Le Ojakgyo Bridge Project présente « Global Pansori » lors du 2e World Pansori Festival, au village hanok de Namsangol à Séoul, le 1er novembre 2024. © Lee Jun Young / Korea.net
Par Kim Seon Ah
Le 2e World Pansori Festival s'est tenu au village hanok de Namsangol du 1er au 3 novembre 2024. Le plus grand festival au monde consacré au pansori, inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO, a réuni des passionnés venus du monde entier. Cette année, 129 artistes ont participé à 43 programmes.
Le spectacle d'ouverture, Global Pansori, interprété par des chanteurs étrangers, a immédiatement captivé le public dès le début. Ojakgyo Project, composé de musiciens américains, britanniques, malaisiens, chinois et japonais, a interprété le danga, courte chanson pour échauffer la voix, 100 years of life et le pansori Chunhyangga, suscitant des applaudissements enthousiastes. Leurs voix, aussi profondes que celles des chanteurs coréens ont magnifiquement exprimé des tonalités et des émotions uniques.
Dam Sung Min, membre d’Ojakgyo Project et originaire de la Malaisie, a découvert le pansori par son intérêt pour la culture traditionnelle coréenne. « La partie la plus difficile a été de maîtriser le tremblement de la voix, mais je n’ai jamais pensé à abandonner », a-t-il confié. « Je ne suis pas du tout nerveux, au contraire, je suis impatient. » Sa confiance repose sur le fait que le pansori est un art qui permet de transmettre les émotions de l'interprète, même sans connaître la langue.
Matsukawa Miki, musicienne japonaise, met l'accent sur l'interaction avec le public. « J'aimerais que le public participe activement lors du spectacle de pansori. C’est ainsi qu’on peut apprécier la richesse du son », explique-t-elle. « Un concert peut ouvrir de nouvelles perspectives. Si notre performance incite quelqu’un à apprendre le pansori, ce serait une grande récompense », a-t-elle ajouté.
« Alors que la musique classique prévilégie des sons raffinés, le pansori utilise une gamme de sons plus bruts pour exprimer des émotions naturelles », explique Betty Junghyun Kim, originaire des États-Unis. « Même si le pansori est peu connu des étrangers, il possède le pouvoir de rapprocher l'interprète, le chanteur et le public », ajoute-elle.
Les musiciens étrangers interprètent l’opéra traditionnel coréen « Global Nolbo Gourd » lors du 2e World Pansori Festival, au village hanok de Namsangol à Séoul, le 1er novembre 2024. © Lee Jun Young / Korea.net
Un autre moment fort a été la représentation de Global Nolbo Gourd par des chanteurs de pansori étrangers. Des chanteurs britanniques, allemands, français, camerounais et iraniens ont interprété le pansori Heungboga, en y intégrant des éléments des arts du spectacle traditionnels de leurs pays respectifs.
Un spectacle fusionnant les arts du spectacle a apporté une touche contemporaine au pansori, en intégrant différentes formes d’art telles que la danse, le théâtre et la musique électronique.
« J'ai été ému par les chanteurs chantant avec passion », a déclaré Kai Hess, designer de la Silicon Valley, aux États-Unis. « Je ne connais pas le coréen, mais l’histoire a été bien exprimée à travers le pansori », ajoute-il. De son côté, Laura Libert, touriste belge, a exprimé son admiration pour les voix puissantes des chanteurs et a ajouté qu’elle aimerait apprendre le pansori un jour ».
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