Par Isaac Ngoufan, journaliste honoraire de Korea.net
En juillet, les reporters honoraires ont été conviés à raconter leur amour pour la culture coréenne et leur implication dans la communauté hallyu. J'ai eu la chance de discuter avec deux Camerounaises profondément passionnés par la culture coréenne. Je les ai interviewées par e-mail, leur offrant une plateforme pour partager leur parcours en tant qu'adeptes de la K-pop, des K-dramas et de la culture coréenne.
Marie France et Jordanne, interviewées respectivement les 10 et 12 juillet, étaient ravies de partager leurs expériences et d'exprimer leur amour pour tout ce qui concerne la Corée. Elles ont toutes deux exprimé l'espoir d'avoir de futures opportunités pour partager leurs connaissances et leur passion avec leurs compatriotes camerounais, mettant en avant la richesse de la culture coréenne.
Isaac Ngoufan : Pourriez-vous commencer par nous parler un peu de vous et de votre parcours ?
Marie France : Je m'appelle Marie France, j'ai 26 ans et je suis une grande passionnée de la culture coréenne. Née et élevée au Cameroun, mon immersion dans le monde de la culture coréenne a commencé au lycée, lorsque j'avais quinze ans, en 2013.
Jordanne : Je suis Jordanne, une étudiante camerounaise de 25 ans. En plus de mes études, je travaille à temps partiel dans un institut de beauté coréen. Bien que je sois introvertie, j'ai beaucoup d'amour à donner à ceux qui me sont chers. Le respect de l'intégrité des personnes est très important pour moi.
Qu'est-ce qui a initialement suscité votre intérêt pour la culture coréenne et son contenu ?
Marie France : J'ai été captivée par la culture coréenne grâce à la K-pop, notamment la chanson
Growl d’Exo, que j'ai découverte à l'âge de quinze ans. Cette chanson m'a profondément marquée et a suscité en moi une intense curiosité pour tout ce qui touche à la Corée.
Jordanne : C'est au lycée que mon intérêt pour la culture coréenne s'est développé. L'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA) a non seulement construit un centre multimédia dans mon école, mais a également organisé des événements culturels. Ces événements ont joué un rôle crucial dans mon engouement pour la Corée, car j'en découvrais de plus en plus.
De gauche à droite, Marie France et l'ambassadrice Rhyou Bok-ryeol lors de la célébration de la fête nationale coréenne 2019 à Yaoundé, au Cameroun. © Marie France
Comment votre fascination pour du contenu coréen a-t-elle évolué au fil du temps ?
Marie France : Avec le temps, j'ai commencé à rechercher plus de contenus coréens, non seulement de la musique, mais aussi différents types de contenus sur la Corée et sa culture. À force de recherches, j'ai découvert les K-dramas et les films qui ont fait évoluer ma fascination pour la culture coréenne, au point où j'ai commencé à apprendre le coréen pour être totalement immergée dans la culture.
Jordanne : Mon voyage dans l'univers de la K-pop a commencé par une recherche aléatoire sur YouTube, qui m'a permis de découvrir d'innombrables groupes et artistes solo. Adolescente, j'ai également été attirée par les dramas et les films coréens, et j'ai même convaincu mes parents de me laisser essayer le taekwondo comme activité parascolaire. Malheureusement, une blessure au dos m'a contrainte à arrêter au niveau ceinture verte.
Pouvez-vous partager un moment ou une expérience spécifique qui a solidifié votre lien avec la Corée et sa culture ?
Marie France : Après avoir plongé dans la culture coréenne, mes amis et moi avons découvert que l'ambassade de Corée au Cameroun organisait le tout premier Changwon K-pop World Festival en 2019. Ce concours mondial de musique et de danse visait à promouvoir la musique coréenne et à donner à chaque pays l'opportunité de participer et d'exprimer son amour pour la K-pop.
Jordanne : Après avoir terminé mes études secondaires, j'ai décidé de postuler à une université en Corée, malgré le processus d'admission très compétitif. Je me suis sentie très heureuse lorsque j'ai reçu ma lettre d'acceptation de l'université de Kyungnam. Le comité d'admission avait mis en place un groupe Kakao Talk pour les étudiants admis, ce qui m'a permis de nouer des liens avec de nombreux autres étudiants. Ces échanges m'ont aidée à me sentir plus intégrée et m'ont permis d'en apprendre davantage sur le mode de vie coréen, la culture populaire et les traditions. Même si je n'ai finalement pas pu fréquenter cette université, je suis reconnaissante pour les amis que j'ai pu me faire à ce moment-là.
Quelles démarches avez-vous entreprises pour vous immerger davantage dans la culture coréenne et son contenu ?
Marie France : Animée par mon désir d'approfondir ma compréhension de la culture coréenne, j'ai décidé de fusionner mon amour pour la musique avec ma passion pour la Corée en participant au concours de chant du K-pop World Festival.
Jordanne : Je prends part à la plupart des événements et concours organisés par l'ambassade de Corée au Cameroun et j'ai parfois été récompensée pour mes talents, ce qui m'a encouragée à poursuivre ma passion pour la culture coréenne et à partager mon enthousiasme.
Marie France et son certificat pour le prix du tour préliminaire du festival mondial de K-pop 2019 au Cameroun. © Marie France
Comment avez-vous pris conscience du phénomène mondial de la vague coréenne (hallyu, K-wave) ?
Marie France : Pendant le concours, j'ai découvert qu'il y avait beaucoup plus d'intérêt pour la culture coréenne au Cameroun et partout dans le monde que ce que je pensais. J'étais tellement fière de savoir que nous étions nombreux, c'est ainsi que j'ai pris conscience du phénomène mondial de la vague coréenne.
Jordanne : Même si j'écoutais de la K-pop de temps en temps par le passé, ce n'est qu'en 2015, en découvrant BTS, que j'ai réellement pris conscience de son statut de phénomène mondial. Devenir membre du fandom officiel, Army, m'a fait réaliser que je n'étais pas la seule à aimer la musique et le contenu coréens. Il était évident que la culture coréenne connaissait une montée en popularité à l'échelle internationale.
Qu'est-ce qui vous a motivé à participer activement à la promotion de la culture coréenne à l'échelle mondiale ?
Marie France : Pour être honnête, promouvoir la culture coréenne à l'échelle mondiale était aussi un moyen de faire savoir à la Corée que le Cameroun est également dans la vague et regorge de personnes intéressantes et talentueuses, en d'autres termes, que nous avons beaucoup de potentiel.
Jordanne : La République de Corée, avec son histoire et le dévouement qui l'ont menée là où elle en est aujourd'hui, est une nation incroyablement inspirante. J'ai un grand respect pour son passé.
Pouvez-vous raconter un moment marquant ou une réussite liée à votre participation à l'engouement mondial pour la K-pop ?
Marie France : Mes expériences les plus précieuses ont certainement été mes victoires au festival mondial de K-pop au Cameroun, en 2019 et en 2022. Bien que je n'aie pas encore été choisie pour la grande finale en Corée, je n'ai pas abandonné l'espoir et je continue à travailler pour cette opportunité.
Jordanne : En 2021, j'ai participé à la phase de présélection du festival mondial de la K-pop et j'ai remporté la première place.
Jordanne au festival de K-pop à Yaoundé, au Cameroun, en 2023. © Jordanne
Quel est votre point de vue sur l'influence du contenu culturel coréen à l'échelle internationale, et de quelle manière y participez-vous ?
Marie France : Il est incontestable que la culture coréenne a une influence mondiale considérable. C'est un phénomène mondial, une passion qui continue de se propager. En tant que fervents admirateurs de la culture coréenne, nous sommes tous d'accord sur ce point. C'est pourquoi mes amis et moi nous engageons à organiser des événements axés sur la culture coréenne, tels que des événements de K-pop, de K-movies et de K-sports. De plus, je m'efforce d'améliorer ma voix et mes compétences en performance pour offrir le meilleur de moi-même lors de mes interprétations.
Jordanne : La culture coréenne exerce une influence considérable sur les adeptes du monde entier, façonnant leurs habitudes quotidiennes en matière de divertissement, de mode et même d'alimentation. Bien que je ne sois pas encore pleinement impliqué dans ce mouvement culturel, je crois en sa capacité transformative.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent s'impliquer davantage dans la promotion de la culture et du contenu coréens à l'international ?
Marie France : Mon conseil aux autres est de rester fidèles à eux-mêmes, de travailler dur et de profiter du processus. Il s'agit de passion, pas seulement de travail. Lorsque vous aimez ce que vous faites, vous avez plus de chances d'obtenir de grands résultats et de réussir. Créer du contenu est un moyen fantastique de promouvoir votre travail et d'atteindre un public mondial.
Jordanne : N'oubliez pas d'honorer votre propre culture tout en embrassant la culture coréenne. Le but est de promouvoir la compréhension et l'amitié entre les deux, pas de s'engager dans l'appropriation culturelle. Respecter votre propre patrimoine tout en célébrant la culture coréenne est crucial. L'appropriation culturelle est irrespectueuse envers votre propre culture et celle que vous essayez d'adopter.
Comment envisagez-vous l'avenir de la culture et du contenu coréens dans le paysage mondial, et quel rôle vous voyez-vous jouer dans sa croissance et son succès continu ?
Marie France : Le développement rapide de la Corée se reflète dans l'évolution dynamique de sa culture et de son contenu sur la scène mondiale. J'espère vraiment qu'à l'avenir, je pourrai devenir une figure clé dans la promotion des échanges culturels entre la Corée et le Cameroun. J'utiliserai mes compétences et mon potentiel pour renforcer notre communauté et jouer un rôle dans l'avenir de notre connexion avec la Corée.
Jordanne : Je pense que la culture coréenne va continuer à se répandre à travers le monde, ayant de plus en plus d'influence sur la vie quotidienne et les habitudes de nombreuses personnes.
La culture coréenne a conquis le monde, y compris le Cameroun, où elle favorise une communauté dynamique de fans de Hallyu. Des gens de tous âges et de tous milieux se réunissent, créant ainsi un espace pour la compréhension culturelle et la connexion.
* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.
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