Par la journaliste honoraire de Korea.net Claire Chave
Une démonstration de geommu. © Administration du patrimoine coréen
Au cœur de Paris, le centre culturel coréen m'a transportée à plusieurs époques marquantes du pays du Matin clair à travers sa nouvelle exposition, « Noli : jeux coréens ». Lors de l'inauguration de l'exposition, j'ai pu parcourir les étages, allant des jeux traditionnels illustrés des reproductions du peintre Sin Yunbok, aux expérimentations plus futuristes, mettant en avant les avancées technologiques coréennes. Mais c’est au premier étage que l’exposition renferme, selon moi, une reproduction des plus captivantes : une reproduction vidéo d’une œuvre de Sin Yunbok représentant le geommu.
Le geommu est une danse coréenne traditionnelle du XIIe siècle, qui relate l'histoire du jeune Hwangchang, un jeune garçon dont le talent principal était la danse à l'épée. À cette époque, la Corée était divisée en trois royaumes : Silla au sud-est, Baekje au sud-ouest et Goguryeo au nord.
Reproduction vidéo du tableau « La danse des épées » de Sin Yunbok, au centre culturel coréen. © Claire Chave
Selon la légende, Hwangchang était un jeune garçon de Silla. Il avait acquis une grande notoriété grâce à son talent, connu même dans le royaume ennemi : Baekje. Un jour, Hwangchang fut invité par un roi de Baekje, pour montrer son talent à la cour du royaume ennemi. Le jeune homme, dans un geste de défi majeur, a assassiné le roi devant l'assemblée après sa performance. Il a donc été exécuté par l'armée de Baekje, gagnant le respect des habitants de Silla. Suite à sa mort, le royaume de Silla et ses habitants ont décidé de performer une danse imitant les capacités de Hwangchang, avec un masque qui ressemblait à son visage. Cette danse fut désignée sous le nom de Hwangchang-mu.
Le geommu a connu une transformation majeure de 1392 à 1910, pendant la période de la dynastie Joseon. La danse a été réorganisée par la Cour royale et recréée par une Kisaeng. Dans le contexte d'une évolution significative, les Kisaeng ont abandonné le masque traditionnel lors de leur danse. Petit à petit, le geommu est alors devenu une danse réalisée majoritairement par des femmes, avec des répliques de véritables armes.
Reproduction du tableau « La Danse des épées » de Sin Yunbok. © Claire Chave
Le geommu est une danse qui se performe en groupe de six à huit personnes. Cette danse présente trois mouvements communs : Ipchum-sawi, Anjeon-sawi et Yeonpungdae. Le mouvement de danse Ipchum-sawi consiste en deux rangées de danseurs/interprètes qui se font face. Les danseurs/interprètes doivent s'agenouiller tout en maintenant les deux rangées d'Ipchum-sawi pour Anjeon-sawi. Le mouvement Yeonpungdae est le dernier, où les danseurs/interprètes doivent former ou former un cercle et tourner en suivant un sens précis.
Plus récemment, on peut voir une réplique du tableau
La danse des épées de Sin Yunbok dans la série coréenne
My Demon, où l’on peut apercevoir à plusieurs reprises des représentations de Geommu de la part des deux personnages féminins. Ce sont les scènes du drama qui m'avaient le plus marquée, ayant trouvé ces scènes de danse magnifiques.
J'ai pu assister à l'inauguration, au centre culturel coréen de Paris, de sa nouvelle exposition, « Noli : jeux coréens », dans laquelle j'ai pu découvrir une vaste présentation des divers jeux provenant de Corée, allant du passé avec les jeux traditionnels, au futur avec la réalité virtuelle.
L’exposition est ouverte du 24 mai au 5 octobre 2024.
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