Journalistes honoraires

13.07.2023

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Emilie Cuppari de France, Emilie Cuppari

Pour ceux qui n'ont pas l'habitude, le sigle OST signifie Original Sound Track, c'est donc la bande originale tout simplement !

Le drama 일타 스캔들 (litt. Scandale en un coup), Crash Course in Romance, ou en français L'Amour au rattrapage est disponible sur Netflix actuellement, il a été produit par tvN et diffusé du 14 janvier au 5 mars 2023, avec un format de 16 épisodes de 70 minutes.



Nam Haeng-seon (Jeon Do-yeon) et est traiteur. Elle s'occupe de sa fille Hae-yi (Roh Yoon-seo) avec beaucoup d'amour, mais contrairement à la norme, elle la laisse gérer ses études, sans s'en mêler, mais à un moment, Hae-yi n'arrivant plus à rester en tête de classe par ses seuls efforts (la concurrence est rude, à sa décharge), elle demande à sa mère de l'inscrire à un institut privé, les fameux hagwon (학원) qui préparent les lycéens de manière intensive à l'examen tant redouté, le suneung (수능) qui déterminera dans quelle université ils iront...

On va découvrir alors avec Haeng-seon, les guerres féroces que se livrent les bataillons de mamans coréennes pour avoir les meilleurs cours privés et surtout le prof superstar, l'idole des mathématiques, le fameux, lumineux, merveilleux Choi Chi-yeol (Jung Kyung-ho)… du moins devant les caméras et son pupitre…

Par des quiproquos et diverses aventures, Chi-yeol va devenir le prof privé d'Hae-yi, provoquant beaucoup de jalousies… et de drames même, car il ne fera pas qu'enseigner des théorèmes à la fille, il finira à prouver par a²+b² son amour à la maman !!

Photobook dans le coffret OST

Photobook dans le coffret OST.


Ce que j'aime dans ce drama, c'est tout d'abord d'avoir une héroïne d'âge mûr, et qui tombe amoureuse d'un homme plus jeune… même si à aucun moment, leurs âges sont précisés, c'est totalement visible et c'est rafraichissant.

De plus, c'est elle qui amène tout le côté ouvert, chaleureux, qui croque la vie à pleines dents face à un homme qui réussit très bien en apparence, mais dont la vie privée est un total enfer de solitude car… il a une personnalité très compliquée, pour ne pas dire antipathique au départ. Mais petit à petit, on découvre les histoires de chacun et on comprend mieux les caractères, les peurs, les habitudes et le scénario classique « enemies to lovers » nous porte facilement, en ce sens.

Ensuite, j'ai apprécié de voir Haeng-seon en maman qui concilie plutôt harmonieusement son travail et la relation avec sa fille (même si vous verrez, là encore, tout n'est pas si simple…), les autres mamans sont plus caricaturales et extrémistes (et un peu insupportables, j'avais beaucoup de peine pour leurs enfants).

Par le biais de l'OST, on a un rappel à son métier de traiteur spécialisé en banchan puisque le CD est « servi » dans un container à banchan (포장용기 반찬통). J'avoue que j'ai découvert cet emploi, il faut développer l'idée en France.

C'est original et mignon… et un brin écolo car il est en carton recyclé… avec la setlist des chansons et des chanteurs sous forme de ticket (il y a un deuxième CD au verso, dans la même présentation).



Ce business qu'elle s'est créé, en reprenant le resto de sa maman, elle le partage avec son frère Nam Jae-woo (Oh Eui-shik), autiste Asperger dont elle a la charge et Kim Young-joo (Lee Bong-ryeong) sa meilleure amie qu'elle a connue sur les terrains de handball quand elles étaient athlètes.

Et comme dans les dramas It's okay to not be okay (2020) ou Extraordinary Attorney Woo (2022), on explore les thèmes un peu tabous de la vie d'adulte, des amours, et même la sexualité d'un adulte handicapé, et c'est vraiment un parti pris intéressant dans une Corée qui a encore du mal à s'ouvrir à ce sujet.

On trouve aussi deux autres personnages qui souffrent de troubles psychologiques à cause de la pression scolaire dont un, plus particulièrement, qui sera l'introduction de toute la partie thriller du drama. Au début, toute cette partie du scénario m'a parue intéressante, j'aimais bien l'idée d'une RomCom « noire », or, l'intrigue est un peu téléphonée, on trouve vite le coupable et on se retrouve avec une enquête ET une histoire d'amour un peu bâclées pour finir tous les arcs en 16 épisodes.

Malgré ces petits défauts, c'est un drama que je recommanderais pour appréhender toute la dimension de la « folie éducative » de la Corée, l'investissement à la fois incroyable et terrifiant de ces mamans (majoritairement) qui font, de l'instruction de leurs enfants, un COMBAT, dans un pays où la position sociale sera déterminée par l'appartenance ou non à une université renommée. Ce phénomène porte même officiellement un nom « le vent de la Jupe », le bruissement du vêtement qui symbolise toute l'énergie et les investissements de temps et d'argent de ces femmes.

Le business de l'enseignement privé est d'ailleurs en essor perpétuel (et les élèves se retrouvent avec un double emploi du temps avec une quinzaine d'heures journalières à étudier).

J'ai passé un bon moment avec la romance, autant celles des adultes que celles des lycéens (malgré la grosse frustration, mais on a l'habitude dans les dramas…).

J'ai donc investi dans le CD physique de la bande originale : un merchandising malin, qui donne envie d'en faire la collection.

En plus de la présentation originale, on trouve plein de petits trésors (des « goodies ») qui vont avec, comme des marque-pages (mes favoris) ou des cartes postales, des photocards… et là, kimchi sur les banchan, il y avait des Polaroid dédicacés par les chanteurs !



Je terminerai en vous proposant d'aller écouter la chanson titre et découvrir le clip vidéo du drama Crash Course in Romance.


* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr