Le chef d'orchestre Lim Hun-Joung se met au défi d'une nouvelle interprétation de la production de Mahler.
Gustav Mahler fut peut-être l'un de ceux, nombreux, qui furent touchés par la "malédiction" de la 9eSymphonie. On compte, en effet, un certain nombre de compositeurs décédés après ou au milieu de la composition de leur 9e Symphonie. Schubert et Bruckner n'ont pu terminer la leur tandis que pour Beethoven et Dvorak, s'ils ont fini leur neuvième, elle fut la dernière production de leur vie.
Quant à Mahler, à l'époque où il composa sa 9e, il souffrait d'une maladie cardiaque grave. Et il est finalement décédé environ deux ans après avoir achevé cette œuvre produite sous le titre "Das Lied von der Erde", soit "Le Chant de la Terre". Ce fait contribue sans doute à provoquer chez le public une certaine douleur et tristesse à l'écoute de ces mélodies.
Toutefois, si vous écoutez cette œuvre, vous vous rendrez compte que même si elle est difficile à comprendre, elle est pleine de sens. Par le passé, la plupart des commentaires sur la 9e Symphonie ont eu tendance à trop mettre l'accent sur la mort, et ils n'ont pas de remarqué à quel point l'œuvre était moderne et innovante. Si l'on se penche attentivement sur la 9e Symphonie, on décèle en effet comment elle brise le format traditionnel de la symphonie, tout en conservant les caractéristiques du genre.
Le premier mouvement en est un bon exemple. Car par rapport au premier mouvement des autres symphonies, il commence par une forme plus souple et un motif syncopé.
Les déplacements de majeures qui apparaissent au cœur du morceau transmettent au public un sentiment d'instabilité et même de tension. Puis, après ce premier mouvement, compliqué et caractérisé par une virtuosité à couper le souffle, le deuxième mouvement se déploie. Et ce mouvement n'est pas d'une élégance traditionnelle mais il est plutôt farfelu et même un peu exagéré. Le troisième mouvement est plein de satire et de dérision, qui se fondent dans de belles mélodies. Enfin, le quatrième et dernier mouvement se termine sur des airs tristes, comme si toute la satire avait été purifiée.
Le chef d'orchestre Lim Hun-Joung semble avoir mis, au long de sa vie, tout son cœur et toute son âme dans les pièces de Mahler. Ainsi, entre 1996 et 2004, il avait proposé sa propre interprétation de l'ensemble de la collection Mahler, devenant ainsi le premier Coréen à le faire et provoquant au passage une véritable sensation.
Et aujourd'hui, il est prêt à diriger la 9e de Mahler, considérée comme l'une des œuvres les plus difficiles du compositeur autrichien.

Le chef d'orchestre Lim Hun-Joung provoque ce qu'on appelle le "syndrome de Mahler" en Corée.
Aujourd'hui, en partenariat avec l'Orchestre symphonique de Corée, Lim Hun-Joung va donner "Fever Mahler", le 19 juillet, au Centre des Arts de Séoul (SAC) dans ce qui promet d'être une production exceptionnelle de la 9e Symphonie.
Ce concert est très attendu des amateurs de musique classique. Ils anticipent un magnifique scénario tel que seule la collaboration de Lim et de l'Orchestre symphonique de Corée peut créer, avec pour objet la 9e et dernière Symphonie de Mahler, qui nécessite une vision profonde et interprétation fraîche pour lui rendre grâce.
Retrouvez davantage d'informations sur l'orchestre en suivant ce lien :
http://www.koreansymphony.com/store/concert/regularly_concert_eng.php?concert_no
Rédaction : Lee Jeong-rok (jeongrok@korea.kr) & Lee Seung-ah (slee27@korea.kr) pour Korea.net
Version française : Bruno Caietti

L'affiche du 192e concert de l'orchestre symphonique coréen, avec au programme la 9e Symphonie de Mahler dirigée par Lim Hun-Joung.