Une reproduction en Lego du rituel musical célébrant les rois et reines de la dynastie Joseon, le Jongmyo Jeryeak.
Par Xu Aiying, photos Xu Aiying
Tout en simplicité. L'exposition intitulée « Colin Jin’s HEstorical Lego » présente tout le charme coloré de l’héritage coréen, entièrement reproduit avec des Lego. Du Jongmyo Jeryeak, premier bien à être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, au Pogurak, la danse traditionnelle de la cour durant la dynastie Goryeo, l’exposition dévoile plus de 300 œuvres à la galerie Moryham, dans le centre de Séoul, depuis le 11 octobre.
Derrière cette exposition se cache Colin Jin, un artiste qui matérialise, avec ses mains comme seul outil, toute la beauté du patrimoine coréen sous sa forme la plus simple : des petites figurines créées à partir des célèbres petites briques que tout le monde connaît.
Ce 18 octobre, la foule était venue nombreuse pour admirer cette collection de petites figurines. Les enfants pouvaient essayer de reproduire certaines réalisations, tandis que les visiteurs s’émerveillaient devant une palme en Lego transformée en chapeau de munmubaekgwan, les fonctionnaires civils et militaires durant l’époque Joseon, ou une dent de fauve changée en beoseon, les chaussettes généralement portées avec le hanbok.
« Il existe déjà des Lego à l’effigie de la Tour Eiffel, de la Grande Muraille ou du château d’Himeji, mais aucun qui ne représente le patrimoine coréen. C’est ce qui m’a motivé à commencer à construire ces figurines, qui ont pour but d’exprimer les plus grands symboles de la culture coréenne d’une manière simple et colorée », explique Colin Jin à Korea.net.
La danse traditionnelle de la cour durant la dynastie Goryeo, le Pogurak, en Lego. Cette danse est également un jeu dont le vainqueur est celui qui réussit à loger une balle en la lançant dans un sac.
L'artiste sud-coréen, dont le père tenait un magasin de jouets, considère avoir eu la chance de pouvoir s’amuser, dès son plus jeune âge, avec énormément de figurines toutes aussi étranges les unes que les autres. Âgé de 45 ans, voilà deux décennies que ce féru de jouets travaille avec des Lego.
Au-delà de l’œuvre principale de l’exposition, le Jongmyo Jeryeak, sont représentés de nombreux incontournables de la culture traditionnelle coréenne, dont le pansori, la dance des grues (hakmu), ou le seungmu, une danse bouddhique.
« Le défi principal était de réussir à représenter les courbes et les formes qu’on retrouve dans le patrimoine coréen à partir de la raideur et la droiture des blocs de Lego », explique Colin Jin. « Après avoir fait des recherches dans les archives, j’ai compris que le plus important était d’équilibrer les cinq couleurs traditionnelles de l'Obangsaek (noir, blanc, ocre, rouge et bleu). Cela a été la base de la conception de mes œuvres », ajoute-t-il.
La danse des grues, ou hakmu, représentée en Lego. Les manches arrondies des hanboks sont construites avec des briques mais conservent leur aspect courbé.
« Les visiteurs qui ont vu mon exposition ont été surpris de voir que la culture coréenne pouvait se représenter avec des Lego. Les touristes étrangers ont même trouvé que l'exposition les avait aidés à aborder la culture et l’histoire coréenne plus facilement », confie Colin Jin.
Colin Jin pense désormais à concevoir une nouvelle exposition dédiée à la musique paysanne coréenne. Sa réalisation ultime serait de reproduire « la marche du roi Jeongjo vers Hwaseong », une grande procession royale ayant eu lieu pendant huit jours en 1795.
L’exposition « Colin Jin’s HEstorical Lego » est accessible gratuitement jusqu’au 25 octobre à la galerie Moryham, à Séoul.
Un masque de mariée (gaksital) et un masque de cérémonie Hahoe (hahoetal) en Lego.
xuaiy@korea.kr