Journalistes honoraires

23.06.2020

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Lee Young Hee

La grande styliste coréenne, Lee Young Hee




Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Camille Nocus de France, photos Camille Nocus

À l’occasion de l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris visible du 4 décembre 2019 au 9 Mars 2020, j’ai pu découvrir le travail incroyable de Lee Young Hee - 이영희. Cette grande créatrice de mode coréenne a promulgué l’art du Hanbok – 한복 en dehors de son pays et a reçu une consécration internationale dans les années 90. J’ai ainsi donc voulu lui faire honneur chez korea.net et consacrer mon premier article à ses créations et à ce qu’elle a su apporter à l’histoire du costume traditionnel coréen.

Avant de commencer, j’aimerais me présenter en quelques mots. Artiste textile française ayant eu une formation dans le costume et le textile à Paris au début des années 2010, je suis passionnée depuis toujours par les vêtements traditionnels du monde. Voilà maintenant quatre ans que j’ai découvert la culture coréenne. Ayant un intérêt premier pour les dramas et la langue, j’ai peu à peu développé une curiosité grandissante pour l’histoire du costume et de la cuisine. Curiosité attisée lors de mon voyage de trois mois à l’automne 2017 et lors de mon PVT d’un an en 2019. Je souhaite aujourd’hui partager mon savoir et mes découvertes autour de mes passions coréennes avec vous. Bonne Lecture.

Lee Young Lee - 이영희 est née le 24 février 1934 à Daegu. Sa mère couturière lui transmet sa passion pour le costume traditionnel en lui enseignant l’art méticuleux et délicat de la teinture et du montage. Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’elle ouvre sa boutique de hanbok à Seoul appelée Korean Dress by Lee Young Hee (Robe coréenne par Lee Young Hee). Son succès fut vite établi grâce à ses choix de matières naturelles (soie, ramie), la qualité des finitions et le raffinement de ses créations. Sa clientèle comprenait de nombreuses personnalités à l’instar des premières dames ou des stars coréennes.

L’atelier de Lee Young Hee – 이영희 - Photo personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

L’atelier de Lee Young Hee dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Poussée par son amour pour l’histoire du hanbok – 한복, elle entame un travail de recherches sur son histoire. Avec l’aide de son professeur Seok Ju-Seon – 석주선, érudite, ethnologue, collectionneuse et grande spécialiste du vêtement coréen, Lee Young Hee se consacre à ressusciter les habits du passé, donnant naissance à des reconstitutions de vêtements anciens aujourd’hui rares, altérés ou même disparus.

On peut y retrouver des habits de cérémonie du couple royal et des dames de la cour, des tenues d’érudits, fonctionnaires et soldats, des costumes de danseuses, musiciennes et courtisanes, ainsi que des vêtements portés au quotidien par les gens du peuple, sans oublier des vêtements pour enfant qu’elle affectionnait tout particulièrement.

Photo3 Tenue de cérémonie pour la reine et le roi Photo personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Tenue de cérémonie pour la reine et le roi dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Photo4 Tenue de cérémonie pour dame de cour Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Tenue de cérémonie pour dame de cour dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Photo5 Uniforme de fonctionnaire civil Gwanbok – 관복 et Uniforme de fonctionnaire militaire Gugunbok – 구군복 Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Uniforme de fonctionnaire civil Gwanbok – 관복 et Uniforme de fonctionnaire militaire Gugunbok – 구군복 dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Photo 6 Tenues de courtisanes Gisaeng – 기생 Photo personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Tenues de courtisanes Gisaeng – 기생 dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Photo7 Tenue de danseuse de cour et tenue d’aristocrate Yangban – 양반 Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Tenue de danseuse de cour et tenue d’aristocrate Yangban – 양반 dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Photo8 Hanbok de petite fille et de petit garçon Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

Hanbok de petite fille et de petit garçon dans l’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Lee Young Hee s’appuie sur une étude approfondie des vêtements conservés et des peintures anciennes. Son travail de « re-création » poursuit un double objectif de beauté et de fidélité historique dans le choix des matériaux, techniques, couleurs et motifs. Ces reconstitutions occupent une place essentielle dans son travail. Dès les années 1980, elle les présente à l’occasion de défilés, généralement en première partie, avant ses hanbok modernisés et ses créations contemporaines.


Lee Young Hee – 이영희 est l’exemple même de la modernité coréenne et de la faculté des Coréens à s’adapter au changement tout en gardant leurs valeurs traditionnelles et en protégeant leur savoir-faire.

« LE HANBOK EST TOUTE MA VIE. JE CROIS QUE JE SUIS NÉE PARCE QUE LE HANBOK EXISTE. » Lee Young Hee – 이영희

Lee Young Hee était une couturière accomplie et une coloriste de génie. Elle avait parfaitement compris que la beauté du hanbok, aux lignes simples et fluides et à la silhouette si caractéristique, réside pour une large part dans l’éclat des matériaux, le raffinement des finitions et l’harmonie des couleurs.

Lee Young Hee a toujours puisé son inspiration aux sources de la tradition coréenne et privilégié le travail des matières naturelles, jouant sur les effets de textures et de transparence. Qu’il soit teint, brodé, surpiqué, assemblé en patchwork, peint à l’encre ou encore estampé d’or, celui-ci est le plus souvent réalisé à la main. Lee Young Hee a exploré la teinture naturelle afin de créer de nouvelles harmonies colorées. Souvent chatoyantes, ces couleurs ont joué une rôle essentiel dans le succès de ses créations.

Photo10 Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

L’exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



Non contente de moderniser le hanbok pour le faire revenir dans la garde-robe des Coréennes ou d’œuvrer pour sa promotion à travers le monde, Lee Young Hee entendait le faire entrer dans l’histoire de la mode afin qu’il ne puisse plus être réduit à un simple élément du folklore. C’est ainsi que Paris, capitale internationale de la mode, lui est apparue comme une destination incontournable. En mars 1993, elle participe pour la première fois à la Semaine de la Mode en présentant une collection de prêt-à-porter au Pavillon Gabriel. Le défilé est clos par des mannequins en hanbok traditionnel. À partir de cette date et jusqu’au printemps 2004, Lee Young Hee y participe en présentant chaque année deux collections.

Lee Young Hee a également organisé un défilé de mode au Carnegie Hall de New York en 2000 et le Lee Young Hee Museum of Korean Culture a ouvert ses portes à New York en 2004. Elle a organisé une exposition spéciale en 2015 marquant ses quatre décennies en tant que créatrice de hanbok.


Photos personnel de l’exposition L’Étoffe des Rêves au musée Guimet à Paris, 2020.

L'exposition « L’Étoffe des Rêves » au musée Guimet à Paris, 2020.



En 2019, sa fille, Lee Jung Woo – 이정우, également designer, fait un don exceptionnel de près de 1300 pièces au musée Guimet en souvenir du lien particulier entre l’artiste et Paris. Le Musée possède désormais la plus grande collection de textiles coréens à l’étranger.

Je suis très reconnaissante au musée Guimet de nous avoir fait explorer l’univers de Lee Young Hee en organisant l’exposition « L’Étoffe des Rêves ». J’y ai découvert de nouvelles manières de voir et concevoir l’art textile coréen et de nouvelles connaissances sur le hanbok – 한복.

J’espère que cet article vous a plu. Si vous souhaitez en savoir plus sur l’exposition « L’Étoffe des Rêves », vous pouvez cliquer sur ce lien : https://mistandmoonlight.home.blog/2020/04/12/letoffe-des-reves-au-musee-guimet/, j’y ai écrit un article complet sur mon blog. À bientôt !

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr