Les bingsu de PARISDABANG. © Compte Instagram de PARISDABANG
Par Angèle Behlouli
En Corée, le mot dabang désigne à l’origine un salon de thé ou un café traditionnel. Apparus dans les années 1920 à Séoul, ces lieux, souvent fréquentés par des artistes ou des intellectuels, deviennent des espaces de rencontres culturelles et d’expression libre, particulièrement durant la période coloniale japonaise et l’après-guerre.
L'âge d’or des dabang s’étend des années 1960 aux années 1980, où ils se popularisent et accueillent aussi bien des étudiants, des penseurs que des amoureux du calme.
Si le terme tend à disparaître aujourd’hui, certains lieux en préservent l’esprit. PARISDABANG en est l’un des héritiers modernes, mêlant subtilement culture coréenne, convivialité et sensibilité artistique.
Devanture et intérieur. © PARISDABANG
Ouvert en 2020, PARISDABANG trouve sa place au cœur du 11e arrondissement parisien. Le café s’organise en deux espaces complémentaires. Au rez-de-chaussée, une salle conviviale invite aux échanges autour d’un café de qualité, dans une ambiance apaisante. À l’étage, l’atmosphère se fait plus intimiste, la pièce offre un cocon idéal pour lire, travailler ou simplement savourer le moment en toute quiétude.
Le lieu est ponctué de touches esthétiques délicates, un miroir joliment placé à l'étage, des éléments de décoration épurés, entre minimalisme coréen et sobriété parisienne.
Côté carte, on nous propose une sélection raffinée de cafés, thés et douceurs coréennes. Le bingsu, dessert glacé emblématique, est particulièrement prisé pour sa texture légère, la fraîcheur de ses fruits et ses saveurs délicates. À cela s’ajoute une volonté constante de mettre en avant des produits de qualité et un accueil toujours bienveillant, ce qui rend l’expérience d’autant plus mémorable.
Intérieur du café et accès à l'étage. © PARISDABANG
Un retour aux sources, entre art et lien humain
À l’automne 2024, PARISDABANG amorce une transition discrète qui a fleuri très récemment : l’art s’impose dorénavant comme une composante naturelle de l’identité du café.
Cette évolution s’inscrit dans la démarche du duo LLL Paris, fondateurs du café et artistes formés aux arts plastiques à Paris, dont l’un est docteur en arts. Leur vision sensible et engagée guide cette nouvelle orientation culturelle, fidèle à leur approche de la création contemporaine.
Depuis avril, l’étage du café accueille des artistes invités à exposer leurs œuvres dans un nouvel espace baptisé Escal’Art. Baigné d’une lumière douce, propice à la contemplation, ce lieu se transforme en galerie intimiste, ouverte à la découverte et au dialogue. Escal’Art se veut un laboratoire collectif, un espace d’expérimentation et de réflexion où création, hospitalité et hybridation culturelle se rencontrent et s’enrichissent mutuellement.
En mêlant café et culture tout en donnant la parole aux artistes visuels, le lieu perpétue la vocation des dabang d'antan : celle de créer du lien, d’inspirer et de rassembler.
PARISDABANG ne se contente pas d’exposer l’art mais invite également ses visiteurs à en devenir acteurs. À travers des ateliers créatifs ouverts à tous (sur réservation), le café affirme sa volonté d’impliquer sa communauté dans une démarche collective et accessible.
En mai, l’atelier mosaïque-brunch animé avec Les Rêveuses a permis aux plus curieux, habitués ou nouveaux venus, de laisser libre cours à leur sensibilité sur un thème cher à la capitale, la Tour Eiffel.
Le prochain atelier avec Les Rêveuses aura d'ailleurs lieu à la fin du mois et portera cette fois sur l'alphabet coréen, le hangeul ! © Les Rêveuses
La première exposition : Obsession(s)
Du 12 juin au 31 juillet 2025, PARISDABANG met à l'honneur Paul Rhee, illustrateur coréano-américain, pour une exposition aussi intime qu'universelle : Obsession(s).
À mi-chemin entre workshop et exposition, le projet permet à l’artiste de partager son travail sous un regard pluriel. D’un côté, une série d’œuvres imprégnées de regards insistants, de gestes répétés et de pensées qui tournent en boucle. De l’autre, des extraits de son quotidien, avec notamment son journal intime illustré à disposition, toujours teinté de son style cartoonesque caractéristique.
L’ensemble compose une véritable plongée sensorielle dans l’univers d’un esprit en perpétuelle ébullition.
Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.
caudouin@korea.kr