Sciences

04.07.2014

[ Remèdes ]


Cette section consacrée aux plantes médicinales aborde tous les thèmes liés au traitement thérapeutique. La première section traite du recueil et de la préparation des plantes, des décoctions, de la pharmacologie, du dosage et des contre-indications. Puis, les plantes sont classées selon leurs origines naturelles. Puisque l’eau est conçue comme la source de toute vie sur terre, elle est divisée en 32 sous-catégories et apparaît en premier. Chaque herbe est mentionnée avec son nom coréen, ce qui rend l’ouvrage plus accessible auprès du grand public. 


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  1. Introduction


Ce chapitre est une introduction à la phytothérapie. Il présente les méthodes de recueil, de séchage et de préparation des plantes médicinales. Il explique aussi comment les remèdes sont composés de plantes ainsi transformées. L’ouvrage décrit les propriétés générales de chacune des plantes permettant au lecteur de comprendre que la médecine orientale ne se base pas seulement sur l’expérience mais qu’elle repose aussi sur certaines règles et savoir-faire qui lui confèrent toute son efficacité.

2. Eau


L’eau, à quelques catégories qu’elle appartienne, vient des cieux, c’est pourquoi les diverses sortes d’eau sont présentées en premier. Dans cette section, quelque 33 types d’eau sont décrits, parmi lesquelles l’eau de puits, l’eau de printemps, l’eau thermale des sources chaudes, l’eau des vallées, l’eau de rivière, l’eau de mer, la glace, l’eau du riz, l’eau bouillie et même l’eau de cuisson du ver à soie en sériculture. Selon la température de l’eau, la saison, la localisation, les composants de l’eau, le débit, et le traitement, leurs propriétés thérapeutiques diffèrent. 



3. Sol


Il existe des sols possédant des propriétés thérapeutiques. A cet égard, l’argile des fours à céramique, l’argile qui s’est détachée des parois murales et le sable sous les puits sont d'excellentes sources de remèdes. Dans  cette section, le livre énumère 18 variétés de terreaux. Puisque la terre est à l’origine de toute chose, le Dongui Bogam énumère les sols juste après l’eau. 



4. Céréales

    Les céréales répondent aux besoins physiologique  des êtres humains qui vivent entre les cieux et la terre. Ainsi, les céréales absorbent-elles l’énergie de la terre. Dès lors, elles ont pour propriété d’être neutres et fades, tout en apportant une touche de sucré. Pourtant, elles tonifient le corps et sont digérées très facilement. Elles peuvent donc être consommées et longuement appréciées. Les céréales ont des vertus particulièrement bénéfiques pour les êtres humains. Dans cette partie, le Dongui Bogam cite 107 variétés de céréales, notamment le riz, le mil, millet, les graines de pavot et leurs dérivés comme la levure, l’alcool, la pâte de haricot, le vinaigre, le gluten de blé et le tofu.



    5. Eléments d’origine humaine


    Parmi les éléments relatifs au corps humain et dotés de précieuses vertus médicinales, il faut notamment citer l’urine des enfants, les protections hygiéniques des femmes et le placenta après l’accouchement.   



    6 Les oiseaux


    Le Dongui Bogam énumère 107 espèces d’oiseaux aux propriétés thérapeutiques. La plupart de oiseaux que nous connaissons peuvent avoir des applications médicales d’une grande richesse, comme le poulet, le canard, l’oie, l’hirondelle, le pigeon, la pie, la corneille, le coucou, le pivert, la grue, le cygne, la cigogne blanche, la chouette, la chauve-souris, la mouette, l’oie sauvage. Les éléments utilisés varient et il peut s’agir de leur chair ou d’une autre partie, comme la tête, les yeux, les oeufs, les excréments, l’huile et le bec. Le livre propose trois classifications générales relatives aux oiseaux, à savoir les oiseaux qui tonifient le corps humain,l'usage médical des oeufs et fientes d'oiseaux, ainsi que la finalité thérapeutique. 



    7. Les animaux terrestres


    Les animaux terrestres sont d’une grande richesse pour soigner différentes maladies. Ce ne sont pas moins de 236 animaux qui sont référencés dans le Dongui Bogam lequel mentionne en particulier les os de dragon, l’éléphant, le daim, la vache, l’ours, le cheval, la loutre des mers, le chevreuil, la chèvre, le buffle d’eau, le tigre, le léopard, le chat sauvage, le chat, le lapin, le cochon, l’écureuil volant et la belette. Les os de dragon, les défenses d’éléphant, le boeuf d’eau, le singe et le chameau sont importés de l’étranger. Ce n’est pas seulement la chair de ces animaux qui est utilisée comme remède mais aussi leurs organes, la peau, les ramures, leurs sécrétions et leurs excréments. 



    8 Les animaux marins


    Selon le Dongui Bogam, 27 espèces représentant 53 variétés possèdent des vertus médicinales, qu’il s’agisse de poissons d’eau douce, de poissons de mer, de calamar, de seiche et de pieuvre. La carpe, le poisson rouge, le calamar, le poisson tête de serpent ou Channidae, l’anguille, le requin, le poisson mandarin, le cabillaud, la pieuvre, la seiche, la truite, le saumon, la petite friture, le Channa,  le poisson de sable ou scincus scincus et le maquereau comptent parmi les espèces citées. Ensuite, l’ouvrage évoque ensuite certaines parties spécifiques de l’animal, comme la chair, les os, la moelle, le sang, les intestins, les écailles, les yeux, les dents, ainsi que les nageoires et les ailerons. Certains de ces ingrédients peuvent être consommés crus mais d’autres doivent être bouillis ou préparés sous forme de soupe. 


    9. Insectes


    Contrairement à ce que le titre peut suggérer, cette section ne couvre pas seulement les insectes mais fait également référence à tout animal ne faisant pas partie ni des oiseaux, ni des mammifères. Outre la classification moderne des insectes, l’ouvrage présente d’autres créatures comme les mollusques, les reptiles, les animaux amphibies, les crustacées et les coquillages. Les 95 variétés énumérées sont divisées en 40 genres, parmi lesquelles l’abeille, l’huître, la tortue, la tortue d’eau douce, l’ormeau, le crabe, l’écrevisse, la mante religieuse, la cigale, le ver, le ver à soie, la sauterelle, l’escargot, le taon, la palourde, le crapaud; la grenouille, la crevette, l’escargot natif, la conque, le scorpion, le fourmilier, la libellule, la luciole, le cloporte, la phalène, le pou, le têtard, entre autres. Selon le genre auquel l’animal appartient, la peau, les pattes ou d’autres parties du corps de l’animal qui sont utilisées, ainsi que leurs excréments.


    10. Les fruits


    Le Dongui Bogam s’intéresse ensuite, dans la même section, aux fruits dotés de vertus médicinales, ainsi qu'à leurs arbres. Les fruits et les arbres dotés de propriétés thérapeutiques sont relativement nombreux, notamment les fruits les plus communs. Le lotus, la châtaigne d’eau, la mandarine et l’orange, l’écorce d’orange amère, le coing, le litchi, le kaki, la pêche, l’abricot, la grenade, la poire, la pomme sauvage, la prune, la noix, le pignon de pin, la noisette, le ginkgo, la baie d’aubépine,  et le nèfle figurent parmi les végétaux cités. L’orange, la noix de coco, la canne à sucre, le longanier, et la figue et quelques autres variétés proviennent de régions tropicales ou sub-tropicales et sont importées via la Chine. Sont utilisées l’écorce, la tige, l’amande ou les graines. Cette section passe en revue 91 genres de fruits et leurs applications médicales.


    11. Légumes


    Le Dongui Bogam dresse la liste des légumes verts et des légumes sauvages pouvant servir de plantes médicinales. Les légumes verts poussant dans des champs, les champignons sauvages de montagnes ou de prairies, ainsi que les algues marines sont présentés dans cette section. Le taro, la mauve, le chardon, l’épinard, l’hibiscus, le navet, le radis, le poivre aquatique, le chou chinois, la moutarde, la laitue, le gingembre, le gingembre séché, les champignons, l’oignon vert, l’ail, le poireau, l’échalote, l’armoise aquatique, l’oenanthe, le shiitake, les algues, le varech, les adhésifs d’origine végétale sont décrits dans cette section. En phytothérapie, diverses parties des plantes, dont 122 sont énumérées dans cette partie, sont utilisées, notamment la racine, la feuille et le fruit. 


    12. Plantes


    Les plants comptent parmi les plus nombreux ingrédients médicinaux. Dans le Dongui Bogam, 198 plantes sont présentées. Il s’agit le plus souvent de plantes sauvages originaire de Corée comme l’armoise, le fruit du Xanthium et la marante. Toutes les parties sont utilisables en phytothérapie,  en particulier les racines, la tige, les feuilles et les fleurs. L’ouvrage décrit également leurs vertus thérapeutiques et les effets qu’ils produisent. 


    13. Arbres


    Cette partie traite exclusivement des arbres possédant des vertus thérapeutiques. Les arbres à fruit sont abordés dans la section consacrée aux fruits, le reste étant évoqué dans cette section. Quelque 156 plantes médicinales d’origine arboricole sont décrites sous forme de materia medica. Le fruit, la tige, la feuille, la racine et la résine constituent des ingrédients privilégiés. 


    14. Jades


    Selon le Dongui Bogam, la jade comme les autres pierres précieuses telles que la poudre de jade, le verre, le corail et les perles possèdent des applications médicales. Elles sont importées de Chine, les perles exceptées. 


    15. Pierres et minéraux


    Le Dongui Bogam énumère 55 pierres aux vertus médicinales dont le cinabre, le gypse, la glaubérite, l’arsénic, la litharge (une forme naturelle de l’oxyde de plomb), l’haematite. La pierre d’alum,  les roches magnétiques et le sel n’étaient pas seulement utilisés en alchimie mais ils avaient aussi des propriétés thérapeutiques. Le livre insiste particulièrement sur certaines substances médicales comme la chaux qui permettait de soigner les patients atteints du syndrome de Lin, le crabe minéralisé, les tuiles anciennes, la brique vieillie et les fragments de céramiques.  


    16. Metaux


    La poudre d’or et d’argent, le mercure, l’acier, le plomb, le cuivre et même les ongles pouvaient composer des remèdes. Le Dongui Bogam énumère 33 minerais et métaux aux applications médicales et insiste tout particulièrement sur l’or, l’argent, le mercure et les composés comme le plomb, l’acier et le cuivre.  


    [ Acupuncture et Moxibustion ]


    Le chapitre dédié à l’acupuncture et à la moxibustion résume des théories très complexes et se concentre sur les éléments pratiques permettant une application clinique. Sont notamment présentés les types d’aiguille, les techniques de piqure et de moxibustion, la localisation des points d’acupuncture, la tonification et la sédation, le passage des 12 méridiens principaux sur lesquels repose la pratique de l’acupuncture. 


    Un méridien est une voie de passage par où le qi et le sang circule le long d’une région superficielle du corps. Les méridiens sont divisés en deux caractéristiques, l’un de ces attributs circulant verticalement à travers le corps, tandis que le second se compose d’un réseau de canaux s’éloignant des méridiens et couvrant le corps comme une toile. Les 12 méridiens, les 8 méridiens curieux ou vaisseaux extraordinaires, les 12 méridiens distincts ou divergents, les 15 vaisseaux de liaison transversaux ou longitudinaux, les 12 méridiens tendineux et les 12 régions cutanées composent le le modèle physiologique des méridiens. 


    Un point d’acupuncture est le lieu (point) où l’aiguille pénètre la peau. Dès lors, le point d’acupuncture s’apparente à une béance dans le flux d’une énergie. C’est le lieu où se rassemble le qo et le sang des organes et des méridiens et les changements s’opérant dans les organes peuvent être observés à partir des points d’acupuncture. Insérer une aiguille est source de stimulation et pratiquer la moxibustion, c’est-à-dire masser la zone concernée peut permettre de soigner les pathologies du corps. Il est important de connaître la localisation exacte des Acupoints et de zones de  moxibustion dans un traitement reposant sur l’acupuncture. 


    S’agissant de moxibustion, un traitement par la chaleur des points d’acupuncture sans aiguille, le Dongui Bogam fait référence à l’usage de l’armoise pour la confection des bâtonnets de moxa. Il évoque l’utilisation de rouleaux incandescents placés au-dessus de points précis du corps, le positionnement et les principes de la moxa, ainsi que le traitement par moxibustion associé à d’autres plantes médicinales. 


    Le thérapeute doit se montrer extrêmement vigilant lors qu’il pratique l’acupuncture et la moxibustion. Selon le livre d’acupuncture et de moxibustion, ces deux traitements ne sont, en général, jamais administrés en même temps. En fonction de la constitution du patient, ils peuvent ne pas être adaptés au cas traité. Le thérapeute doit donc procéder à un examen approfondi du patient avant de commencer tout traitement et être en mesure de proposer un diagnostic après avoir administrer une séance d’acupuncture et de moxibustion. Parmi les autres paramètres essentiels, il faut souligner l’importance des lieux et des jours de traitement, ainsi que la nécessité de respecter les principes de tonification et de sédation.