Journalistes honoraires

10.02.2023

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Par la Journaliste Honoraire Emilio Naud de France, photos Emilio Naud

Rencontre lors du festival d'Angoulëme alors que sa BD « Boubou et ses amis » (Editions Biscoto) est nommée pour un Fauve dans la sélection jeunesse. La dessinatrice coréenne Park Yoon Sun nous dévoile un peu son parcours.

Photo1 ⓒ Emilio Naud

ⓒ Emilio Naud


Quelle a été votre réaction face à votre sélection à Angoulême ?

Ce n’est pas la première fois que mes livres sont nommés dans la sélection jeunesse, mais je n’ai encore jamais gagné. Mais je suis toujours très contente à chaque sélection. Pour tout vous dire, j’ai une relation très spéciale avec cette ville. J’y habite depuis 2008. En 2007, je suis venue au festival d’Angoulême et, j’ai découvert la Maison des Auteurs, une résidence pour les artistes. Je l’ai intégré et depuis, je suis restée à Angoulême.

Quelle est la différence entre le travail en France et en Corée ?

Dans les deux cas, c’est toujours difficile de trouver un éditeur. En France à mes débuts un seul éditeur a voulu publier ma bande dessinée. Et malheureusement celui-ci a fait faillite depuis. Trop peu d’éditeurs s’intéressait aux livres coréens qui ne sont pas des manhwas. Aujourd’hui la donne a changé, j’arrive à publier mes livres d’abord en France puis en Corée pour certaines séries. Boubou y sera publié en juillet, mais je n’attends pas un grand succès.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de « Boubou et ses amis » ?

Depuis quelque temps, je prenais du plaisir à dessiner ce personnage Boubou. J’aimerais vraiment avoir un chien, mais je n’en ai pas donc à la place, je le dessine. Et puis l’an dernier, j’ai été contactée par un éditeur coréen qui m’a proposé de faire une nouvelle histoire. Cependant, il y a eu quelques désaccords, bien qu’ils m’aient donné carte blanche pour le livre jeunesse, ils attendaient quelque chose de plus éducatif et le projet n’a pas abouti. Ce sont finalement les éditions Biscoto qui ont repris en main « Boubou et ses amis ».

Photo2 ⓒ Emilio Naud

ⓒ Emilio Naud


Pouvez-vous nous parler de vos autres œuvres ?

J’ai travaillé notamment sur des albums jeunesse avec les éditions Misma comme Le Club des Chats, mais j’ai aussi revisité le conte coréen Hong Kiltong. J’ai également publié un récit autobiographique En Corée. Et puis il y a un personnage que j’ai créé qui s’appelle « l’homme-chien » et qui revient dans toutes mes bandes dessinées. C’est un homme qui souhaite devenir fonctionnaire, mais qui échoue lamentablement au concours et décide donc de devenir un chien policier. L’histoire n’a pas plu en Corée, mais cette aventure inattendue a été appréciée en France.

Parlez-nous de vos techniques de colorisation...

Je fais tout à la main. Récemment, un ami est venu me demander pourquoi je faisais du dessin « tradi », je n’ai pas tout de suite saisi ce qu’il voulait dire. En fait, il me demandait pourquoi je n’utilisais pas Photoshop. En toute honnêteté, j’ai du mal avec les ordinateurs (rires). Et puis j’adore travailler la couleur avec l’aquarelle. Je dessine aussi parfois au crayon de couleurs et je laisse couler un peu d’eau dessus et la couleur se propage d’elle-même. Je m’essaie aussi à la gouache ou à l’acrylique sur des tableaux, mais je n’ai encore jamais utilisé ces techniques pour mes BD.

Photo3 ⓒ Emilio Naud

ⓒ Emilio Naud


Que pensez-vous de vos rencontres avec le public ?

J’aime beaucoup rencontrer mes lecteurs. Je reçois de très bonnes réactions des enfants. Ce public est très différent des adultes. Ce que je trouve incroyable, c’est que les enfants ont souvent un ou deux livres préférés et ils les lisent encore et encore sans s’en lasser. Petite anecdote, une fois des parents m’ont avoué avoir caché sur le haut d’un meuble un exemplaire du Jardin de Mimi, car leur enfant n’obéissait pas. Mais il n’a rien voulu écouter et a escaladé le meuble pour récupérer sa BD (rires). J’ai aussi des gens plus âgés qui viennent me rencontrer, je me rappelle que je voyais presque chaque année un homme âgé au Festival BD de Colomiers.

Quels sont vos projets futurs ?

Pour l’instant, je pense sortir une suite à « Boubou et ses amis », et puis éventuellement publier un quatrième tome de la série « Le Club des Chats ».



* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr