Par la Journaliste Honoraire Emilio Naud de France, photos FFCP

Portrait de la réalisatrice Jung Won Hee venue présenter son premier long-métrage au Festival du film coréen de Paris : « Doom Doom ».

Jung Won Hee n’est pas étrangère à la France et à Paris puisqu’elle a suivi un cursus à l’université de Paris 3 et était programmatrice pour le FFCP il y a quelques années de cela.


Concernant « Doom Doom », c’est un film qu’elle a commencé à écrire vers la fin de ses études. Amatrice de musique techno, elle voulait créer un drame dont le thème principal était la musique tout en incluant des personnes âgées. Il aura fallu presque 6 ans de production avant que ce film ne voie le jour. Pour cela, elle a effectué de nombreuses recherches dans les clubs à Hongdae et Itaewon notamment, puis a rencontré des DJs.


Dans le film « Doom Doom », elle a voulu reproduire une famille typique coréenne, très conservatrice, très carré où de multiples sujets sont tabous. Même si les coréens aiment beaucoup sortir dans les clubs le temps d’une nuit, cela reste assez mal vu de faire le métier de DJ.

Le film a été bien reçu en Corée où il a reçu des critiques élogieuses bien que certains aient trouvé le film très sombre. Le film a bien marché en salles en comparaison d’autres longs métrages issus du cinéma indépendant coréen. Il a d’ailleurs été sélectionné au festival international du film de Busan, mais le temps lui faisant défaut, le montage de la version présentée est un peu différent de celle projetée au FFCP.

Cependant, il est encore difficile pour une femme de faire du cinéma en Corée. Les réseaux du 7e art sont très masculins et il est difficile de rentrer dans ces réseaux. Il persiste encore des préjugés pensant qu’une réalisatrice ne peut pas réaliser des films à gros budget, en particulier certains investisseurs doutent des capacités des femmes à gérer un gros projet.


« Doom Doom » est un film dramatique qui s’émancipe des clichés du milieu de la nuit et dévoile une relation mère/fille tumultueuse. Au rythme de la techno (une musique que la réalisatrice ne considère ni triste ni joyeuse), l’héroïne doit choisir entre son rêve de devenir DJ et sa famille, une mère tyrannique et une petite fille adorable. Le film sonne juste et nous promène en musique sur cette tranche de vie qui se terminera dans une illusion de happy ending après des événements tragiques.



* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

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