Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Danielle TARTARUGA de France

L’exposition « Ultime Combat » présentée au musée du Quai Branly à Paris attire des milliers de visiteurs et connaît une belle couverture médiatique dans toute la métropole. Les arts martiaux coréens bien qu’assez peu représentés au sein de l’exposition elle-même (et c’est un petit regret personnel) sont néanmoins bien présents ; notamment les dimanches lors des démonstrations devant les familles venues découvrir certaines disciplines encore peu connues du grand public, comme par exemple le Taekkyon.

Ce fut le cas dernièrement avec une très belle démonstration proposée par Maître Guillaume Pinot et ses élèves. De nombreux visiteurs ont été surpris par leurs qualités techniques et l’esthétisme de cet art martial qui porte bien son nom d’art des jambes volantes « Pigaksul ».

Les enfants également se sont laissés prendre au jeu et ont pu s’exercer sur le Pumpalki, le déplacement triangulaire caractéristique du Taekkyon, qui offre tout à la fois, relâchement, stabilité, fluidité et réactivité.

Ils ont pu aussi tester avec amusement quelques coups de pieds hauts (Chagi).

Le public a répondu présent à cet évènement qui a permis dans le cadre de cette belle exposition « Ultime Combat » de faire découvrir des disciplines encore rares, mais qui connaissent un vrai développement actuellement en France. Les arts martiaux coréens surfent peut-être aussi sur la vague Hallyu qui déferle en France depuis quelques années. Le succès des deux festivals d’art martiaux qui ont eu lieu en cette fin d’année semble bien le prouver. Mais le succès n’arrive pas si facilement par le seul engouement que peut susciter la Corée du Sud, à l’origine de celui-ci, il y a des hommes dynamiques, enthousiastes, travailleurs et c’est aussi l’histoire d’une belle amitié entre des Maîtres coréens qui pratiquent des disciplines différentes, mais qui travaillent ensemble, pour mettre en exergue leurs points communs plutôt que leurs différences. Et c’est cette cohésion, cet esprit d’équipe, de solidarité même, qui permet d’avancer ensemble !

Ainsi, deux événements majeurs ont eu lieu dernièrement, l’un dans le Nord-Est de la France, à Saint-Avold et l’autre dans le Sud à Montpellier (Région Occitanie).

Le premier était un séminaire des arts martiaux coréens, et le second un festival des arts coréens qui proposait en complément des stages d’arts martiaux, des ateliers découverte de la calligraphie et de la cuisine coréenne.

Les principes d’organisation étant à peu près identiques, ils offrent tous deux la possibilité aux pratiquants d’arts martiaux, de s’inscrire à des stages dans les disciplines de leurs choix et ce sur l’ensemble du week-end. J’ai eu le plaisir de pouvoir y participer, je peux donc assurer que l’ambiance est à la fois studieuse et détendue et que c’est une vraie chance de pouvoir pratiquer sur un seul week-end autant d’arts martiaux différents et avec un tel niveau technique. Car ce ne sont pas moins d’une dizaine de Maîtres qui sont présents sur toute la durée de l’événement.

Et quels Maîtres ! : Maître Elodie Mollet pour l’enseignement du Soo Bahk Do – pour le Taekkyon, Maître Guillaume Pinot - le Sonmudo : Maître Laurent Trochet et Maître Théo Beilé, Maître Franck Delevaleze – l’HapkiMudo (self défense), Maître Kang-Jong Lee – le Haedong Kumdo,Maître Rea-young Yu – le Taekwondo WT , Maître Nuno Damaso – le Taekwondo Défense et le Ssang Jon Gôl ( Nunchaku coréen) ,Maître Pil-won Park - le Taekwondo contact (TKD Contact) Maître Mathieu Damiano – et pour le Body Taekwondo, Maître Rizzi Stefano.

Mais derrière tout cela, il y a en réalité une organisation colossale, car au-delà de l’accueil et de l’hébergement des Maîtres, de la gestion des plannings de stages (qui s’enchaînent ou se chevauchent), de la logistique mise en place pour les repas, les vestiaires, le matériel (armes à disposition telles que les sabres, nunchakus ,raquettes…etc) et la gestion des micro-événements internes ,tels les cocktails avec les élus ou sponsors, les soirées , et enfin l’accueil de 150 à presque 300 participants dans le respect des règles sanitaires actuelles ! Autant dire que c’est un véritable marathon, une vraie performance pour les organisateurs et tous leurs bénévoles ! Alors au travers de cet article je souhaite aussi leur rendre hommage, car pour offrir aux pratiquants de tels événements, derrière tout cela il y a du travail !

La mécanique est certes bien huilée car cela fait plusieurs années que ces séminaires et festivals d’arts martiaux coréens existent, mais ils montent en puissance d’années en années, ce qui requiert une parfaite maîtrise de l’événement.

Le précurseur, c’est Daniel FORMICHI professeur de Haedong Kumdo et de Taekwondo à Montpellier, c’est lui qui est à l’origine de la création d’un festival des arts martiaux coréens étendu à la culture coréenne.

Un caractère bien trempé, sympathique et généreux, il a le sens de l’organisation et tout le temps une idée d’avance !! Un vrai manager qui ne compte pas son temps et gère ses clubs presque comme une entreprise. Il est fédérateur et aime partager, aussi n’a-t-il pas hésité il y a quelques années à faire bénéficier de son expérience d’organisation un ami du Nord-Est, Robert FRAU. Ce dernier avait à l’époque également le projet d’organiser un séminaire d’arts martiaux coréens à Saint-Avold et lui a demandé quelques conseils. C’est ainsi que le deuxième événement a pu voir le jour. Ce séminaire connait un succès grandissant depuis lors, et Robert FRAU l’organise tous les ans avec la même générosité et passion, c’est un week-end placé également sous le signe de la convivialité, de la simplicité et du partage. Robert FRAU étant par ailleurs un excellent animateur, il organise en complément une soirée « spectacle » d’arts martiaux dans un salle dédiée, donnant ainsi aux Maîtres présents et à leurs élèves l’occasion de présenter leurs disciplines dans les meilleures conditions qui soient, devant le grand-public. Une autre façon de faire découvrir les arts martiaux coréens et leur grande diversité, un moment festif également !


Quant à la présence des Maîtres Coréens ou Français sur ces deux week-ends, je crois que l’on peut parler d’une belle amitié qui s’est forgée au fil des ans. Il a d’abord fallu « jouer» collectif, mettre son égo de côté, accepter de travailler ensemble ou à côté les uns des autres lors des stages, accepter les différences dans les pratiques (l’intensité et l’état d’esprit n’est pas toujours le même),se garder de considérer son art martial comme étant le meilleur, avoir un regard bienveillant sur des stagiaires pratiquants des arts martiaux multiples et souvent différents de celui enseigné ;en un mot ,avoir un mental fédérateur plutôt qu’individualiste.

Ils n’ont pas eu beaucoup à se forcer car à la base les Coréens pensent plutôt collectif et les Maîtres Français présents sont imbibés de la culture coréenne depuis bon nombre d’années, voire pour certains mariés à des Coréennes. Et tous savent que pour développer en France leurs disciplines respectives, ils doivent pouvoir compter les uns sur les autres et s’entraider pour aller de l’avant.


Ainsi, et au-delà des festivals, des stages et autres démonstrations où tous répondent présents, ce groupe de Maîtres d’arts martiaux a décidé (à l’initiative de Daniel FORMICHI) d’aller plus loin dans la démarche fédérative et de solliciter la FFTDA (Fédération Française de Taekwondo et Disciplines Associées), afin de faire connaître davantage leurs arts par le biais de la fédération. Celle-ci pourrait-être le fer de lance des arts martiaux coréens en France, du fait de son assise nationale et favoriser de fait, une meilleure reconnaissance de ceux-ci.

Le président Hassanne Sadok et le Directeur Technique National (D.T.N) Patrick Rosso ont répondu positivement à cet appel.

Ainsi, c’est avec grand plaisir que j’ai pu participer l’an dernier aux premières réunions de la toute nouvelle Commission des Arts Martiaux Coréens, qui depuis suit son chemin, vers une meilleure reconnaissance de ceux-ci au niveau national. La FFTDA est depuis lors, bien présente, elle sponsorise même des événements majeurs comme le Festival des Arts Coréens de Montpellier, elle communique davantage et leur offre ainsi une meilleure visibilité.

Les arts martiaux coréens gagnent encore à être connus et on ne peut que se satisfaire de ces initiatives multiples, tant de la part de la Fédération de Taekwondo (FFTDA) , que des maîtres eux-mêmes ou de ces dynamiques organisateurs de séminaires et festivals en France. D’ailleurs il semblerait que ces derniers fassent des émules…Affaire à suivre !

Informations complémentaires :
Vidéo : séminaire des arts martiaux coréens / reportage sur le spectacle « la nuit des arts martiaux » de Saint-Avold : https://youtu.be/gQgZv1Sa60M
Site FFTDA : https://www.fftda.fr/

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

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