Journalistes honoraires

13.10.2023

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Nathalie Fisz de France


Le flyer du 15e concert pour la paix. © Echos de la Corée

Le flyer du 15e concert pour la paix. © Echos de la Corée


Admiration, partage, rêve. Trois mots qui caractérisent très bien le ressenti de celles et ceux (j’en fais partie) qui ont eu la chance d’assister au 15e concert pour la caix, le 22 septembre dernier à Paris, à l’Unesco. Présidée depuis 2017 par Mme Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture sous la présidence de François Hollande, l’Organisation des Nations unies pour l'Éducation, la Science et la Culture, ou Unesco, créée le 16 novembre 1945, est une institution et un lieu très symbolique à Paris.

Mme Mia Lee-Dervout, qui est à l’origine de cet évènement et qui préside l'association Échos de la Corée, ne s’est pas trompée en choisissant l’Unesco pour nous offrir ce spectacle ; spectacle à l’image du message qu’elle porte depuis de nombreuses années. Ce message est celui du rayonnement de la culture coréenne en France, et du renforcement constant des liens d’amitié entre les deux nations.

Cette quinzième édition du concert pour la paix qui célébrait également le 20e anniversaire des Echos de la Corée s’intitulait « se lever, briller de lumière et déployer ses rêves ». Mia-Lee Dervout a choisi de nous présenter la compagnie coréenne LUXbit Art Company, dont les artistes brisent les barrières du handicap, et trois ténors coréens accompagnés au piano par Philippos Rizopoulos, chef de chant titulaire pour le Chœur de l’opéra national de Paris.

Découvrons le parcours de celle qui est à l’origine de ce magnifique spectacle, et partons pour cette soirée qui a nous a fait briller de lumière.

Mia Lee-Dervout, une ambassadrice généreuse de l’amitié franco-coréenne

Occupée et très investie. C’est le moins que l’on puisse dire de Mia Lee-Dervout qui a fait des études à Paris à l’université Paris Dauphine, et œuvre depuis des années à faire connaître la culture de son pays en France, et à apporter un message de paix entre la Corée et la France. Mia Lee-Dervout préside plusieurs associations et organise régulièrement des évènements artistiques et culturels. J’ai fait sa connaissance il y a un peu plus de deux ans grâce à Racines Coréennes dont elle est très proche, à l’occasion des déjeuners mensuels. Mia Lee-Dervout mène tant de projets qu’il serait difficile de tous les mentionner, mais voici quelques-unes de ses réalisations.

Ambassadrice du jardin de Séoul au jardin d’acclamation

Fondée en 1854 par le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, la Société impériale zoologique d'acclimatation a fait appel en 1859 à l'architecte Gabriel Davioud et au paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps pour réaliser un jardin au bois de Boulogne où 19 hectares ont été mis à disposition par la ville de Paris. Inauguré par Napoléon III le 6 octobre 1860. Le jardin s’est orientalisé. Au cœur du jardin d’acclimatation se cache un jardin paysager de 5 000 m² offert par la ville de Séoul en 2002. Mia Lee-Dervout a œuvré pour que ce projet puisse se réaliser. C’est d’ailleurs souvent à cet endroit que se déroule le festival coréen organisé par l’ARCF, l'Association des résidents coréens en France, au mois de septembre en l’honneur de la fête de Chuseok.

Pique-nique de printemps de Kowin au parc Montsouris. © Nathalie Fisz

Pique-nique de printemps de Kowin au parc Montsouris. © Nathalie Fisz


Présidente de l’Association des femmes coréennes, l'AFCF-KOWIN France

L'Association des femmes coréennes en France, l'AFCF- Korean Women's International Network (KOWIN), que préside Mia Lee-Dervout, est très active. Elle organise des activités culinaires où les amateurs de kimchi se réunissent et préparent le leur sous les conseils des membres de l'association puis l’emmènent pour le déguster chez eux. Kowin offre également du kimchi aux étudiants coréens qui résident en France.

Kowin organise des pique-niques. Le 17 juin dernier, je suis allée au parc Montsouris à Paris, dans le 14e, avec Racines Coréennes et des amis. Nous avons dégusté de nombreux mets, puis nous avons chanté et même fait du yoga. Bonne humeur garantie.

Kowin organise des évènements fraternels : les symphonies amicales. Le 13 novembre 2021, j’ai assisté à la neuvième édition de la symphonie amicale en présence de nombreuses personnalités comme M. le consul Ha Won-ho et M. Song An-sik, président de l’ARCF et de Racines Coréennes. La chorale de Racines Coréennes, Chœur de Corée, dirigée par Kim Sun-hyung, a interprété Spring in my Hometown.

Mia Lee-Dervout et M. Lee Il-Yul, directeur du centre culturel coréen lors de la 10e symphonie amicale. © Nathalie Fisz

Mia Lee-Dervout et M. Lee Il-Yul, directeur du centre culturel coréen, lors de la 10e symphonie amicale. © Nathalie Fisz


Le 3 décembre 2022, j’étais présente à la 10e symphonie amicale qui a eu lieu à la mairie de Saint-Mandé et qui a été présidée par Mia Lee-Dervout et Céline Ristors, en l’honneur de Racines Coréennes. Au programme, un magnifique buffet concocté par les femmes de Kowin, du chant traditionnel, du chant lyrique, des percussions traditionnelles coréennes « samulnori » et de la danse K-pop.

J’ai eu d’autres occasions de rencontrer Mia Lee-Dervout. J’ai été invitée à une biennale d’artistes franco-coréens qu’elle avait organisée à Saint-Mandé. J’ai pu faire grâce à elle la connaissance de l’artiste Choi Young-ung. Nous sommes allées ensemble à la journée sportive du mois de mai organisée par l’ARCF au parc du Tremblay à Champigny.

Mia Lee-Dervout s’est entretenue avec M. Lee Il-yul, directeur du centre culturel coréen, et avec M. Choi Jai-chul, ambassadeur de la République de Corée en France. Le 30 septembre 2023, Racines Coréennes a partagé une publication indiquant que Mia Lee-Dervout était réélue présidente pour un second mandat.

Mia Lee-Dervout à la journée sportive du 8 mai organisée par l'ARCF en présence de M. Choi Jai-chul. © Nathalie Fisz

Mia Lee-Dervout à la journée sportive du 8 mai organisée par l'ARCF en présence de M. Choi Jai-chul. © Nathalie Fisz


Fondatrice et présidente de l’association Échos de la Corée

Le 15e concert pour la paix avait sans doute pour Mia Lee-Dervout une connotation particulière, puisqu’il marquait en même temps, le 20e anniversaire d’Échos de la Corée. Cette association qu’elle préside est régie par la loi 1901 et a été créée en 2003. Elle assure la promotion des échanges culturels entre la France et la Corée.

Échos de la Corée organise des évènements culturels prestigieux. Le 16 juin 2022, Échos de la Corée a invité la diva Sumi Jo au théâtre des Champs-Élysées pour le concert « Diva pour la paix ».

Le 6 décembre 2022, Échos de la Corée organisait le concert intitulé « Lumière de la Paix » pour la commémoration du 70e anniversaire du début de la guerre de Corée, avec pour invités Kun-Woo Paik, et des brillants pianistes coréens de la jeune génération : Honggi Kim, Jinhyung Park, Dohyun Kim. Théâtre des Champs-Elysées, théâtre de la Madeleine, hôtel des Invalides, Unesco, les concerts se déroulent dans des hauts lieux de la capitale.

Mia Lee-Dervout a une vision très élevée du rôle de la culture comme langage universel. Elle fait toujours honneur à ses invités. Ce n’est pas étonnant qu’elle ait reçu en 2013 l'insigne de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres des mains de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing pour sa contribution aux échanges culturels entre les deux pays.

« Se lever, briller de lumière et déployer ses rêves » : le 15e concert pour la paix à l’Unesco

Mia Lee-Dervout et Échos de la Corée nous ont conviés à une superbe soirée, honorée par la présence de M. Choi Jai-chul, ambassadeur de la République de Corée en France. Choi Jai-chul a remercié chaleureusement Mia Lee-Dervout et les membres d’Échos de la Corée d’offrir chaque année une programmation de très haut niveau permettant de présenter une grande variété d’artistes coréens, et de promouvoir la culture musicale et artistique coréenne en France.

La LUXbit Art Company. © Nathalie Fisz

La LUXbit Art Company. © Nathalie Fisz


Mia Lee-Dervout a invité la compagnie coréenne LUXbit Art Company, dont les membres sont âgés de 20 à 73 ans, avec parmi eux des artistes mal-voyants. Mme Kim Ja-hyung, directrice de la LUXbit Art Company, raconte comment elle s’est lancée dans un défi qu’elle qualifie d’intrépide, « faire danser les gens ».

Elle raconte comment en 2009, des petites lumières « L » se sont rassemblées pour éclairer le monde. En 2023, ces lumières sont devenues uniques « U ». Leur luminosité est allée jusqu’à l’infini « X ». Voila LUX-Lumière compagnie de danse pour malvoyants. Elle explique que « la lumière éclaire le monde ». L’unicité crée un lieu où coexistent les artistes valides et les artistes porteurs d’un handicap. X l’infini signifie qu’il n’y a rien qui ne puisse être réalisé. C’est le message de la LUXbit Art Company.

Nous avons apprécié les tableaux présentés par les danseurs Kwon Gi Hea, Kwoun Jung Soon, Choi You Lim, Yoo Jin, Park Jee Hee, Kim Hei Jin, Lee Ju Ah, Kim Mi Hee, Lee Ae Sook, Jang Hae Na, Lee Mi Jeong. Ils ont interprété une danse créative sur la musique Way maker, une danse classique La fin appelle le début, une danse coréenne avec des éventails sur Arirang rhapsody et une danse jazz sur Don’t worry be happy. Mia Lee-Dervout a posé une question avec fierté : « vous est-il possible de distinguer les danseurs mal voyants des danseurs valides ? ».

La LUXbit Art Company avec le public. © Nathalie Fisz

La LUXbit Art Company avec le public. © Nathalie Fisz


Les trois ténors coréens accompagnés par Philippos Rizopoulos. © Nathalie Fisz

Les trois ténors coréens accompagnés par Philippos Rizopoulos. © Nathalie Fisz


La deuxième partie a été consacrée au chant. Trois ténors coréens ont investi la scène.

Roh Hyunjong est diplômé de l’université Hansei en Corée du sud. Il est membre titulaire des chœurs de l’opéra national de Paris depuis 2002. Il a interprété Granada d’Augustin Lara et E Lucevan le stelle (Tosca) de Giacomo Puccini.

Kim Taelang est titulaire d’une licence en chant lyrique de l’université nationale des arts de Séoul. En 2015 il interprète le rôle de Don José dans l’opéra Carmen à la mairie de Boulogne- Billancourt. En 2019, il obtient le 2e prix au Concours International prix d’Europe à Paris. Il a interprété La fleur que tu m’avais jetée (Carmen) de Georges Bizet et Dein ist mein ganzez Herz (Das Lans des Lächelns) de Franz Lehar.

Hwang Sejin est diplômé de l’Université Yonsei en Corée du sud et est engagé à 23 ans à l’opéra national où il débute dans le rôle-titre de Faust de Gounod. En Italie, il remporte les concours de chant G.B. Viotti, Rocca delle Macie et Tito Schipa. En 2002, l’opéra national de Séoul l’engage pour interpréter Anatole dans Guerre et Paix de Sergueï Prokofiev. Cette même année, il intègre les chœurs de l’opéra national de Paris. Il a interprété Ô souverain, ô juge, ô père (Le Cid) de Jules Massenet et L’alba separa dalla luce l’ombra de Fransesco Paolo Tosti.

Puis les trois ténors ont interprété ensemble Arirang chanson traditionnelle et folkorique de la musique coréenne. Arirang a été inscrite en 2011 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Ils ont également interprété You Raise Me Up de Josh Groban et fait naître quelques larmes. Ils étaient accompagnés par Philippos Rizopoulos, né en Grèce, qui a travaillé comme pianiste accompagnateur et comme coach vocal et instrumental pour le conservatoire national d’Athènes. Il a été reçu au concours de l’opéra national de Paris et a été nommé chef de chant titulaire la même année.

Nous avons également apprécié la gracieuse pianiste Jeon Yeji qui a interprété le Prélude Op 23, No. 4 in D major de Sergueï Rachmaninoff et Mazurkas Op.7 No.2 in A minor de Frédéric Chopin.

Les amies de Racines Coréennes. © Racines Coréennes

Les amies de Racines Coréennes. © Racines Coréennes


Pour la soirée, j’étais accompagnée de trois collègues qui me sont très chers et qui ont tous un lien ou un intérêt pour la culture coréenne. Mes amies de Racines Coréennes étaient également présents. Intrigués et très admiratifs, nous avons passé une très belle soirée.

Céline Ristors, présidente de Racines Coréennes et moi avec la LUXbit Art Company. © Nathalie Fisz

Céline Ristors, présidente de Racines Coréennes, et moi, avec la LUXbit Art Company. © Nathalie Fisz


Quelques mots encore

Mia Lee-Dervout a-t-elle franchi une étape supplémentaire dans sa quête de fraternité artistique ? Je ne permettrais pas de répondre à sa place, mais il me semble que oui. La fraternité s’exprime entre les nations, mais elle s’exprime aussi entre tous les individus citoyens du monde, qu’ils soient valides ou porteurs d’un handicap. Tous ensemble et unis, laissant de côté nos problèmes quotidiens, ce soir à l’Unesco nous nous sommes levés, avons brillé de lumière et avons, sans nul doute, grâce à tous ces artistes, déployé nos rêves.

Mia Lee-Dervout pour le final du concert. © Racines Coréennes

Mia Lee-Dervout pour le final du concert. © Racines Coréennes


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* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr