Journalistes honoraires

07.09.2022

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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Elisa BEAUGEARD de France

Lorsque l’on se balade dans les quartiers traditionnels de Séoul, il n’est pas rare de trouver dans les boutiques ces magnifiques petites boites à bijoux ornées de nacre. Mais d’où vient cet art ? Comment les fabrique-t-on ?

Le Najeonchilgi, autrement dit l’ornement en nacre laqué, s’explique tout d’abord à travers son nom qui peut se décomposer en plusieurs parties :

Na signifiant coquille, ornement
Jeon signifiant décoration avec des bandes en or ou argent
Chil signifiant l’arbre à laque
Gi signifiant meuble ou plat

12ème siècle, Goryeo. Pensée pour avoir été utilisée comme étui à cosmétiques, cette boîte est l'un des 15 najeonchilgi restants de la période Goryeo. ⓒ Musée national de Corée

Une boîte de najeonchilgi de la période Goryeo. ⓒ Compte Facebook de Musée national de Corée


La nacre laquée devient populaire lors de la dynastie Goryeo (918-1392) et devient rapidement l’une des contributions artistiques majeur de la dynastie avec les céramiques en céladon et le travail du métal. Les motifs réalisés avaient une signification particulière. En effet, on pouvait retrouver des signes semblables à ceux d’une carapace de tortue souhaitant ainsi la longévité à son propriétaire ou des décorations telles que des fils de métaux.

ⓒ Musée national de Corée

Une boîte de najeonchilgi de la période de Joseon ⓒ Musée national de Corée


Cependant, avec l’arrivée de la dynastie Joseon (1392-1910), les motifs sont remplacés par des conceptions plus simples et naturelles, à l’image du confucianisme, alors très présent. Le début de la période Joseon a vu une abondance de motifs de fleurs de lotus, de phénix et de dragons. La fin de la période a apporté encore plus de changements, les artistes s'exprimant plus librement par le biais du najeonchilgi, créant de nouvelles méthodes d'utilisation de la nacre et différents styles de design. On retrouve alors des motifs de bambous, de pivoines, d'oiseaux et d'autres fleurs ainsi que les symboles de prospérité, de fortune et de longévité tels que les dix symboles traditionnels de longévité et des scènes de paysage.

Boîte à peigne et boîte à bijoux de l’époque Joseon 17-18ème siècle. ⓒ Elisa BEAUGEARD

Boîte à peigne et boîte à bijoux de l’époque Joseon 17-18ème siècle. ⓒ Elisa BEAUGEARD


Boîte à peigne et boîte à bijoux de l’époque Joseon 17-18ème siècle. ⓒ Elisa BEAUGEARD

Boîte à peigne et boîte à bijoux de l’époque Joseon 17-18ème siècle. ⓒ Elisa BEAUGEARD


L’art de la nacre incrustée a été répertoriée en tant que bien culturel immatériel n°10 de Corée du Sud en 1990.

En Corée, quatre techniques sont utilisées selon la manière dont les motifs sont réalisés et incrustés : le sciage, le découpage, le cassage et la mosaïque.

La technique kkeuneumjil, ou sciage, utilise de fines bandes d'incrustation d'ormeaux pour appliquer directement les motifs. Cette technique plus minutieuse date de la période Goryeo. A l’aide d’un scribe et d’une tige métallique pointue, l’artisan découpait de fines bandes appelées Sangsa. Ces bandes étaient par la suite incrustées les unes à la suite des autres sur la surface de l’objet pour former un motif, une figure, un paysage.

Le découpage ou jereumjil consiste à marquer les motifs tels que les oiseaux ou fleurs sur les ébauches de nacres finies. Il s’agit de la forme la plus récente. En effet, l’arrivée de la scie à ruban au XXe siècle a permis de créer des designs plus fins pour ensuite les appliquer directement sur l’objet à ornementer.

La troisième technique dite le cassage (ttachalbeob) consiste à casser de grandes pièces possédant déjà une certaine forme en morceaux pour les réassembler ensemble et reconstituer la forme précédente avec un effet brisé.

La mosaïque (halpaebeop) quant à elle consiste à briser la nacre en petits morceaux pour ensuite les rassembler sur la surface en formant un motif.

L’endroit parfait pour admirer l’art traditionnel du nacre coréen est la ville de Tongeyong au Sud. La ville fut pendant plusieurs centaines d’années l’un des principaux producteurs de l’art du nacre coréen.

ⓒ Musée national de Corée

Musée national de Corée à Séoul. ⓒ Compte Facebook de Musée national de Corée



Mon expérience

Le 8 juillet nous avons été invités au Musée nationale de Corée à Séoul pour expérimenter nous-même les techniques de la nacre laquée. Pour réaliser mon miroir, j’ai décidé d’utiliser la technique la plus ancienne, c’est-à-dire le kkeuneumjil et la technique du découpage Jereumjil.

La première étape fut de dessiner notre motif sur un papier avant de le reproduite ensuite sur la face arrière du miroir. J’ai ensuite découpé des mini-bandes à l’aide d’une pointe métallique que j’ai ensuite assemblées et collées les unes à côtés des autres pour former les lignes. J’ai ensuite complété mon motif par des formes déjà préexistantes. Une fois le motif terminé, une couche de vernis a été appliquée pour fixer la nacre, la protéger et apporter l’effet brillant. C’était vraiment une superbe expérience. En plus d’en apprendre davantage sur cet art traditionnel coréen cela m’a permis d’emporter ce très beau souvenir !

1 Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.

Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.


Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.

Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.


Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.

Les différentes étapes avant le résultat final. ⓒ Elisa BEAUGEARD.



* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr