Journalistes honoraires

20.02.2024

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Ji-soo, alias Korea Dash, au festival 1 2 3 Seollal de Lille. © 1 2 3 Seollal

Ji-soo, alias Korea Dash, au festival 1 2 3 Seollal de Lille. © 1 2 3 Seollal



Par la journaliste honoraire de Korea.net Christelle Frou de France

La 3e édition du festival 1 2 3 Seollal de Lille a encore une fois tenu ses promesses et de nombreux guests et influenceurs coréens ou franco-coréens étaient présents. J'ai eu la chance d'en croiser quelques-uns que ce soit sur le festival ou en dehors et plus précisément Ji-soo alias Korea Dash ou The Dashing sur les réseaux sociaux. N'ayant pas eu l'occasion de réellement échanger au cours de ce week-end, il a gentiment accepté de répondre après le festival à mes questions.

Christelle Frou : Ça fait maintenant une dizaine d’années que tu vis en Corée, pourquoi et qu’est-ce qui t’as poussé à partir vivre en Corée ?

Ji-soo : Neuf ans pour être exact. J’aime beaucoup Paris, ma ville natale, mais j’ai beaucoup de mal avec la routine, et Séoul pour moi représente tout l’inverse de celle-ci.

Le mode de vie en Corée est différent de la France. Est-ce que tu t’es tout de suite adapté où tu as eu du mal sur certains points ou règles de la vie courante ?

Je me suis adapté assez vite, j’avais des bases en coréen et mon visage, c’est peut-être drôle à dire, mais a fait que j’étais plus facilement « approchable » par rapport à d’autres étrangers. Je suis également de nature sociable et je me suis très vite bien entouré. Je pense que tout le monde la première année adore la Corée, son dynamisme, son côté bling-bling, comme un parc d’attraction constant. Puis ensuite vient ce que j’appelle grossièrement « le dégout ». C’est lorsque l’on se rend compte que beaucoup de choses sont différentes de notre culture. Ceux qui restent dans le pays, ou dans n’importe quel pays même, sont ceux qui arrivent à comprendre qu’ils vivent dans une autre culture et que c’est à eux de s’y adapter, tout en gardant les valeurs ancrées de leur propre culture. Alors on arrive à un autre niveau d’appréciation du pays.

Tu parles toujours un coréen irréprochable et sans accent. Est-ce que lorsque tu es arrivé en Corée tu as eu des remarques sur cet accent français ? Et est-ce que c’était bien pris ?

C’était plutôt perçu comme mignon. Mes copines coréennes, bien que je me chamaille très peu en général, me disaient qu’il était impossible de s’énerver contre moi parce que j’avais un accent franchouillard lorsque je haussais le ton, ce qui les faisait rire. Fin de l’embrouille ! Tadaa ! Maintenant après quelques années à l’université et à l’armée je parle bien coréen. Mais il reste quelque chose de très français dans le ton, paraît-il.

Tu as aujourd’hui une chaine YouTube avec beaucoup d’abonnés, comment t’es venue cette idée ?

J’ai toujours aimé parler de mes deux cultures, aimé divertir, la scène, le chant, l’art, etc. Et puis j’ai pris conscience que j’étais un gros consommateur de la plateforme, donc pourquoi pas moi aussi entrer dans la matrice ?

Tu avais commencé à faire des vidéos en coréen à ce que j’ai compris lors de ta conférence, mais on va dire que la sauce n’a pas pris. Est-ce que cette idée est restée dans un coin de ta tête et que tu pourrais refaire le même concept maintenant que tu connais mieux les usages coréens ?

Je n’ai jamais réellement fait de vidéos en coréen, sauf les vidéos ou mes guest sont coréens (dégustations, interview, jeux avec des idoles de K-pop, etc.) où je sous-titre tout en français. Mais il est vrai que je mettais des sous-titres en coréen et en anglais au début espérant que mes vidéos touchent aussi ces audiences. Mais vous savez, lorsque l’on commence YouTube on ne prévoit ni ne calcule notre croissance ou notre audience, on kiffe juste.

Pour l’instant si je voulais amener une nouvelle audience je pense que j’irais sur un contenu en anglais. J’ai conscience que certains créateurs ont déjà essayé mais je pense mieux connaitre les cultures internationales, et bien maitriser la langue, au-delà du sens académique.

Une belle interaction avec son public et tout sourire lors de sa conférence. © Christelle Frou

Une belle interaction avec son public et tout sourire lors de sa conférence. © Christelle Frou


Je t’ai découvert la première fois à travers les vidéos que tu fais avec Laurent Caccia. C’est un support que j’ai adoré pour nous faire découvrir des endroits de Corée. Est-ce que tu vas continuer à faire du contenu avec lui ?

Évidemment, la question ne se pose même pas. On va d’abord se caler une randonnée comme d’habitude puis parfois on trouve un concept au sommet de la montagne, enfin surtout lui.

Qu’en-est il du projet de votre box Daebox que vous avez mis en place il y a trois ans ?

« On Hold » on va dire, au cas où.

Depuis que tu vis en Corée, est-ce que tu vois un changement au niveau touristique ? Depuis quand et qu’est-ce qui à ton avis fait que cela ait évolué en peu de temps ?

Cela fait une dizaine d’années, voire un peu plus, que la Corée est une destination populaire. Tout d’abord chez les étudiants en Erasmus qui, de bouche à oreille ont créé cette réputation de « destination de rêve pour s’éclater ». Puis il y a évidemment eu le boom de la K-pop, puis les K-dramas, et puis BTS, Blackpink, Squid Game, Parasite, les cosmétiques et j’en passe, qui ont fait au fur et à mesure de la Corée un lieu touristique qui aujourd’hui attire même les personnes qui ne s’intéressent pas forcément à la vague Hallyu mais se demandent « pourquoi ce pays fait autant de bruit ? Et puis, j’ai déjà fait Tokyo donc pourquoi pas Séoul ? »

Le Covid a frustré beaucoup de fan de culture coréenne qui ont, j’ai bien l’impression, décidé de ne plus manquer leur chance de venir après la levée des restrictions. Depuis l’année dernière, je remarque encore plus de touristes qu’avant le Covid.

Le festival 1 2 3 Seollal est le premier gros festival auquel tu participes, pourquoi as-tu accepté de venir ? Tu as donné une conférence, comment tu appréhendais le fait de te retrouver devant une salle et de parler de ta vie et de tes anecdotes ?

Être un créateur francophone à l’étranger, c’est assez particulier. On a peu d’occasions de se voir physiquement avec notre audience, sauf à Hongdae peut-être où beaucoup de francophones se retrouvent. J’essaie de répondre à la majorité de mes commentaires, je reconnais les membres les plus actifs et j’ai toujours cherché une occasion de les voir en vrai. Puis j’ai rencontré 1 2 3 Seollal de manière assez aléatoire.

Je n’ai jamais appréhendé le fait de me retrouver sur scène car je suis du genre à me nourrir du public et des projecteurs depuis mon enfance, et puis raconter des anecdotes, c’est ce que je fais déjà sur les réseaux.

Lors de ma première conférence j’ai préparé un très court ‘one-man’ adapté au public de 1 2 3 Seollal pour voir si cela me plaisait et si j’étais fait pour, un minimum. Pour, qui sait, peut-être commencer à en écrire des plus longs ?

Tu es prêt à participer de nouveau à un festival si l’occasion se représente ? Ton public est en majorité français, est-ce que tu envisages de revenir vivre en France périodiquement ou définitivement ?

Je voudrais participer à tous les festivals au monde ! J’aimerais venir souvent en France, c’est dans mes projets même d’y passer une plus grande partie de ma vie.

Tes projets pour 2024 ?

Je préfère garder quelques secrets mais pour donner une réponse de politicard de YouTube : faire beaucoup plus de contenus, de meilleure qualité, et connecter davantage avec mon audience.


Merci à toi et au plaisir de te croiser une 3e fois en France ou en Corée, car comme on dit, jamais 2 sans 3.

Si vous ne connaissez pas encore l'univers de Korea Dash un seul conseil, cliquez vite sur les liens ci-dessous, vous allez passer de bons moments et toujours en sortir avec le smile.

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* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr