Journalistes honoraires

23.07.2021

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ⓒ Facebook du Centre Culture Coréen

ⓒ Facebook du Centre Culture Coréen



Par la Journaliste honoraire de Korea.net Nathalie FISZ de France

Depuis 1983, l’AJAC, Association pluridisciplinaire des Jeunes Artistes Coréens permet à ses membres d’exprimer leur créativité.

Riche d’un prestigieux héritage, elle présente à Paris son exposition « Outre Mesure » au Centre Culturel Coréen, jusqu’au 10 septembre 2021.

Alors que l’amour pour la culture coréenne va grandissant et ravit le cœur du public, il y a une indication qui recueille souvent tous les suffrages.

C’est bien sûr cette « fusion » entre la culturelle ancestrale de la Corée, et son incessante créativité.

Ouverts, curieux, débordant de talents dans plusieurs disciplines, les jeunes artistes coréens sont ainsi. Ils ne cessent d’explorer, de créer et de partager.

Dès que les mesures sanitaires l’ont permis, le Centre Culturel Coréen de Paris, a renoué quant à lui, avec sa tradition d’amitié et de partage.

Comme pour récompenser ses fidèles visiteurs de leur patience, il présente actuellement plusieurs expositions de style différent, qui répondent et comblent toutes les attentes.

Les amoureux d’arts traditionnels peuvent admirer « Minha Chaekgeori », de la beauté des livres.

Mais celles et ceux qui veulent « s’enivrer de pure création », création sans doute teintée des événements sociaux récents, vont pouvoir découvrir « Outre Mesure ».

C’est l’exposition de l’AJAC, l’Association des Jeunes Artistes Coréens.

Qui est cette association qui porte en elle l’ADN de l’Ecole des beaux arts de Paris ? Dans quel contexte l’association a-t-elle été créée ? Qui sont les membres fondateurs ? Quelle est sa vocation ?

Alors que j’avais déjà eu la chance de voir des expositions très créatives de l’AJAC dans le passé, telles que « P : Retro » et « Patterns », j’ai eu envie d’en savoir plus.

Monsieur Kim Gijoo, Président actuel de l’AJAC, ainsi que des artistes, ont accepté de répondre à mes questions.

Enfin, quelles sont les créations présentées dans l’Edition 2021, l’exposition « Outre Mesure ».

Quelles sont les intentions des artistes ?

Nous allons le découvrir.

I. Des artistes coréens viennent à Paris :

Pour situer le cadre, rappelons que de grands peintres coréens sont venus en France dès les années 1950.

Kim Sou - 김흥수

Kim Sou (1919-2014) était un peintre originaire de Hamhung, ville de Corée du Nord.

Il arrive à Paris en 1955, pour étudier la peinture à l’huile à l’Académie de la « Grande Chaumière », et présente sa première exposition personnelle à la Galerie « Lara Vincy » en 1957.

Par la suite, Il est élu membre du Salon d'automne, et reçoit le second prix à l'Exposition des peintres étrangers à Paris.

Lorsqu’il retourne en Corée en 1961, il est nommé « Spécialiste des Beaux-Arts » au comité coréen de l'UNESCO. Certains le surnomment le « Picasso de Corée ».

Lee Ungno – 이응노

Un autre grand peintre coréen est venu en France rayonner de son talent. Il s’agit de Lee Ungno (1904–1989).

Patrice de la Perrière dans le dossier N° 80 de la revue « Culture coréenne » lui a rendu un vibrant hommage.

Il explique que Lee Ungno né en 1904 à proximité de la ville de Daejeon, aimait particulièrement le dessin et la peinture, dès son plus jeune âge.

Fréquentant l’académie « Hong-go » au Japon en 1935, il découvre la peinture occidentale, le symbolisme, l’impressionnisme et le fauvisme.

En France, Lee Ungno crée une académie de peinture orientale, dont l’enseignement débute en 1965.

Ses cours réunissent des personnes issues de divers horizons passionnés d’art asiatique, et également des élèves de l’Ecole des « Beaux-Arts ».

En 2004, ses élèves et disciples conscients de leur chance d’avoir pu étudier avec ce maître créeront l’association « Go-Am Lee Ungno ». Il était peintre, et également sculpteur, graveur, dessinateur et calligraphe.

Le Musée Cernuschi (75008 Paris) indique que « Lee Ungno est l’un des peintres asiatiques les plus importants du XXe siècle, à la croisée des chemins entre l’Extrême-Orient et l’Europe, le passé et le présent ».

Rappelons également que l’artiste Kim Eun-ho (1892-1979) fut le premier professeur coréen à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris en 1967.

Ah les Beaux-Arts de Paris !!!

Cette grande école française fait tout simplement partie de l’ADN de l’AJAC.

II. l’Association naît sous les meilleurs auspices, ceux des Beaux-Arts de Paris :

Les « Beaux-Arts », une prestigieuse école parisienne :

L’AJAC a été fondée par des artistes coréens qui étudiaient à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts ; plus fréquemment appelés « Les Beaux-Arts de Paris », sise 14 Rue Bonaparte, 75006 Paris.

Rappelons que cette prestigieuse école a été fondée en 1817. Ces beaux-arts étaient au nombre de quatre : peinture, sculpture, gravure, et architecture jusqu'en 1968 ; date à laquelle le ministre de la Culture de l’époque André Malraux, crée huit unités pédagogiques d'architecture.

Parmi les illustres élèves des Beaux-Arts de Paris dont la liste est longue, on peut citer « pas moins que » : Auguste Renoir, Edgard Degas, Eugène Delacroix, Raoul Dufy, Georges Seurat, Claude Monet, Camille Pissarro, Gustave Caillebote etc…

Comme l’explique Lee Bouriane dans une étude consacrée à la communauté coréenne en France, et à l’amitié franco-coréenne :

« Dans les années 1980-1990, naissent des associations telles que « l’Association des Restaurateurs coréens », « l’Association des étudiants coréens de France », et enfin « l’Association des jeunes peintres coréens ».

L’enseignement des « Beaux-Arts » est non seulement un gage de qualité dans un cursus d’études, mais également un tremplin dans une carrière, pour tous ces artistes coréens, qui sont eux riches de leur culture natale.

Fondation de l’AJAC :

L’AJAC est la plus ancienne association d’artistes coréens au monde, située à l’étranger.

A l’origine, elle était exclusivement composée de peintres, d’où sa première dénomination « d’Association des jeunes peintres coréens ».

En 2003, d’autres disciplines artistiques font leur entrée : la sculpture, la photographie, la vidéo, les installations, les performances et le numérique. L’Association devient « l’AJAC, Association des Jeunes Artistes Coréens ».

L’association compte actuellement 19 membres actifs et neuf nouveaux membres qui ont été admis au cours de l’année précédente. Les membres sont des professionnels, ou des étudiants en arts plastiques ou d’écoles des Beaux-arts et âgés de 25 à 40 ans.

L’AJAC organise chaque année à Paris, une grande exposition annuelle des membres actifs.

Elle présente également, des expositions collectives en France, et à l’étranger (2007 est l’année des invitations à New York et à Pékin). L’Association crée des liens avec des artistes venus de différents horizons, dans un esprit d’échange et de partage.

Le président est en principe renouvelé chaque année à l’occasion de l’Assemblée générale. Monsieur Kim Gijoo, Président actuel de l’AJAC a accepté de répondre à mes questions.


Interview de Monsieur Kim Gijoo - 김기주 Président actuel de l’AJAC :

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« Le Cloître » de KIM Gijoo (2021) ⓒ Facebook du Centre Culture Coréen



Monsieur Kim Gijoo, êtes-vous également un artiste de formation au sein de l’AJAC ? « Oui, je suis membre de l'Association depuis six ans, et je suis président depuis l'année dernière ».

- Jusqu’à quand exercerez-vous vos fonctions au sein de l’AJAC ?

« Le mandat du président est d'un an, il reste donc environ cinq mois cette année. Selon les statuts, on peut être membre de l’AJAC jusqu’à l’âge de 40 ans. J'ai 38 ans maintenant, il me reste donc deux ans ».

- Comment est née l’AJAC ?

« Elle a été formée en 1983, par des étudiants des Beaux-Arts, et plusieurs étudiants en art. En 1983, une dizaine de personnes dont Monsieur Kwon Young-ho, le premier président, se sont réunies, dans le but d'échanger des informations, et d'exposer sur l'art ».

- Quels artistes étaient les membres fondateurs en 1983 ?

« Le premier membre actuellement enregistré, était le premier président Monsieur Kwon Young-ho.

Il y avait aussi Chung Chung-il, Hong Seung-hye, Cho Taek-ho (le 2e président), Byun Chang-geon, Ahn Jong-dae, Kim Tae-jong, Lee Jin-woo, Cha Myung-hye, Park Seung-soon, etc…

Parmi les artistes fondateurs qui continuent à travailler en France aujourd’hui, il y a par exemple Lee Jin-woo qui expose régulièrement.

- Êtes-vous toujours en contact avec les Beaux-Arts de Paris ? Et les Universités Paris 1 et Paris 8 ?

Bien que l'association n'ait pas de contact direct avec les universités, la plupart de ses membres sont issus de Paris 1, de Paris 8, ou des « Beaux-Arts ».

- Quels sont les critères pour être membre de l’AJAC ?

« Il semble important de montrer comment des expériences, ou des travaux innovants et expérimentaux peuvent être présentés. En raison de la nature de l'association, c'est une activité de groupe que nous réalisons, donc je pense qu'une personne qui a beaucoup de compréhension et de considération non seulement pour elle-même, mais aussi pour les autres, convient à l'association. »

- L’AJAC a-t-elle également un rôle social ?

« L'AJAC est un organisme à but non lucratif, dont le but premier était d'échanger des informations entre artistes, et d'exposer sur l’art. 


Tout d'abord, il est difficile pour une spécialité en art d'organiser une exposition pour la première fois.

Deuxièmement, lorsque vous passez du statut d’étudiant à celui d’artiste, il y a des problèmes qui peuvent survenir avec les cartes de séjour, et d'autres problèmes qui se posent en tant qu'étranger. »

- Troisièmement, en tant que coréen, la question se pose de : « comment voyez-vous et réinterprétez-vous l'art contemporain » ?

« Depuis 1983, nous essayons d'apporter de nouvelles choses à travers des expositions organisées chaque année au Centre culturel Coréen de Paris. Je pense que l'association peut jouer un rôle social dans la partie ci-dessus ».

- L’AJAC est décrite comme un tremplin vers l’avenir, pour faire une carrière artistique : vous confirmez ?

« Oui je suis tout à fait d'accord. Actuellement, il y a beaucoup d'artistes qui sont actifs en France, ou en Corée après être passés par l'AJAC. Nous pensons que l'histoire de l'association continuera quand elle ne restera pas « sur ses acquis », mais essaiera de montrer toujours de la nouveauté ».

- Comment a été choisi le thème de l’exposition 2021 « Outre Mesure » ?

« Ce sujet a été choisi et rédigé par une commissaire d'art »

Des témoignages d’artistes :

Plusieurs artistes ont accepté également de répondre à mes questions, malgré un emploi du temps chargé.


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« Up in the air #9 » de Lee Tae Kyoung ⓒ LEE Tae Kyoung



L’avis de Lee Tae Kyoung- 이태경 :

L’artiste Lee Tae Kyoung est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (promotion 2001).

Il a vécu à Paris pendant une dizaine d’années avant de retourner en Corée, ou il réside actuellement. Il expose régulièrement à Busan, Daegu et Séoul. Il explique que :

- Quand êtes-vous entré à l’AJAC ?

« J’ai rejoint l’AJAC en 1998 et j’ai été membre actif jusqu’en 2000 ».

- Comment avez-vous connu l’association ?

« Je l’ai connue après avoir été présenté par un ami coréen ».

- Avez-vous rencontré beaucoup d’artistes français et étrangers ?

« Lorsque j’étais à l’Ecole des Beaux-Arts, j’étais actif au sein de l’AJAC. J’ai aussi créé un autre groupe avec des amis de différents pays, et j’ai fait des expositions avec eux. Eux sont toujours engagés dans des activités artistiques, et restent en contact avec moi de temps en temps. »

- Les artistes français et étrangers étaient-ils intéressés par la culture coréenne ?

« Oui, ils s’intéressaient à la culture coréenne, et des amis allemands, autrichiens et italiens ont visité la Corée, et veulent toujours y revenir »

- Quels sont vos meilleurs souvenirs, et vos meilleures expériences ?

« Mes bons souvenirs de voyages et des moment festifs avec des amis d’une douzaine de nationalités différentes me viennent encore à l’esprit. Je pense que le meilleur souvenir est celui de notre première exposition à Vienne en Autriche. Ce fût une bonne expérience de gagner des prix, et de faire des expositions dans plusieurs salons. Bien sûr, je ne peux pas oublier les expériences que j’ai vécues, lorsque j’étais à l’Ecole des Beaux-Arts. »

- Racontez librement :

« Bien sûr, les 10 ans de vie à Paris, où j’ai passé ma jeunesse entre 20 et 30 ans, ont été la période qui a eu le plus d’impact sur ma vie artistique, et a laissé d’innombrables souvenirs. Parfois ces jours me manquent tellement et je veux désespérément y revenir ne serait-ce qu’une seule fois. Les années passent, et nous vieillissons, mais nous parlons encore de ces jours et nous voulons que nos amis se retrouvent un jour. Nous sommes toujours dans la nostalgie. »



Portrait de Hur Kyung-Ae

Portrait de Hur Kyung-Ae ⓒ HUR Kyung Ae



L’avis de Hur Kyung-Ae - 허경애 :

Hur Kyung-Ae a étudié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et est une artiste reconnue et apprécié en France. Elle a également accepté de répondre à mes questions

- Qui sont les membres fondateurs de l’AJAC ?

« Je ne connais pas personnellement les membres fondateurs. Je sais que ce sont d'anciens étudiants des Beaux-Arts qui ont fondé l'AJAC en 1983 »

- Comment êtes-vous rentrée à l’AJAC ?

« En Corée c'est courant de faire partie d'une association. Quand je suis arrivée à Paris, je me suis renseignée, et je suis allée simplement vers l'AJAC »



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« Bleu » de Hur Kyung-Ae ⓒ HUR Kyung Ae



- Quels sont vos réalisations :


« J’ai été déléguée de l’AJAC en 2008. Grâce à cette association, j'ai pu rencontrer d'autres artistes, et partager avec eux des expositions, et des moments festifs ».

- Racontez librement :

« L’AJAC permet aux jeunes artistes coréens de pouvoir travailler. Beaucoup ont suivi le cursus d’Art à Paris 1, ou à Paris 8. L’AJAC nous donne la possibilité de chercher des projets, et de travailler avec des galeries. L’AJAC est une famille artistique. On crée des liens et on s’entraide, en partageant notre passion commune qui est l’Art. Comme nous ne pouvons rester à l’AJAC que jusqu’à l’âge de 40 ans, nous intégrons souvent par la suite, l’autre association d’artistes coréens basée à Paris, SONAMOU ».



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« Archivage de mes mémoires » de LEE Hyewon ⓒ LEE Hyewon



L’avis de Lee Hyewon - 이혜원:


L’artiste Lee Hyewon qui est présente à l’Edition 2021 « Outre Mesure », a pris le temps de répondre à mes questions

- Comment avez-vous connu l'AJAC ?

« J’ai connu l’AJAC à l'automne 2018, à travers un forum d’étudiants coréens. Ce forum partageait des informations sur les études d’art en France. C’était une année durant laquelle j’étais remplie d’un désir de changement, et de passion pour l’art ».

- Depuis quand êtes-vous membre de l 'AJAC ?

« J’ai posé ma candidature en automne 2019, et je suis devenue membre en 2020 ».

- Quelle est votre formation artistique en France ou en Corée ?

« J’ai fait des études d’art, notamment de peinture coréenne, à l’université Kyung Hee située à Séoul, en Corée du Sud ».

- Avez-vous travaillé avec des artistes français et étrangers, depuis que vous êtes entrée à l 'AJAC ?

« J’ai eu l’occasion de travailler avec des artistes français ou d'autres pays, dans l'exposition "3m2" l'année dernière. Je suis toujours en train d'élaborer des projets de collaboration avec eux. ».

- Si vous voulez ajouter quelque chose :

« Lorsque j’élabore un projet, je suis souvent inspirée par la vie quotidienne. La plupart du temps, je me concentre sur ma nouvelle identité que j’ai acquise en tant qu’artiste étrangère et mon ancienne identité que je suis en train de "perdre petit à petit" depuis mon arrivée en France. J’essaie de reproduire cette dualité sur la toile. Mais à l’occasion de ce nouveau projet, j’ai décidé de prendre du recul pour retravailler sur le passé.

Mes parents ont oublié beaucoup de souvenirs de mon enfance. Apparemment, il y a des choses qui disparaissent plus doucement que l’on ne peut l’imaginer, sans aucun bruit. Voici ce que mes parents me disent aujourd’hui : “Ah bon ? Je ne me souviens pas”.

Les souvenirs sont impuissants. C’est triste que ces souvenirs perdent leur chemin et finissent par mourir dans notre "petit cerveau", sans laisser aucune trace.

Finalement, c’est nous qui les tuons. C’est pour cela, que j’ai décidé de graver la trace de mes souvenirs sur la toile.

C’est sûr qu’il y a des paysages qui n’existent même plus. Je ne sais même pas quelle couleur il faut choisir pour peindre ces endroits oubliés. Mais je sais que c’est le seul moyen de retrouver le chemin vers mon pays natal.

Depuis que je suis en France, je me pose beaucoup de questions sur mon identité, en tant que "personne étrangère".

Parce que vivre à l’étranger, c’est aussi oublier une grosse partie de notre origine, pour bâtir une autre vie.

Et aujourd’hui, je suis prête à communiquer avec mon passé à travers l’art, afin de traverser cette frontière ».

- Comment avez-vous choisi le thème de l’exposition 2021 « Outre Mesure » ?

« Mes œuvres traitent de sujets très variés, mais finalement se réunissent sur un seul thème qui est la communication. Pour moi, l’art a toujours été un moyen de communication.

L’art fait le lien entre les individus, entre le rêve et la réalité, le désir et la modération et enfin, le présent et le futur.

J’ai participé à cette exposition "Outre Mesure" en interprétant le concept comme quelque chose qui existe au-delà de la limite et de la frontière. J’ai essayé de le transmettre au public, tout en brisant les barrières d’expression que j’ai acquises dans mon enfance.

Et pour cela, je me suis inspirée des histoires les plus intimes de ma vie.

À travers "Outre Mesure", j’ai laissé chevaucher la nature humaine qui oublie, et le désir de protéger nos souvenirs fragiles. »



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L'artiste CHOI Hyungsub ⓒ CHOI Hyungsub



L’avis de Choi Hyungsub - 최형섭 :

Choi Hyungsub qui a travaillé avec des artistes de divers horizons, est un artiste reconnu en France et en Corée. Il a également répondu à mes questions :

- Comment avez-vous connu l'AJAC ?


« Surtout par mes amis artistes coréens qui travaillent et vivent à Paris. Pour les artistes coréens, il existe deux groupes qui sont les plus connus. L’un est l’AJAC, et l'autre est SONAMOU. »

- Depuis quand êtes-vous membre de l 'AJAC ?

« Depuis 2018. »

- Quelle est votre formation artistique en France ou en Corée ?

« Je suis art plasticien. Je vis et travaille entre la France et la Corée. Je pratique les peintures abstraites, qui sont pour moi comme une symphonie. Je pratique aussi la photographie. Je suis en train de l’envisager sur l'installation de mes œuvres. »

- Avez-vous travaillé avec des artistes français et étrangers, depuis que vous êtes entré à l 'AJAC ?

« Oui, l'année dernière on a participé à une exposition "3m2". Aussi, chaque année, on a l'occasion de faire une exposition, y compris avec les artistes français et d’autres artistes étrangers. Le nom de l'exposition est "시차전 - Regards Croisés" ».



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« Sentimographie » de CHOI Hyungsub ⓒ Nathalie FISZ 



- Comment avez-vous choisi le thème de l’exposition 2021 « Outre Mesure » ?

« Ce thème a été choisi par une commissaire d’art. »



III. Les expositions de l’AJAC sont très créatives :


Affiche P4G Seoul Summit 2021 Ⓒ Ministère coréen des Affaires étrangères

ⓒ Facebook du Centre Culture Coréen



Avec plusieurs « cordes à leur arc », les artistes de l’AJAC nous font partager avec générosité leurs créations.

J’ai eu la chance de voir « P : rétro » en 2018, et « Patterns » en 2019.

« Outre Mesure » est l’exposition 2021 au Centre Culturel Coréen de Paris ; exposition particulièrement mise en valeur dans la magnifique salle du second étage. Elle se tient jusqu’au au 17 septembre prochain.

« P : rétro » du 18 décembre 2018 au 28 février 2019

Cette exposition avait pour thème : « l’humain au cœur de l’espace-temps ».

Trois artistes coréens et trois artistes français étaient présents. On a pu découvrir :

Kim Bomi et « Ligthing » : Faisceau lumineux, Kwon Hyeoki et « je me souviens » et « Devient familier », Jo Joowon et « Chuchotement », série d’installations cacophoniques.

Pour les artistes français, étaient présents Herbet Aurélie et « Dérivation – Troisième itération », Arnold Clémence avec « ma mémoire floue », Burkart Roland avec « Grid ».

Les artistes se sont interrogés, ont créé, partagé et nous ont proposé un voyage sensoriel.

« PATTERNS »

Cette exposition avait pour thème « l’organisation répétitive » et posait la question du motif, du modèle, voire de la méthodologie.15 membres de l’Association nous ont présenté leurs créations. Etaient présents :

Eom Dohyeon et « Audience », Ha Yoomi avec une acrylique sur toile, Hong Bora et « le corps découvert », Jo Joowon et « Who, who, who », Jung Dajung et « A travers l’arbre », Kim Bomi et « Passe-muraille », Kim Gijoo et « Assortiment N°2 », Kim Haeyun et « Studio15 », Kim JeoungHee et « Roseau N° 15 », Kwon Hyeoki et « Disparition apparition ♯ 3», Lee Sung-A et « N103 », Lee Damy et « Soixante », Lee Jisun et « les héros et héroïnes anonymes dans le pays du temps », Park Hyejung et « Our home ♯ 2 », Youn Guideog et « Série d’images brûlées-4 ».

Citons également « Regards Croisés » - 시차전 :

Il s’agit de l’échange des Jeunes Artistes Coréens et des artistes internationaux dont les différents regards se croisent autour d’une exposition collective. Intitulé « Regards Croisés ».

Ce projet artistique s’élabore une fois par an depuis 2011.Comme l’a indiqué plus haut Choi Hyungsub : « l'année dernière on a participé à une exposition "3m2", avec des artistes français et étrangers ».




Affiche de

Affiche de « Outre Mesure » ⓒ Nathalie FISZ 



« Outre Mesure » édition 2021 :

« Une installation de plantes, des objets posés, une femme qui se gratte. L'art pour représenter un monde qui serait au-delà de nos mesures sociétales ». Outre Mesure est la 38 ème édition de l’exposition.

Chun Sang-A est commissaire de l’exposition. Marion Delage de Luget a préfacé son catalogue.

C’est une exposition collective qui permet à 19 Jeunes Artistes Coréens de relever encore un nouveau défi, sous l’angle de la « mesure ».

Comme nous l’explique Marion Delage de Luget : « la mesure est utilisée dans divers domaines et contextes : les sciences et techniques, la culture et l’art. La mesure est une valeur et une évaluation. La mesure renvoie aussi à la constante et la régularité ».

Comme elle le souligne également « Dans la conjoncture actuelle où les déséquilibres engendrés par la crise sanitaire sont multiples, une juste mesure s’impose sans doute, plus que jamais ».

C’est alors que l’exposition et les artistes veulent élargir le sens du mot « mesure » et présenter « Outre Mesure », en se laissant une marge de manœuvre créative.

Les travaux de peinture, dessin, sculpture, installation, vidéo et photographies sont classés et exposés par sous-thèmes :

« (In)visible frame », « Nature sensible » et « Valeurs singulières » qui termine l’exposition.

A partir des data, graphisme, vécus…, telle une valeur au sens scientifique, symbolique ou sentimental, ces valeurs singulières correspondent aux pensées des artistes, sentiments, mémoires, rêves... aux aléas de la vie.



Les artistes et leurs réalisations :

Kim Gijoo compose toujours selon une grille orthogonale homogénéisante, unité fictive qui, a contrario, relaie les particularismes de chaque cube de bois la composant.

« Le Cloître, 2021, Installation (plantes, lampe de croissance, bois, etc.), 101,5 x 103 x 103 cm ».

Lee Hyewon s’amuse du traditionnel rapport fond-forme, immergeant ses figures sous des rayures de couleur à la texture cotonneuse. Le motif, en sourdine, se camoufle.

« Archivage de mes mémoires #1990_1, 2021, technique mixte, collage de papier coréen sur toile, 73 x 92 cm »

Choi Hyungsub recouvre ses peintures de lignes sinueuses dégradées montrant d’infimes variations et oscillations – traces subtiles et effectives de sa présence à l’œuvre.

« Sentimographie n.21-22, 2021, acrylique sur toile, 60 x 60 x 4 cm »

Gheem Sookyoung, et « Weightless Fragment »

Ha Yoomi,et « Sans titre, 2018, acrylique sur toile, 130 x 97 cm »

Hong Bora et « CORPS INITIAL_B, 2019, photographie, impression jet d’encre, 100 x 80 cm »

Hong Sungyeon, et « Relation 1, 2021, acrylique sur toile, 66 x 76 cm (chaque image) »

Jo Joowon et « Stepstones n°83, 2021, impression pigmentaire sur papier Fine Art, 50 x 40 cm »

Ju Jeongmi et « Geometrical Intimacy (triptyque), 2021, huile et acrylique sur bois, 70 x 50 cm, 70 x 100 cm, 70 x 50 cm »

Kim Haeun et « Pour ce qui est de mon angoisse I, 2020, impression jet d’encre, 31,5 x 50 cm »

Kim Heeyun et « Intercity_PS_M1 #06, 2019, huile sur toile, 130 x 89 cm »

Kim Jina et « Rien ne résonne plus fort qu’un cri solitaire 2021 Super 8 § Full HD, 20 ‘’45, texte narratif par Tiphaine Durbesson § Kim Jina »

Kwon Hyeoki et « Parfois aux yeux, 2021, tirage sur papier, 90 x 60 cm »

Lee Seunghwan et « N°1 acer palmatum Thunb, 2020, photographie, 100 x 80 cm »

Lee Sung-A et 107, 2019, technique mixte sur papier coréen, 28 x 36,5 cm

Park Hyejung et « Sur le toit, 2021, crayons de couleur, pastels, feutres, crayon à mine sur papier, 50 x 64 cm »

Shin Minseo et « Parce que j’ai bougé, 2021, HD vidéo, son, 2’05’’ »

Sim Mihye et « Série La rage hautement calorique, 2021, 3D graphics video, 1080 x 1080 px, 15 mn en boucle (chaque image) »

Youn Guideog et « Sans titre-2, série Brûler, 2021, feu, gouache sur bois, 29,5 x 23,5 cm »

« Pour finir » :

C’est ainsi que j’ai pu aller à la rencontre de l’Association des Jeunes Artistes Coréens, qui relève le nouveau défi de cette 38 ème édition de l’exposition, et également mieux connaître l’association.

Pour celles et ceux qui ne sont pas sur Paris, je ne saurais que les encourager, par le biais des vidéos et des moyens de communication, à aller à la rencontre de ces artistes.

Partageons avec eux, et apportons encore notre supplément d’âme, qui sera sans nul doute une autre source d’inspiration.


***

Je souhaite adresser mes sincères remerciements :

Centre Culturel Coréen : JOHN Hae-oung, directeur du Centre Culturel Coréen, CHUN Sang A, commissariat de l’exposition, KIM Haeyoung-youmine, chargée de l’exposition, JUNG Boram, assistante de l’exposition, Shin Yisang, conception graphique, Marion Delage de Luget qui a préfacé le catalogue de l’exposition.

AJAC : KIM Gijoo, directeur de l’AJAC

Les artistes : Lee Tae-Kyoung, Hur Kyung-Ae, Lee Hyewon, Choi Hyungsub et tous les artistes de l’AJAC.

***


Liens :

Centre Culturel Coréen : https://www.facebook.com/CentreCulturelCoreen/

AJAC : http://aiacfrance.com

Ecole des Beaux-Arts de Paris :
https://www.beauxartsparis.fr/fr

Artistes coréens :

Etude de Lee Bouriane :
http://www.reseau-etudes-coree.univ-paris-diderot.fr/sites/default/files/bouriane_lee_120_ans.pdf

Lee Ungno :
https://www.coree-culture.org/IMG/pdf/80.pdf
https://www.cernuschi.paris.fr/fr/expositions/lee-ungno-lhomme-des-foules

Kim Sou :
https://www.christies.com/en/lot/lot-5471112
https://en.wikipedia.org/wiki/Kim_Heungsou

Kim Eun-ho :
https://www.christies.com/en/lot/lot-5471087
https://www.mutualart.com/Artist/Kim-EunHo/684144EC47108FDA

Artistes de l’Ajac :

Kim Gijoo :
Instagram
@kgijoo

Lee Tae-Kyoung :
https://www.instagram.com/accounts/login/
http://www.artnet.fr/artistes/lee-tae-kyoung/

Hur Kyung-Ae :
허경애 - Parisart77
https://www.facebook.com/kyungae.hur

Lee Hyewon :
artist.heionly@gmail.com
https://www.facebook.com/hyewon.lee.85
https://heionly.com/
https://www.instagram.com/heionly_/

Choi Hyungsub
Choihyungsub.com
@hyungsub.choi
https://www.facebook.com/choi.hyungsub
https://www.choihyungsub.com/

Expositions de l’AJAC :
https://fr-fr.facebook.com/login/?next=https%3A%2F%2Ffr-fr.facebook.com%2Fjeunesartistescoreens
https://ajacfrance.wordpress.com/archives/regards-croises-%EC%8B%9C%EC%B0%A8%EC%A0%84/

« P : rétro » :
https://www.facebook.com/CentreCulturelCoreen/posts/2146235888766915/

« PATTERNS » :
https://www.facebook.com/CentreCulturelCoreen/posts/2384987571558411/

« Outre Mesure »
https://bit.ly/3hmstz1
https://www.youtube.com/watch?v=bhAwyhKpcK4
https://www.unidivers.fr/event/exposition-outre-mesure-centre-culturel-coreen-2021-06-17/



* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

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