Par Monia Maouche, journaliste honoraire de Korea.net

Les 6 et 7 juillet derniers, le Double Mixte de la Doua à Lyon a vibré au rythme de la troisième édition du festival Korean Touch. Cet événement, devenu incontournable pour les amateurs de la culture coréenne, a rassemblé des milliers de visiteurs, confirmant une fois de plus son succès grandissant.

Entretiens exclusifs avec Kisu, ancien membre du groupe 24K, et Jang Woomin, danseur de la Team Color au sein du One Million Studio, rencontrés le 7 juillet à la Korean Touch de Lyon.


Monia Maouche : Quelles sont vos impressions après vos performances à la Korean Touch de Lyon ? Qu’avez-vous pensé de l’ambiance ? Vos fans étaient au rendez-vous, n’est-ce pas ?

Kisu : Tout d’abord, je suis très heureux car de nombreux fans étaient présents ici à Lyon. J’étais très surpris, mais aussi très heureux. C’était ma première fois à Lyon et je ne m’attendais pas à ce que tant de fans crient mon nom ! La seule chose à laquelle je pouvais penser était : « J’aime mon travail » parce que je me sens soutenu de partout.

Jang Woomin : C’est ma seconde fois ici à Lyon. J'ai pu animer un workshop un peu plus tôt et c’était vraiment bien ! Les gens sont sympas !

Avez-vous eu l'occasion de visiter Lyon ou de faire quelque chose de spécial lors de votre visite pour la Korean Touch ?

Kisu : Je suis allé visiter le Vieux Lyon et Fourvière il y a deux jours, et c’était vraiment magnifique. Cela m’a motivé à offrir une belle performance à mes fans ici. J’ai ressenti une belle énergie. J’ai enregistré des vidéos que j’ai montrées aussitôt à ma famille, ce qui leur a donné envie de venir à Lyon pour visiter la ville. J’ai aussi ressorti ma caméra de vlog, donc attendez le vlog spécial Lyon bientôt disponible sur ma chaîne YouTube !

Jang Woomin : J’ai pu visiter la ville et c’était incroyable, j’aime beaucoup cette ville. En entrant dans des lieux symboliques comme Fourvière, on a l’impression de se purifier, c’était vraiment impressionnant.

Quels sont vos projets actuels et pour les mois à venir ? Avez-vous des collaborations, des tournées ou de nouvelles sorties musicales prévues ?

Kisu : J’ai beaucoup de projets pour cette année, notamment de nouvelles chansons, et je voudrais collaborer avec d’autres chanteurs par la suite. En août, je retournerai en France, sur l’île de la Réunion, pour un autre festival. Ensuite, je m’envolerai pour les États-Unis, et peut-être qu’en novembre, je reviendrai en France, à Lyon, pour d’autres festivals et concerts. Si j’en ai la chance, j’aimerais collaborer avec un chanteur français ou une chanteuse française ayant un style similaire au mien.

Jang Woomin : La prochaine fois, je voudrais venir en France en tant que touriste. Cette fois-ci, j’ai eu assez de temps pour visiter en même temps que mes obligations professionnelles, c’était plaisant. Tout le monde a été très sympathique ici à Lyon et en France. J’ai aussi eu l’occasion de goûter quelques spécialités ici et c’était délicieux ! Je ne peux pas encore parler des futures collaborations car elles ne sont pas encore fixées pour le moment. Mais une tournée en Europe est bien prévue.

Comment décririez-vous l'évolution de votre style musical depuis vos débuts jusqu'à aujourd'hui ?

Kisu : La musique que je produis actuellement correspond à mon propre style, je dirais. Il y a treize ans, mon rêve était d’être chanteur, mais je me demandais si j’avais assez de puissance vocale pour le devenir. Je me disais alors que le jour où j’aurais assez de fans, je produirais de la musique qui me ressemblerait. J’ai toujours voulu faire le style de musique que je produis actuellement, c’est mon style tout simplement.

Jang Woomin : Étant petit, je n’avais pas de style de danse particulier, j’étais semblable aux autres. Mais maintenant, j’apprends beaucoup des autres et j’ai trouvé mon propre style. Je le décrirais comme étant proche du Hip Hop mais avec ma touche personnelle. Un artiste avec lequel j’aimerais beaucoup collaborer est G-Dragon de Big Bang ! J’ai également contribué à la réalisation de quelques chorégraphies pour The Boyz, Stray Kids et Sunmi.

Quels sont les plus grands défis que vous avez rencontrés en tant qu'artiste solo et comment les avez-vous surmontés ? Qu'est-ce qui vous motive à continuer ?

Kisu : Lorsque je me suis produit sur scène pour la première fois en tant qu’artiste solo, je me suis senti extrêmement seul. L’année dernière, j’ai ressenti cela car, il y a quelques années, je partageais la scène avec mes membres (ex 24K), mais plus maintenant. Après ce concert l’année dernière, mon état d’esprit a changé. J’ai réalisé que j’étais loin d’être seul : j’ai mon producteur, mon staff, mes musiciens, mes fans.

Jang Woomin : J’essaie simplement d’avancer en relevant les défis qui se présentent à moi.

À l'avenir, envisagez-vous d'explorer de nouveaux thèmes dans vos chansons ou d'essayer des genres musicaux inédits dans votre répertoire ? Y a-t-il des collaborations dont vous rêvez ?

Kisu : Aujourd’hui, ma musique reflète essentiellement le sentiment de joie et de plénitude. Mais je veux montrer une autre facette de ma musique, un peu plus sombre et triste, à l’image de ma personne : j’ai mes joies et mes moments plus sombres, comme tout le monde. Je veux transmettre toutes ces différentes émotions qui me traversent à travers ma musique.

Quels artistes ou genres musicaux écoutez-vous actuellement et comment cela influence-t-il votre propre musique ?

Kisu : Ces jours-ci, je ne dirais pas que j’écoute d’artistes en particulier, mais j’aime beaucoup l’énergie qui se dégage du Hip Hop. Je reste très influencé par le style de la 'ballade', très présent en Corée mais aussi à l’étranger. En Corée, les gens aiment écouter des musiques du genre ballade, très réfléchies et un peu mélancoliques, tandis qu’à l’étranger, je trouve que les gens préfèrent écouter de la musique plus joyeuse et entraînante.

Jang Woomin : Mon modèle reste G-Dragon. Il me donne de l’énergie et la motivation encore aujourd’hui pour continuer. J’aime également bien m’entraîner sur les chansons de cet artiste que j’admire.

Comment aimeriez-vous que vos fans perçoivent votre image en tant qu'artiste ? Y a-t-il des aspects de vous que vous souhaitez encore dévoiler à votre public ?

Kisu : Les chanteurs sont souvent éloignés physiquement de leurs fans, bien que proches sur un plan émotionnel. Je veux donner un sens à cette connexion, être proche de mes fans sur scène comme en dehors, et ressentir un sentiment d’unité. Je veux être cet ami qui donne de l’énergie positive à ceux qui en ont besoin.

Jang Woomin : Nous, artistes, sommes aussi humains, et donc j’aimerais que mes fans me perçoivent ainsi, tel que je suis naturellement, juste moi.

Comment perçevez-vous l'influence de la K-pop à l'international, en particulier en France ? Qu'est-ce que cela signifie pour vous de voir cette popularité croissante ?

Kisu : C’est assez étrange car la Corée est un petit pays géographiquement, mais il y a tellement de compétitions entre chanteurs et artistes. À l’étranger, les gens perçoivent cela comme quelque chose d’intéressant. Se démarquer requiert beaucoup d’efforts, ce qui peut être positif pour les artistes. Malheureusement, beaucoup de chanteurs et artistes n’ont pas la chance de se produire sur scène à cause de cette compétition. Personnellement, j’ai dû travailler et faire plein de petits boulots pendant ma période d’entraînement avec mon groupe. C’est la vie d’artiste. Je me sens très reconnaissant aujourd’hui d’avoir beaucoup d’occasions de me produire sur scène. En plus de ma carrière d’artiste, je suis également réalisateur, monteur vidéo et professeur à l’université. Mon but est évidemment de pouvoir vivre de ma passion.

Jang Woomin : Je le perçois très positivement ! Grâce à ce phénomène international qu’est la K-pop, en tant que danseur, mon art peut donc être reconnu à grande échelle.

Dans quelle direction musicale souhaiterez-vous évoluer à l'avenir ? Y a-t-il des genres ou des collaborations spécifiques que vous rêvez d'explorer ?

Jang Woomin : J’aimerais beaucoup que les gens perçoivent mon propre style. J’aime beaucoup Justin Bieber, Chris Brown ou encore Big Bang, ce sont des artistes avec des styles musicaux que j’ai envie de continuer à explorer.

Quelle a été l’anecdote la plus mémorable d'une de vos tournées en Europe ?

Kisu : Lorsque j’étais en Pologne, j’ai perdu mon téléphone portable en voyageant entre deux pays. J’ai finalement pu le récupérer en Corée !

Jang Woomin : Je ne me sens pas obligé de respecter telle ou telle règle dans ma danse, j’ai une certaine liberté sur scène que j’apprécie beaucoup.

Y a-t-il un endroit en particulier en Europe que vous rêvez d'explorer ?

Kisu : La France ! J’aime vraiment ce pays et j’avais hâte de découvrir d’autres villes que Paris. Lors de ma tournée européenne, j’ai demandé à mes fans d’où ils venaient, et ils me répondaient qu’ils mettaient six à huit heures de voiture pour venir me voir ! Je veux donc juste être là où mes fans sont.

Jang Woomin : J’ai comme ambition de pouvoir visiter toute l’Europe ! Ce serait un rêve pour moi.

Quel message aimeriez-vous transmettre à vos fans, particulièrement ceux en Europe, qui vous soutiennent dans votre carrière solo ?

Kisu : Il y a quelques jours lorsque j’ai appelé ma mère, je lui ai posé cette question. « Si, lors de mon concert à Lyon, il n’y avait que quelques fans de présents, que devrais-je faire ? » J’étais alors inquiet, mais ma mère m’a rassuré en me disant que je devais transmettre mon énergie positive à ces personnes. Le nombre de fans présents n’est pas le plus important. Je pense vraiment que j’ai la meilleure profession qui existe : je peux donner et transmettre mon énergie et ma joie aux autres, et cela n’a pas de prix. Mon rêve serait de pouvoir gagner beaucoup d’argent afin d’offrir des concerts sans que mes fans n’aient quoi que ce soit à payer. Que tout le monde puisse assister à mes concerts sans dépenser d’argent, ce serait vraiment un rêve pour moi !


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