Par la journaliste honoraire de Korea.net Alicia Baca Mondéjar de France, photos et vidéo ARP Sélection
Synopsis
Alors que la Corée est complètement infestée de zombies, Jung-Seok, un ancien soldat, accepte de partir en mission pour récupérer un camion rempli de dollars. Lui et son ami, se font attaquer par des zombies et, en essayant de se cacher, ils découvrent que des personnes non infectées sont encore vivantes. Jung-Seok fera de son possible pour libérer son ami kidnappé par des mercenaires, récupérer le camion et sauver la famille qui l'a accueilli.
Fiche technique
Réalisation : Yeon Sang-Ho
Scénario : Park Joo-Suk et Yeon Sang-Ho
Genre : Horreur, zombies, action, drame, science-fiction apocalyptique
Durée : 115 minutes
Dates de sortie : 15 juillet 2020 (Corée, Singapour et Taïwan), 7 août 2020 (Canada et États-Unis), 21 octobre 2020 (France)
Classification : Interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie en salles et interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie télévisée
Distribution
Gang Dong-Won : Jeong-Seok
Lee Jeong-Hyeon : Min-Jeong
Lee Re : Joon-I
Kwon Hae-Hyo : Elder Kim
Kim Min-Jae : Le chef de première classe, Hwang
Affiche de « Peninsula ».
Impressions
Si Dernier Train pour Busan nous avait surpris entre autres par son idée géniale de placer des zombies pour la plupart dans un train, Peninsula s’affiche un tantinet moins à la hauteur avec un script un peu moins original. C’est vrai, les scénarios zombies ont été pressés comme des citrons, épluchés et décortiqués et ce n’est pas sans un certain scepticisme que l’on se plonge dans la suite d’un film absolument génial.
C’est sur le contexte, la situation, les effets spéciaux, le charisme des personnages, l’esthétique et bien sûr, les chorégraphies que le réalisateur nous fait prendre appui et nous éjecte dans un monde post-apocalyptique, très à la Mad Max, où les zombies ne sont parfois qu’une option du décor. Il s’agit plutôt d’une lutte entre hommes qui nous rappellera forcément les saisons de The Walking Dead avec Negan.
Pandémie, virus, quarantaine, voilà des termes qui font malheureusement partie de notre quotidien depuis un moment. Sans oublier bien sûr, migrants, réfugiés. Alors, que l’on le veuille ou pas, l’accent de Peninsula se voit renforcé par nos craintes et nos démons actuels. D’ailleurs, une scène à Hong Kong nous rappellera le racisme que subissent les Asiatiques à cause de la pandémie. Dans un autre contexte, bien sûr.
Une scène de « Peninsula ».
Tous les rôles sont importants et primordiaux. Le film se porte avec hargne sur les épaules de cette mère lionne interprétée par Lee Jung-Hyun, par ses deux filles très Hunger Games, très réactives et absolument adaptées aux circonstances, par le reste du casting et bien sûr par Gang Dong-Won (avec son visage à la Vanishing Time qui pourrait faire craquer une pierre) qui apporte une touche discrète et fragile à son rôle d’acteur principal, sans écraser le reste du casting. Juste un peu déçus que Kwon Hae-Hyo, acteur de taille, n’ait pas pu s’épanouir dans cette presque petite apparition. Nous restons sur notre faim.
Sequel du génial Dernier Train pour Busan ? Pas vraiment. L'histoire est censée relater des faits postérieurs à l'opus original, impliquant une véritable continuité entre les deux films. Nous ne comprendrons pas le deuxième volet sans avoir vu le premier, alors que Peninsula n'a besoin de personne pour quoi que ce soit. Il est parfaitement compréhensible à lui tout seul. Le réalisateur a voulu développer l'idée d'un monde post-apocalyptique, survenu suite à l'attaque des zombies du premier volet. D'après lui, beaucoup d'histoires pourraient émerger de ce monde de chaos.
Dommage que le titre international de Peninsula soit Train pour Busan 2 : Peninsula alors qu’en Corée, il s’appelle tout simplement Peninsula. Il s’agit d’un coup de marketing, genre « j’ai tellement aimé le premier que je vais voir le deuxième ». Aussi flagrant que le coût de marketing de fesses de Kang Song, dans la dernière saison de Sweet Home et les non-fesses-cliffhanger de Lee Do-Hyun (ce n'est pas pour nous déplaire, mais on se sent quand même un peu manipulés. En plus ce ne sont même pas les fesses de Lee Do-Hyun…). Mais, mis à part que cela se déroule quatre ans après, et les zombies bien sûr, il n’y a aucune référence à Train pour Busan et peut se regarder sans avoir vu le premier volet. Ce n’est pas du tout une suite et nous aurions aimé des clins d’œil du premier film. Pourquoi dommage ? Parce que du coup, on ne peut que comparer les deux films et qu’il sera toujours très difficile de se mettre à la hauteur de Dernier Train pour Busan.
Une scène de « Peninsula ».
Mais… il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un film d’action d’une extrême qualité visuelle, plus que d’un film d’horreur (les zombies ne font plus peur à personne). Lors d'une interview donnée au The Korea Herald, Gang Dong-Won dit qu'il n'avait jamais été vraiment intéressé par les films de zombies parce qu'il avait toujours pensé que les fantômes asiatiques rancuniers étaient beaucoup plus effrayants. Il rejoint nos dires, en confirmant à quel point c'était physique de lutter contre des zombies. Il s'agit donc plus d'un film d'action que d'un film d'horreur. Le scénario nous tient en haleine et on ne s’ennuie pas une seule seconde. Pas de longueurs, pas de regrets, du pur régal et que nous vous conseillons sans hésitation.
Peninsula a été sélectionné pour être projeté au Festival international du film de Cannes 2020, qui a été annulé en raison de la pandémie de COVID-19. Le film a reçu des critiques mitigées de la part des critiques et a rapporté 37 millions de dollars dans le monde.
D’après l'agence de presse Yonhap, Peninsula a attiré pas moins de 959 723 spectateurs durant le premier week-end qui a suivi sa sortie pour un cumul de 1,8 million de billets vendus.
* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée à travers Korea.net.