Par Lee Da Som

« J'ai de la chance d’avoir trouvé ma voie en tant qu'enseignante de coréen. C'est vraiment une langue magnifique. »

Baimaganbetova Dilbar a reçu le prix du ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme lors de la World Korean Educator Conference 2024, qui s’est tenue à l’hôtel Shilla de Séoul du 6 au 9 septembre. C’est la première fois qu’une non-Coréenne est désignée meilleure professeure de coréen.

Avant de devenir enseignante à l’Institut Roi Sejong d'Astana, au Kazakhstan, la jeune femme a étudié le coréen à l’Université nationale d'Eurasie, une des plus prestigieuses du pays, malgré les recommandations de ses proches de choisir un idiome plus proche de sa langue maternelle. Korea.net l’a rencontrée le 9 septembre dernier.


Korea.net : Vous êtes devenue la première non-Coréenne à être désignée meilleure enseignante lors de la conférence mondiale des enseignants de coréen. Quelles sont vos impressions ?

Baimaganbetova Dilbar : Je suis honorée de recevoir ce prestigieux prix. Je n’aurais jamais pensé que ma méthode d’enseignement rencontrerait un tel succès.

Pourquoi avez-vous choisi le coréen ?

J'ai d'abord commencé par le chinois lors de mes études à l’Université nationale d'Eurasie. C'est par curiosité que je me suis inscrite à un cours de coréen, à l’Institut Roi Sejong. J’ai été séduite par la beauté de cette langue dès le premier cours. C’est pour ça que je l'ai choisie.

Avez-vous rencontré des difficultés lors de votre apprentissage ?

Lorsque j’ai changé de département pour celui du coréen, j'étais la seule à ne pas le parler couramment. J’ai donc commencé par apprendre l’alphabet. Tout mon temps libre était consacré à l'étude de la langue, de la culture et de la société coréennes. C'est comme ça que j’ai réussi à progresser rapidement.

Votre pédagogie, ludique, est très appréciée. Pourquoi avez-vous adopté cette méthode d’enseignement ?

Le jeu incite les étudiants à s’intéresser à la langue, tout en les motivant à participer activement aux cours. C’est une méthode très efficace quand on apprend une nouvelle langue.

Qu’avez-vous appris en enseignant le coréen ?

Je me suis rendu compte que ce n'est pas parce qu'on parle bien le coréen qu'on est capable de l'enseigner. Ce qui compte, c’est d'avoir une compréhension approfondie de la culture coréenne. J’ai beaucoup appris en assistant aux exposés d’autres enseignants lors de la conférence mondiale des éducateurs coréens. J’aimerais aussi utiliser des contenus courts pour enrichir ma méthode d’enseignement.

Le coréen est-il beaucoup appris au Kazakhstan ?

Lors de mes études, il y a dix ans, seuls quatre étudiants, dont moi, étaient inscrits. Aujourd’hui, on en compte environ une quinzaine par an. De leur côté, le nombre d’instituts et de cours privés ne cesse d’augmenter.

Quels sont les domaines qui intéressent le plus les étudiants ?

Ce sont la K-pop et les K-dramas qui ont motivé la plupart de mes étudiants à apprendre le coréen. J’essaie toujours de préparer des cours axés sur ce genre de contenus pour répondre à leurs goûts.

Un dernier mot pour les lecteurs de Korea.net qui souhaiteraient se lancer dans l'apprentissage du coréen ?

La meilleure méthode pour apprendre une langue est de vivre dans le pays où elle est parlée. Mais il est toujours possible de créer votre propre environnement d'apprentissage en vous rendant dans un quartier coréen ou en travaillant avec des Coréens. Je vous recommande également de changer la langue des paramètres de votre smartphone ou de votre ordinateur en coréen pour intégrer cette langue dans votre quotidien.

dlektha0319@korea.kr