Par Xu Aiying et Jung Joo-ri

Selon l’institut national des statistiques (KOSTAT), le nombre de résidents étrangers en Corée pour des séjours de courte ou de longue durée était de 2 054 621 en 2018, ce qui représente environ 4 % de la population du pays.

Compte tenu de la transformation rapide du pays en une société multiculturelle, les changements sociaux et politiques sont nettement plus nombreux qu'attendus. Le 1er juin, le ministère de la Justice a annoncé que le terme « Alien » figurant sur la carte d'enregistrement des étrangers (ARC) serait supprimé après 54 ans d'utilisation. Ce changement a été apporté par un groupe relevant du ministère, officiellement appelé « Social Integration Immigrant Mentors ».

Ce groupe est composé de 35 immigrants de 22 pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique. Tous vivent en Corée depuis longtemps et partagent leur expérience. Julian Quintart, expatrié belge connu pour sa carrière sur la scène médiatique sud-coréenne, est membre de ce groupe. Dans une interview accordée le 24 juin à Korea.net dans le quartier Itaewon à Séoul, il a déclaré que la suppression du terme « Alien » est un « petit mouvement mais un grand changement pour les étrangers ».

« Pour les étrangers comme moi, dont la langue maternelle n'est pas l'anglais, il n'y aura plus de malentendu à être considéré comme un "étranger" ou un "extraterrestre" », a-t-il dit. « La perception de mon identité est devenue plus claire au fur et à mesure de la durée de mon séjour en Corée ».

« La carte ARC est comme un premier salut pour les résidents étrangers en Corée », a-t-il ajouté. « En tant que membre de la société coréenne, je suis très heureux de participer à un grand changement apporté par un petit mouvement. »

Le ministère prévoit de renommer l'ARC en utilisant un terme plus neutre comme « carte de ressortissant étranger » ou « carte de résidence étrangère ».



Depuis 2005, Quintart vit en Corée. Il estime que des changements sont en cours pour les résidents étrangers dans la société coréenne.

« Quand je suis arrivée en Corée il y a 16 ans, je me suis installé dans une campagne, dans le comté de Seocheon, dans la province de Chungcheong du Sud. À l'époque, les gens étaient surpris de voir un étranger qui parlait en coréen » a-t-il dit. « Maintenant, je suis assez surpris de voir beaucoup d'étrangers qui n'ont jamais vécu en Corée mais parlent mieux en coréen que moi. »

« Alors que la Corée devient une société multiculturelle, sa perception des étrangers s'est considérablement améliorée par rapport au passé », a-t-il ajouté. « Dans le passé, les gens me traitaient comme un étranger, mais maintenant, je pense qu'ils me voient simplement comme un résident et un membre de la société coréenne. »

Quintart se souvient encore du moment où il a obtenu sa résidence permanente en Corée il y a deux ans. « Cela peut sembler insignifiant mais le changement de mon statut de résident m'a permis d'avoir plus de liberté dans mes activités ici, et il a vraiment changé toute ma vie en Corée », a-t-il déclaré.

Le Belge a également mentionné ce que les étrangers devraient savoir sur l'ARC. « Les étrangers sont passibles d'une amende s'ils ne mettent pas à jour l'adresse de l'ARC dans les 14 jours suivant leur déménagement », a-t-il déclaré. « Certains étrangers pourraient ne pas être au courant de cela, mais payer l'amende peut rester une note négative et causer un problème lors de la demande d'autres visas plus tard. »

Sur ses projets en cours, Quintart a déclaré qu’il participe à la rédaction du premier guide pour les résidents étrangers avec le ministère de la Justice.

« Je veux continuer mes efforts pour améliorer et promouvoir les politiques pour les résidents étrangers », a-t-il ajouté.

xuaiy@korea.kr