Journalistes honoraires

09.11.2023

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Sandrine Mirabello de France

여러분 안녕하세요!

Lorsque j’ai appris le coréen, je me suis plongé dans son histoire et ses coutumes. C’est ce qui explique que j’y suis attachée. La Corée a été souvent maltraitée par ses voisins à travers les siècles, coincée entre un continent autoritaire et un océan libéral, elle a toujours su avancer tête haute et ranimer la flamme de la liberté qui l’habitait. C’est ce qui fait le charme des Coréens et aujourd’hui nombreux sont les Français qui ont découvert la Corée soit par la vague coréenne (hallyu), soit en l’étudiant et qui souhaitent faire des échanges avec la Corée.

Pour en savoir plus, j'ai rencontré deux personnalités importantes dans le domaine. Ma première interview s’est tenue au centre culturel coréen le jeudi 5 octobre au matin où j’ai rencontré le directeur du centre, M. Lee Il-Yul, que je remercie très sincèrement pour son accueil chaleureux et bienveillant.

Lee Il-Yul, directeur du centre culturel coréen de Paris. © Centre culturel coréen de Paris

Lee Il-Yul, directeur du centre culturel coréen de Paris. © Centre culturel coréen de Paris


Sandrine Mirabello : Busan est une ville très dynamique et attachante. C’est une véritable passerelle culturelle. Qu’en pensez-vous ?

Lee Il-Yul : Busan est une ville très ancienne dont les origines remontent au paléolithique. C’est un port maritime ouvert sur le Japon (Busan serait dérivé de « Busan Po » littéralement le port de Busan). Au XVIe siècle, la Corée a subi l’invasion du Japon. Suite au traité Jeongmi Yakjo, conclu entre la Corée et le Japon, la ville était devenue le centre de la diplomatie avec le Japon. C’est aussi une base militaire. Lors de la guerre de Corée, Busan est devenue temporairement la capitale. C’est devenue dans les années 90 une métropole de premier plan avec des échanges commerciaux internationaux, de nombreuses attractions touristiques et culturelles. Grâce à sa richesse historique Busan, est une passerelle culturelle sur le monde.

Dans l’esprit de beaucoup d’Occidentaux, Busan est la référence du cinéma asiatique. D’ailleurs, je trouve que la ville a un air de Croisette à Cannes, en particulier à Haeundae.

Busan est à la fois vecteur et acteur du cinéma du cinéma coréen grâce à Kim Dong Ho. Après avoir exercé différentes fonctions au sein du ministère de la Culture et de l’Information, il a lancé et présidé de 1996 à 2010 le festival du film international de Busan.

Kim Dong Ho a fait découvrir en Asie et dans le reste du monde le savoir-faire des réalisateurs coréens et la qualité des œuvres cinématographiques coréennes. Il a été membre du jury du festival de Cannes.

En 2014, Busan est devenue la première ville asiatique à être désignée ville créative par l’Unesco. Ne serait-ce pas « the Busan way of life » ?

Busan, c’est la diversité intracoréenne, la vivacité culturelle qui a connu l’influence avec Shanghai et le Japon et qui a son tour, les influencent. Séoul est enfermée comme la ville administrative, politique et économique du pays alors que Busan est plus attractive, c’est un mélange de vie saine avec une vie culturelle avancée.

Les relations culturelles entre la France et la Corée ce sont fortement développées au cour des dernières années notamment avec les festivals, musées, édition. Quels sont les futurs projets que vous souhaiteriez mener avec le France ?

Nous souhaitons continuer à entretenir les relations bilatérales notamment en mettant plus en avant les traditions coréennes à travers la musique, la littérature et les spectacles traditionnels et continuer à perpétuer l’apprentissage et la connaissance de l’alphabet coréen avec l’Alliance française.

J’ai d'ailleurs eu le privilège d’être conviée le soir de mon interview à un magnifique spectacle de danses traditionnelles coréennes au Centre culturel coréen, intitulé « Trésors de la Danse coréenne », où j’ai été captivée par le Buchae Yeonga- Jindo Buk Chim et Seungmu. C’était un moment hors du temps.


Ma deuxième interview s’est déroulée le même jour, l’après-midi, au sein de l’Ambassade de Corée où j’ai été accueillie par l’attaché d'éducation, M. Kangwoo Yoon, à l’écoute bienveillante. Je le remercie pour sa disponibilité ainsi que sa traductrice Mme Kim.

Yoon Kangwoo, attaché à l'éducation à l'ambassade de Corée en France. © Section éducation de l'ambassade de Corée

Yoon Kangwoo, attaché à l'éducation à l'ambassade de Corée en France. © Section éducation de l'ambassade de Corée


Sandrine Mirabello : La France accueille chaque année plus de 2 600 nouveaux étudiants coréens. Est-ce un signe d’engouement pour la découverte de notre langue ?

Kangwoo Yoon : Il y avait 7 500 étudiants coréens avant le COVID. Actuellement, ils sont 4 500. C’est un point très positif pour les relations bilatérales franco-coréennes. Même s’il semble avoir moins d’étudiants que d’autres pays à cause de la barrière de la langue (c’est un des items travaillés par l’Ambassade) les sciences fondamentales, les arts, l’architecture enseignés dans les universités françaises ont une bonne réputation et un excellent niveau. Les étudiants étrangers qui ont fait des échanges universitaires représentent 150 000 personnes. Nous souhaitons atteindre en 2030 les 300 000 étudiants étrangers. Les Chinois sont les plus représentatifs. La France tient le 7e rang de l’accueil des étudiants en Corée.

Signe d’engouement pour la hallyu, les Français constituent la première communauté européenne d’étudiants en Corée. Existe-il une bourse allouée par le gouvernement coréen aux étudiants étrangers ?

Aujourd’hui, il y a 2 500 étudiants français. Une bourse annuelle est allouée par la Corée, c’est GKS (Global Korea Scholarship). Nous sélectionnons trois à six étudiants français. Il faut qu’ils soient détenteurs d’un licence a minima, d’un master ou d’un doctorat. Il y a plus de demande pour les Français avec des profils très divers. Cela leur permet d’étudier dans des établissements d’enseignements supérieur en république de Corée.

Les bénéficiaires suivent des cours pendant 1 an dans un établissement de langues situés sur le campus des universités. Ceux qui ont le niveau 5 du TOPIK sont dispensés de ce parcours linguistique. Les inscriptions commencent en février. Les candidats peuvent présenter leur candidature à l’ambassade de Corée ou à l’une des universités coréennes affiliées au programme. Les chercheurs peuvent soumettre un formulaire de candidature à l’une des universités coréennes affiliées au programme.

Vous avez un taux d’alphabétisation les plus élevés au monde avec un taux très élevé de réussite. Les « hagwons » permettent à la Corée de se situer au 2e rang mondial devant la Finlande. Est-ce une volonté des autorités d’améliorer la compétitivité du système ?

Cette compétitivité est liée à notre histoire avec les invasions successives de la Chine et du Japon qui ont laissé aux coréens cette combativité et un labeur ardu mais aussi à cause de l’économie et du travail, la Corée a investi massivement dans le développement du capital humain, la recherche et l'innovation technologique, et ce, à partir des années 1980. Le système d’éducation sud-coréen, tel que nous le connaissons aujourd’hui, a subi plusieurs réformes par le passé.


J’espère aux lecteurs passionnés par la Corée qu’ils en apprendront un peu plus sur sa culture, sa créativité et s’ils ont envie de faire des études supérieures en Corée, ils trouveront les renseignements sur le site educoree.fr. Pour GKS, contactez le 01 47 53 69 91.


* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr