivante pour ses élèves, dont j'ai la chance de faire partie depuis maintenant deux ans.

Aujourd'hui, je la mets à l'honneur dans cet article, car en plus de transmettre de par son enseignement investi et dynamique la culture et la langue de son pays, celle-ci a eu l'honneur de remporter en février 2022 le second prix du grand concours « Mémoire de Professeur » organisé par le siège de « l’institut Sejong » à Séoul.

Un concours qui était destiné à tous les professeurs de langue coréenne à travers le monde...

A : Bonjour Professeure KimYoungJa 선생님.

KYJ : 안녕하세요?

A : Tout d'abord un grand merci d'avoir accepté de répondre à mes questions pour le site internet Korea.net.

Je vous ai préparé 10 questions pour fêter vos 10 années en tant qu'enseignante de la langue coréenne.

Vous êtes prête?...

KYJ : 네!

A : 갑시다! :)

1 - Premièrement, dites-nous...Quand êtes-vous arrivée en Belgique? Et quelles sont les raisons de votre venue ici ?

KYJ : Je suis venue en novembre 2006. Je suis mariée avec un Belge. Voilà... Je n’avais donc pas le choix ! (Rires) Non en fait on a choisi d’habiter ensemble en Belgique. C’est pourquoi je suis venue ici il y a 15 ans maintenant.

2 - Parlez-nous de votre travail avant la Belgique. Je vous ai introduite comme une professeure de coréen, mais je sais que vous avez eu un parcours différent en Corée avant d'arriver ici...

KYJ : En fait en Corée je travaillais pour la TV, j’étais ce qu'on appelle « script ».

Un jour j’ai rencontré mon mari lors d'une émission sur laquelle je travaillais, nous nous sommes mariés assez rapidement et je suis arrivée ici.

Une fois ici, j’ai appris le français, parce que je ne connaissais pas un seul mot de français avant d'emménager.

Pendant 3 ans j’ai appris tous les jours... J’étudiais tous les jours... Et puis j’ai commencé à travailler à l’ambassade de Corée.

A un moment donné il y a eu une place à l’Institut Sejong du Centre Culturel Coréen de Bruxelles qui venait d'ouvrir.

On m’a proposé de travailler comme professeure de langue coréenne. Comme j’étais scénariste en Corée à la KBS où on était très attentifs à l’orthographe, alors j’étais, je peux dire, obligée d'être très douée pour l’orthographe coréenne. (Rires)

C'est comme ça que j’ai commencé à travailler en tant que professeure. Bien que j'avais déjà enseigné le coréen pendant des années, j'avais envie et besoin d'acquérir plus de compétences technologies en tant qu'enseignante, donc j’ai fait un bachelier en tant que professeur de coréen à l'étranger.

J'ai obtenu mon certificat en 2018. Depuis j'essaie de faire de mon mieux. J'aime beaucoup ma langue pour l’enseigner et je suis fière de ma culture en général.

3 - Est-ce que malgré tout votre ancien métier vous manque ? Même si sans conteste on sent que vous aimez ce que vous faites aujourd’hui.

KYJ : Je dis oui. (génée) Parce que j'aimais beaucoup mon 1er travail.

J’ai travaillé à KBS pendant 8 ans. C’est vrai que je travaillais beaucoup et je n’avais pas beaucoup de temps pour ma vie privée, mais j’aimais beaucoup ce que je faisais car il y avait beaucoup d’activités et toujours des choses différentes à faire ; les missions changeaient tout le temps. Il y avait plein d’énergie, c’était très bien.

Ça me manque beaucoup. Mais être prof ici, j’aime aussi vraiment beaucoup. Il n’y a vraiment pas de mieux ou de moins bien. Non. Ca alors! je ne pourrais pas choisir entre les 2 ! Parce que c’est vraiment 2 professions très différentes.

Je pense que si on me demandait maintenant de retourner en Corée pour travailler dans les mêmes conditions, je dirai « Non » parce que je vois la différence et je réalise que c'était très difficile le travail en Corée.

J’aime bien le métier de script mais j'avoue que c’était très dur. J'aime aussi beaucoup donner des cours de coréen... Et j'aime beaucoup mes élèves ! (Sourire)





4 - Vous nous avez dit que vous ne connaissiez pas un seul mot en Français en arrivant, je suis curieuse de savoir ce qu’était le 1er mot appris en arrivant ?

KYJ : C’était « Chouchou » (Surnom de son mari) (Rires) Sérieusement, je ne me souviens pas trop mais je pense que c’était « Bonjour »... Ou bien « Je t’aime » (Elle rougit)

Au départ avec mon mari on communiquait en anglais, mais comme j’étais en Belgique, j’avais vraiment envie de communiquer avec mes beaux-parents.

Eux ne parlaient pas du tout anglais. Alors j’avais envie de communiquer avec eux, j’ai donc tout donné pour étudier le français.

J’a étudié tous-les-jours. D’abord, je me suis inscrite à l’école, c’était 3 fois 4 heures par semaine. J’ai fait ça pendant 3 ans. Et puis j’ai pratiqué tous les jours avec mon mari… Avec mon Chouchou. (Rires à nouveau)

C’était important pour moi, dès que je suis arrivée en Belgique je lui ai dit, il faut qu’on parle en Français. Même si je faisais des fautes, ce n’était pas grave, il me corrigeait et voilà…

J’avais un très bon « seonsaengnim » à la maison. C’est pour cela que je n’ai pas peur de parler français, je n’ai pas peur de faire des fautes. Il faut oser parler dans une autre langue.

C’est très important de ne pas avoir peur pour pratiquer, il faut se lancer. C’est vrai aujourd’hui je suis à l’aise pour parler. Lire et écrire c’est encore difficile - mais parler je suis à l’aise !

J’ai aussi beaucoup regardé de dessins animés pour les petis enfants, environ 10 minutes ou 15 minutes, je laissais tourner toute la journée du matin au soir.

Je regardais ces dessins animés la 1ère fois très intensivement, pour comprendre... Puis je laissais tourner pour travailler « les oreilles », j’écoutais, j’écoutais, et puis je répétais beaucoup aussi. Les petits dessins animés comme cela, c’est bien car ils répètent chaque fois. (Prend une voix d’enfant) : « Maman ? Maman ? Je veux jouer. Je veux jouer. » Et le vocabulaire est très facile. Il rentre facilement dans le cerveau.

A : Ah oui c’est ingénieux en effet...

KYJ : Oui ça aide beaucoup ! Après j’ai changé; j’ai augmenté le niveau et j’ai choisi des séries. Il faut choisir une série que vous aimez bien. Moi je les connaissais par cœur. Là encore vous laissez tourner tous les jours. C'est très bien pour les oreilles, surtout pour la prononciation.

A : Je vais faire pareil pour mon Coréen! (Rires)

KYJ : Oui. 힘내요 !

A : Et quelles ont été selon vous les plus grandes difficultés rencontrées lors de l'apprentissage de la langue française ?

KYJ : Le plus compliqué je pense que c’est la manière de prononcer certaines lettres, comme par exemple le son « R ». Oooooh c'est très dur! On n’a pas ce son en Corée alors ça c’est vraiment difficile On essaie plusieurs fois mais on ne sait pas « l’attraper » et reproduire le même son. Ça c’est une partie très difficile de la langue française. Et puis deuxièmement : La conjugaison ! (Rires)

A: Vous savez même pour les étudiants français notre conjugaison est très difficile.

KYJ : Ah oui... Déjà en Coréen on n’a pas il/elle/ils/elles par exemple… Puis on n’a qu’un seul présent pour tous les sujets, qu’un seul pour le passé composé… Pour nous (les coréens) c’est très très dur.

Et puis vous avez masculin/féminin pour les mots, nous on n’en a pas. Maintenant j’avoue, je ne connais pas tous les masculins/féminins... Et je ne sais pas si je vais tout connaitre un jour!

A: Ah bon? Vous mettez tout au masculin ? au féminin ? Comment vous faites ?

KYJ : Je fais… Au feeling ! (rires) Un jour ça peut être féminin, l’autre jour masculin. Certains mots je retiens ; « Ah oui ! Celui-là c’est féminin, Celui-ci c’est masculin. » Alors là, Je suis contente.

A : Et si je vous demande là maintenant le mot le plus compliqué à prononcer en Français ?

KYJ : Je vais vous donner un exemple, je crois que je ne vais jamais arriver à le prononcer correctement : « Chausson » (Elle le prononce « Chonchon »). Pour moi celui-ci est trop dur! Une fois le « Ch » qu’on n’a pas, puis « au » et « on » et le double « s ». Ces 2 syllabes qu’on doit prononcer l’une après l’autre... C'est très difficile!

Vous savez, je connais des amis coréens qui habitent en Belgique depuis très longtemps et aucun d’entre nous, on prononce correctement le son « R » Ca c’est trop difficile ! Entre nous on a essayé plusieurs fois mais on n’a pas cette manière (guturale) de prononcer depuis la gorge.

Et puis une autre chose aussi, vous le savez car vous apprenez le coréen ; Chez nous on a une différence entre les sons « 가 », « 까 », « 카 », mais chez les francophones il n’y a presque pas de différence quand ils les prononcent. Ça me perturbe un peu.

A : C’est vrai, et je m’en rends compte quand je parle avec un coréanophone, je vois qu’il/elle ne me comprends pas toujours et doit corriger la phrase que je viens de dire dans sa tête pour mieux me comprendre.

Moi je n’entends pas toujours mon erreur. J’ai l’impression de bien prononcer la syllabe en coréen mais mon interlocuteur coréen ne comprends pas du 1er coup. A force de travail je commence à affiner mon oreille et ma prononciation, mais ce n'est pas toujours évident.

KYJ : Oui c’est ça. Pour vous c’est le même son, mais pour nous c’est très différent.

Et quelque fois en coréen ça peut même changer complètement le sens du mot. Chaque langue a sa propre « spécificité ». (elle a un peu de mal à le dire, se reprend et réussi à le prononcer syllabe après syllabe; à ce moment-là, je suis admirative de ma prof et des efforts qu'elle fait)

Les japonais par exemple ; ils ne savent pas bien comment prononcer la dernière consonne car ils n’ont pas ce système de la dernière consonne (autrement appelée le batchim-받침) Par exemple, quand on dit « Mac Donald », Les japonais vont plutôt dire : « Makeu Donaldeu », c’est pour eux plus difficile à prononcer le son en batchim*.

*Qu'est-ce qu'un batchim (받침) exactement ? Il s'agit de la consonne placée en bas du bloc d’écriture en Hangeul et prononcée légèrement à la fin de la syllabe. ex: Le mot 받침 comporte justement 2 batchims : le son « t » dans « bat » et le son « m » dans « tchim »)

5 - Et dites-nous : Après tout ce temps, j’entends que vous vous sentez bien en Belgique mais qu'est ce qu'il vous manque le plus de chez vous en Corée ?

KYJ : Je pense que maintenant la technique change tellement vite qu’avec ma famille et mes amis je peux communiquer facilement, heureusement.

Je dirais, parce que j'ai vécu presque 30 ans en Corée, ça me manque beaucoup la nourriture coréenne.

Quand on change de pays pour emménager dans un autre -surtout entre 2 pays carrément différents en terme de nourriture- eh bien c’est dur !

Donc un jour je mange du pain, l’autre du riz... De plus, en Corée on a une grande variété de légumes/plantes que je ne trouve pas ici. Dans notre pays il y a 70% de montagnes.

Avant il n’y avait pas beaucoup de viande car dans les montagnes il y avait peu de terrains plats pour élever les troupeaux ; c’est d’ailleurs pour cela que la viande de bœuf était si rare et si chère. Alors les coréens sont devenus spécialistes pour cultiver les légumes sauvages depuis plus de 4000 ans !

Ils ont gouté chaque espèce, chaque plante qui poussait (à flanc) de montagne. Ils ont découvert comme cela pleins de sortes de nourriture dans les forêts, Les bouddhistes dans les montagnes autour de leur temple ont découvert des trésors pour créer leur cuisine végétarienne.

Un exemple : En Europe vous ne consommez pas de plante sauvage comme la fougère (고사리)...

Je sais qu’en Europe il y a beaucoup de fougères mais vous ne mangez pas ça (en général), eh bien en Corée, oui !

Alors c'est un peu toxique, et il faut savoir comment la préparer bien sûr et comment la manger. Il faut la cueillir que début printempe quand elle a la forme de tête-de-violon, puis la cuire dans l'eau bouillon puis la faire sécher....

Ensuite il faut la manger au bout d’un an, après avoir fait tremper la fougère dans de l’eau qu’on change tous les jours pendant quelques jours. Après ça, c’est très bon! En gros, c’est comme le gout de l"asperge. Il y a des Fibres, du fer, du magnésium, du potassium, et des protéines dedans, donc c’est très bon pour la santé.

En Général, il y a des fougères(고사리) dans le fameux Bibimbap en Corée. Par contre je sais que certains chez vous mangent « l’ail des ours » n’est-ce pas ?

Eh bien en Corée aussi on en a des milliers et des milliers et on adore ramasser cela. Alors ça, ça me manque beaucoup. J’essaie de trouver cela ici mais je ne connais pas bien les endroits et puis ce n’est pas la même chose que chez moi…

Je suis née dans un village près d’une montagne. Quand j’étais petite je partais avec mon père ramasser les légumes sauvages… C'est un beau souvenir, cela me manque. Je m'étais acheté un petit livre pour m’aider à trouver les légumes sauvages ici… Mais le climat n’est pas le même qu’en Corée donc je ne retrouve pas ici les mêmes plantes et les mêmes racines que chez moi...




6 - Et alors qu'est-ce que, au contraire, vous aimez particulièrement en Belgique/Europe ?

KYJ : Ahhh, Ici il y a un très bon air! Les forêts je crois sont bien protégées ici. Il y a plus de gestion/restrictions sur les constructions et la circulation automobiles. Les règles sont bien faites, alors ici j’ai l’impression que c’est mieux préservé. Et vraiment j’aime l’air très pur d’ici!

Personnellement j’aime bien la Corée mais maintenant Séoul c’est très grand et il y a beaucoup (trop) de monde, moi ça me stresse maintenant. En dehors de Séoul ça va , il y a l’espace, les montagnes, la verdure.

Avant le Covid, j’étais allée à Séoul car mes frères et mes sœurs habitent tous là maintenant : C’était très dur de respirer à cause de la pollution et de prendre le métro avec tout le monde qu'il y a. Et puis les coréens travaillent beaucoup : Ils ont beaucoup de stress, moi aussi j’en avais beaucoup à l’époque je me souviens. C'est pour cela que je préfère les conditions de travail en Europe.

Je crois que la mentalité des gens en Corée est différente : comme il y a beaucoup de gens autour de moi, je suis en compétition avec eux alors qu' ici il y a moins de (densité de) personnes, donc les gens sont moins à regarder autour d’eux et à être dans cette sorte de compétition perpétuelle... En Corée, il y a la culture du "Pali-pali" (Vite-vite). C’est une mentalité différente en général d'ici. Oh et puis dans toute l’Europe on peut voir des anciens bâtiments/monuments. En Corée on a eu plusieurs guerres donc tout a été détruit. Et puis la façon de construire la maison est différente : J’ai l’impression qu’ici il y a de la grosse pierre bien solide (elle mime une grosse pierre) … (Rires à nouveau)

C'est bien triste, on a perdu beaucoup de choses pendant toutes les guerres d’invasion de la Corée. L’architecture bien sûr, mais aussi pleins de choses liées à notre culture. Personnellement je voudrais remercier les Français qui nous ont rendu enfin prêté sur du long terme le « Oegyujanggak uigwe »* (ouvrages d’archives de cérémonies et d'événements de la cour du royaume de Joseon) Cela était vraiment important pour le peuple coréen.

* Voir l'article de Pauline Maria : "Oegyujanggak Uigwe : les manuscrits de la discorde"
https://french.korea.net/NewsFocus/HonoraryReporters/view?articleId=191154

7 - Chère Kim YoungJa, maintenant veuillez compléter cette phrase je vous prie : « Quand j'enseigne le Coréen... »

KYJ : « Quand j'enseigne le Coréen, je me sens bien »... Tout simplement !

J'explique. Je vis en Belgique. Chez moi, mon mari ne parle pas le coréen. Donc avec mes élèves je peux parler ma langue alors je suis comme « à la maison » et je me sens VIVANTE! :D

D’un autre côté, c’est beaucoup de travail d’enseigner le coréen, je prépare pendant plusieurs heures pour un cours de 2h30 ou 3h.

Quelquefois, cela me prend toute une journée! Car chaque année c’est la même chose mais chaque année c’est aussi très différent. Différents élèves. Différente situation. Je change donc à chaque fois, j’adapte mes cours.

Puis pendant le cours de coréen, je me sens vraiment heureuse, je partage ma langue, ma culture, et je remarque que mes élèves se donnent à fond. Je suis consciente qu'ils ont travaillé toute la journée et que le soir ils sont là avec moi. Ils sont très fatigués, c’est difficile pour eux, mais ils viennent quand même pour étudier le coréen. Alors pour eux j’ai envie de faire quelque chose d’amusant mais qu’ils apprennent en même temps. Ça me touche tellement qu’ils soient là! Alors je veux être reconnaissante et j’ai envie de leur donner toujours plus.

A : Quelle générosité...

KYJ : Ce n’est pas (que) de la générosité, c’est aussi pour moi. Je donne et je reçois. Vous savez chaque soir quand je donne cours, c’est comme si j'allais en Corée ! (Rires)

8 - Quel est votre plus beau souvenir en tant qu'enseignante ici ?

KYJ : C’est une question difficile. Je réfléchis… Mais je crois que c’est... Chaque jour ! ;) Chaque cours est un bon moment de partage.

Au début il y a la découverte des nouveaux élèves, puis chaque fois il y a quelqu’un qui raconte quelque chose qu’il a vécu, qu’il a gagné quelquechose, qu’il a un problème même… C’est à chaque fois comme une « petite histoire » de la vie qu'on s'échange.

Pour moi c’est à chaque fois comme « magique »! J’aime aussi bien quand je corrige les devoirs. Je ris beaucoup. C’est aussi le moment où je découvre un peu plus la vie privée des élèves, je peux même communiquer avec mes élèves.

Quand ils écrivent par exemple « ma chambre, elle est comme ça… », « ma famille est comme ça… »... Sans cela je ne peux pas savoir quelle est leur situation actuelle, j’apprends à les connaitre mieux à chaque fois que je reçois un devoir écrit sur eux.

Pour moi c’est un réel plaisir de corriger leurs devoirs faits à la maison.




9 - Il vous est arrivé très récemment quelque chose de très positif : Vous avez remporté le second prix au concours « Mémoire de Professeur » organisé par le siège de « l’Institut Sejong » à Séoul. Pouvez-vous nous dire comment cela s'est passé ?

KYJ : C'est la 1ère fois que le siège de l'institut Sejong organisait ce concours.

Comme pendant 2 ans il y avait la crise du Covid les professeurs ont du travailler en distanciel. C'était difficile pour nous les enseignants, car nous avons dû changer toute notre matière et aussi la manière de travailler.

Alors l’Institut Sejong a organisé cela pour donner des récompenses pour les professeurs en guise de remerciement.

Pendant 1 mois 1/2 j'ai préparé mon texte. J'ai recherché tous mes anciens dossiers pendant les 10 ans où j'ai enseigné, pour me souvenir de chacun de mes anciens élèves. Je voulais partager mon expérience. Comment c'était avec mes élèves...

Comment ça se passait quand je donnais mes cours ici en Europe et pour qu'à Séoul ils puissent mieux comprendre comment cela se déroule pendant nos cours.

J'ai écris sur certains étudiants rencontrés. Il y en a qui sont partis étudier en Corée suite aux cours. Il y en a qui travaillent en Corée maintenant... Ils ont bien réussi. C'est superbe! (Elle respire comme fièrement) Voilà! J'ai écrit pendant 1 mois 1/2 pour partager avec l'école Sejong et les autres professeurs. J'ai eu de la chance : J'ai été sélectionnée pour le 2ème prix. (Elle rougit) Il y a 234 instituts Sejong dans 82 pays à travers le monde, et j'ai entendu qu'il y avait eu 126 professeurs qui avaient participé au concours. Silence...

A - Wouaaah! Et vous avez obtenu le second prix. Bravo !

KYJ - Ah oui merci. J'étais vraiment surprise.

A - Quelles sont les émotions que l'on ressent dans ces moments-là ?

KYJ - J'étais très touchée. J'ai reçu les remerciements officielles de l'école pour tout le travail accompli pendant ces années. Vous savez il y a 10 ans quand l'aventure a commencé, personne ne savait comment faire. On nous a donné des classes. Il fallait faire des cours. Mais nous (les professeurs) nous avons dû tout construire !

Pendant des années, personne ne nous a demandé comment cela se passait réellement pendant les classes de coréen. Mais c'était bien de sentir que l'Institut Sejong à Seoul voulait maintenant savoir comment cela s'était passé... Ils voulaient aussi savoir pourquoi les étudiants (de plus en plus nombreux) voulaient apprendre le coréen ?

Qu'est ce que les gens aimaient dans la langue et la culture coréenne ?

L'Institut Sejong était très impressionné car ils ne savaient pas comment nous travaillions en fait jusque là.

(Ils ont fait cette vidéo suite au texte de Kim YoungJa -> https://www.youtube.com/watch?v=XoynU8X6XN4&list=RDCMUCE6A9IRnKGWMHt5hB4PBTzQ&index=9




10 - Il me reste une dernière question 선생님. Si vous aviez une baguette magique, quel serait votre futur idéal dans 10 ans ?

KYJ : Je ne vis qu'au jour le jour.

C'est à dire, je donne tout mon coeur à chaque jour pour ne pas regretter. Alors, oui c'est vrai c'est important de prévoir quelquefois ce que je vais faire dans l'avenir... Dans 10 ans... Dans 15 ans... Mais je prefère faire de mon mieux aujourd'hui et ainsi je crois que plus tard, je serai heureuse aussi. Voilà simplement mon but... <3



* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr

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