Par la journaliste honoraire de Korea.net Alexia Ponsonnet de France
En octobre 2023, je pars avec une amie, Eugénie, direction la Corée du Sud ! Nous avons décidé de partir pour trois semaines d’aventure, entre tradition et modernité, entre mers et montagnes. Décider de son itinéraire dans un pays étranger n’est pas toujours facile, surtout quand ledit pays est à l’autre bout du monde et qu’on n'est pas certain d’y retourner un jour. On a envie de tout faire pour ne pas avoir de regrets. Après des mois de réflexion, voici l’itinéraire que nous avons choisi.
Le trajet en avion
Avant de penser aux activités à faire en Corée du Sud, il faut déjà acheter les billets d’avion. Avec Eugénie, nous voulons partir en octobre, la meilleure période pour visiter la Corée d’après de nombreux guides touristiques. Après les moussons qui ont lieu entre juin et septembre, les températures sont douces et permettent de profiter d’un extérieur flamboyant, aux couleurs de l’automne.
Fin novembre 2022, les billets d’avion sont déjà disponibles à la vente et nous décidons de sauter sur l’occasion pour cocher cette tâche sur notre to-do list. À l’époque, les billets les moins chers sont à 800 €, bagage en soute compris, pour un aller-retour entre Lyon et Séoul avec escale à Paris. Le départ est ainsi fixé au 11 octobre pour un retour le 1er novembre.
La Corée en automne. © Korea.net DB
Quel itinéraire pour trois semaines ?
Pour Eugénie et moi, le cahier des charges est simple : faire le tour de la Corée tout en limitant le nombre d’hébergements. Comme nous partons avec deux grosses valises, nous ne voulons pas qu’elles nous encombrent et voulons donc limiter les déplacements avec elles. Notre idée est donc de prévoir plusieurs jours dans les grandes villes et de faire des excursions autour de celles-ci.
Les villes de Séoul et de Busan seront nos points d’ancrage. Ces mégapoles de 9,8 et 3,4 millions d’habitants (ONU, 2017) sont des passages obligés. Nous avons donc décidé de passer sept nuits à Séoul et six nuits à Busan.
Séoul
Située au nord-ouest de la Corée du Sud, la capitale Séoul surprend par sa taille : elle est six fois plus grande que la ville de Paris. Elle s’articule autour de montagnes qui permettent des expéditions en pleine nature au départ d’une bouche de métro. Si la ville se situe à une altitude de 38 mètres au-dessus du niveau de la mer, le mont Namsan, en plein centre-ville, s’élève à 270 mètres et le mont Bukhansan, au nord, s’élève à près de 840 mètres d’altitude. Les sentiers de promenade sont très bien entretenus et tout le matériel de randonnée (chaussures, vêtements, bâtons, etc.) peut même être emprunté au départ des chemins. En Corée, on ne rigole pas avec la randonnée !
La ville de Séoul est également traversée par le fleuve Han, large parfois d’un kilomètre, alors que la largeur de la Seine ne dépasse pas les 200 mètres. De nombreux parcs agrémentent les abords du fleuve et les pistes cyclables permettent de jolies balades. Au cœur de ce relief, la ville a beaucoup à offrir. Ses palais et quartiers historiques, reconstruits après la guerre de Corée, sont immanquables. Les cafés à thème et les restaurants sont légion. Elle ne manque pas non plus de musées et d’activités originales à faire.
Eugénie et moi sommes des ARMY, des fans du groupe BTS. À Séoul, nous visiterons bien sûr les lieux emblématiques de la K-pop : la K-Star Road de Gangnam, les bâtiments des grands labels de divertissement, les anciens appartements de BTS, les restaurants qu’ils fréquentaient, etc. Sans oublier le quartier de Hongdae où des artistes en herbe se produisent dans la rue.
Nous avons aussi programmé une excursion d’une journée spécialement pour les ARMY. Dans un bus touristique, nous allons traverser la Corée d’ouest en est pour rejoindre la côte de la mer de l’Est (ou mer du Japon). Là-bas, nous admirerons une réplique de l’arrêt de bus utilisé par BTS sur la jaquette du CD You Never Walk Alone. Cette excursion nous emmènera également sur le lieu de tournage de la saison 2 d’In The Soop, une émission de télé-réalité mettant en scène BTS. L’occasion était trop belle pour la laisser passer.
Le drapeau coréen devant un bâtiment de Séoul. © Korea.net DB
Busan
Busan, même si la ville est également bordée de montagnes, l’attraction principale est la mer. Ville portuaire construite au sud-est du pays, elle compte de nombreuses plages, dont celles de Gwangalli et de Haeundae. Mais au-delà de son statut de station balnéaire, Busan comprend aussi de magnifiques quartiers colorés, comme celui de Gamcheon, niché contre le flan d'une colline. Eugénie et moi avons tout de suite été attirées par les images ensoleillées de la ville. Notre arrêt immanquable : le café Magnate tenu par le père de Jimin (membre de BTS) qui sert de musée et de point de repère pour tous les ARMY visitant la ville.
Au départ de Busan, nous partirons en bus touristique jusqu’à la ville de Gyeongju. La ville, capitale durant le royaume de Silla (57 av. J.-C. – 935 apr. J.-C.) a une grande valeur historique. C’est pour cette raison que nous avons décidé d’en faire la visite accompagnées d’un guide. Nous sommes curieuses d’en savoir plus sur l’histoire de Corée et Gyeongju est la ville parfaite. Considérée comme un musée à ciel ouvert, elle comprend la grotte de Seokguram, le temple Bulguksa et le village historique de Yangdong, inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. D’après les photos que nous avons vues de Gyeongju en automne, la visite promet d’être mémorable.
Après avoir fixé nos séjours dans les deux mégapoles de Corée, il ne nous reste qu’à décider de la semaine restante.
Jeju ou pas Jeju ?
Jeju est la plus grande île coréenne. Elle est située à 85 kilomètres des côtes et s’étend sous un volcan éteint, le mont Halla. Il s’agit, selon beaucoup, de l'Hawaï coréen. Avec son climat plus chaud, ses stations balnéaires, son relief et ses sentiers de randonnée, c’est une destination prisée dont les Coréens eux-mêmes sont très friands.
L'île de Jeju et ses roches noires volcaniques. © Korea.net DB
Seul problème : c’est une île. Il s’agit donc de trouver un moyen de la rejoindre.
Pour cela, deux possibilités : le ferry ou l’avion. Nous n’avons pas envie de reprendre l’avion au milieu de notre séjour. Le trajet France-Corée nous suffit amplement. Il ne reste donc que l’option du ferry dont les trajets durent entre quatre et douze heures selon le point de départ. Mais cela vaut-il le coup ?
Nous avons interrogé des amis, consulté des blogs de voyage et certains témoignages nous ont permis de faire notre choix. Tout d’abord, une connaissance m’a raconté qu’elle avait réservé un ferry mais que son billet avait été annulé quelques jours avant le départ en raison d’un manque de places disponibles. Elle avait donc été contrainte de prendre un billet d’avion à la dernière minute. D’autres personnes ont soulevé que la location de voiture est un confort dont il est difficile de se passer sur l’île. Faire les trajets en bus devient vite complexe ou long et faire les trajets en taxi devient vite cher. Mon amie et moi n’avons pas de permis international et nous n’avons pas non plus envie de conduire dans un pays étranger.
La décision est donc prise : nous n’irons pas à Jeju. Malgré son attractivité, nous laissons cette option pour nos futurs voyages, quand nous aurons plus de temps pour en profiter ou que nous aurons le courage de louer une voiture…
Jeonju & Gwangju
Ayant écarté l’option de Jeju, nous avons décidé d’inclure dans notre voyage les îles violettes coréennes. En effet, les îles de Banwol et Bakji, au sud-ouest de la péninsule, ont été peintes en violet afin d'attirer les touristes à partir de 2015. Les toits, le mobilier urbain, les routes et les ponts… tout rappelle la couleur des campanules à grandes fleurs, une plante déjà présente sur ces îles. Alors certes, c’est une attraction pour les touristes mais, en tant que fans de BTS dont la couleur fétiche est le violet, autant dire que nous ne pouvons pas résister. Les îles sont parfaites pour les photos et donnent un aperçu de la vie insulaire coréenne. Pour nous y rendre, nous avons décidé de poser nos valises à Gwangju, dans la province du Jeolla du Sud, et de faire le trajet en bus et en taxi.
Gwangju est considérée comme une ville d’art et de culture. De nombreux musées privés ou publics permettent de découvrir des artistes de toutes disciplines. La Gwangju Art Street et le Penguin Village sont deux quartiers transformés en galeries à ciel ouvert sur lesquels s’ouvrent de nombreux cafés et commerces. À côté de cet héritage artistique et culturel, la ville de Gwangju est tristement célèbre depuis le mouvement pour la démocratisation de Gwangju. Le 18 mai 1980, les étudiants se rebellent contre le pouvoir, alors détenu par l’armée. La loi martiale instaurée cinq mois plus tôt a réduit la liberté des citoyens coréens : fermeture des universités, censure de la presse et interdiction des activités politiques. Pendant plusieurs jours, Gwangju est le théâtre d’une manifestation d’une grande ampleur. Mais le 27 mai, l’armée engage une répression violente qui fera officiellement 200 morts. Ce soulèvement populaire est à l’origine de la démocratisation de la Corée du Sud mais Gwangju en garde de nombreux stigmates. On peut ainsi trouver un cimetière national, un mémorial mais aussi des bâtiments qui conservent les impacts de balles au sein de leurs murs.
Au nord de Gwangju se dresse Jeonju, la dernière ville dans laquelle nous avons décidé de poser nos valises. De taille plus modeste que Séoul, Busan et Gwangju, Jeonju est particulièrement connue pour son village traditionnel coréen, le Hanok Village de Jeonju. Plus de 800 petites maisons au toit gris s’alignent le long de rues pavées. C’est l’endroit idéal pour se lancer dans des initiations culturelles : fabrication de papier, chant traditionnel, conception d’éventails… Les activités ne manquent pas et nous allons avoir du mal à choisir !
Notre itinéraire en résumé
Notre itinéraire prévu en Corée. © Alexia Ponsonnet
11 octobre : départ de France
12 octobre : arrivée à 7h05 à l’aéroport d’Incheon
12-18 octobre : 7 nuits à Séoul avec une excursion à Hyangho Beach
19-20 octobre : 2 nuits à Jeonju dans un hanok traditionnel
21-24 octobre : 4 nuits à Gwangju avec une excursion aux îles violettes
25-30 octobre : 6 nuits à Busan avec une excursion à Gyeongju
31 octobre : 1 nuit à Incheon à côté de l’aéroport
1er novembre : retour en France
Rendez-vous en novembre pour savoir si ce voyage a répondu à toutes nos attentes.
* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
caudouin@korea.kr