Journalistes honoraires

26.09.2023

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Par le journaliste honoraire de Korea.net Emilio Naud de France, photos Emilio Naud


Quand on pense aux sports coréens, le premier qui nous vient à l’esprit est le taekwondo. Toutefois, la Corée a bien d’autres choses à offrir, notamment en termes d’arts martiaux. Prenez votre sabre, la partie coupante de votre lame face à vous, posez la paume sur le sabre et saluez avec une petite courbette. L’entraînement peut commencer, dégainez vos épées Baldo (발도).

Démonstration de Haidong Gumdo.

Démonstration de Haidong Gumdo.


Le Haidong Gumdo (해동검도) en deux mots

Si les origines exactes de cet art martial restent floues, ce dernier aurait vu le jour entre le IIIe et le IVe siècle au royaume de Koguryo. Bien qu’il nécessite un sabre, ses techniques sont loin du kendo japonais et se rapprocheraient plus d’un aïkido à mains nues. Comme la plupart des arts martiaux asiatiques, le Haidong Gumdo possède un système de grades (les « dan » et les « keup ») avec des ceintures de couleurs.

C’est dans les années 80 que le fondateur Kim retranscrit l’art martial dans sa forme moderne – celle pratiquée aujourd’hui. Il repensa le système et le codifia de façon formelle afin de propager le sport. En Corée, ce sport marche plutôt bien dans les villes où il est implanté, mais il reste mal connu dans d’autres régions. Destiné à tout le monde, il attire autant les hommes que les femmes.

Les techniques sont dérivées de celles utilisées sur les champs de bataille. Mobiles et amples, elles combinent aussi des frappes lourdes pouvant potentiellement transpercer des armures. Elles permettent notamment de se battre à un contre plusieurs adversaires. Les entraînements font travailler les différentes postures de cet art martial. La première, main gauche en bas, main droite en haut, consiste à lever le sabre jusque dans le dos puis à assener un coup de haut en bas. En combinant les diverses postures à différents types de coups, on obtient des enchaînements impressionnants.

Les sabres sont le plus souvent en bois et en métal. La taille de la lame varie entre 70 et 80 cm. Le poids varie également selon le matériel de fabrication, mais tourne entre 500 et 800 g. Des versions en mousse existent également pour les combats ou les championnats.

Les membres sont vêtus de tenues noires ou bleues, les dobeok (도벅), mais lors de certains événements spéciaux, ils peuvent porter un hanbok, un peu plus élégant, spécialement dédié pour le combat.

Le club de Haidong Gumdo de Paris.

Le club de Haidong Gumdo de Paris.


Et en France ?

C’est le grand Maître Chong Kwangjanim qui est responsable de la France. De nombreux instructeurs bénévoles entraînent les apprenants. C’est le cas de Florian Zedek, rencontré lors d’un atelier de Haidong Gumdo en extérieur, dans l’intimité du bois de Vincennes. Florian Zedek est instructeur de cet art martial depuis maintenant dix ans, mais il le pratique depuis 2006. Pour lui, cet art martial est plus qu’un simple sport. Il permet aux jeunes de se canaliser et de mieux se comprendre. C’est sa passion pour la formation qui l’a poussé à vouloir enseigner le Haidong Gumdo, une suite logique après ces années de pratique.

Au sein de l’association française, ce sont un peu plus de 150 étudiants qui s’entrainent dans des gymnases, ou dojang (도장), pour les intimes. De la région parisienne au sud de la France (Marseille, Toulouse ou Montpellier), les centres de formation ne manquent pas.

Pour recruter plus de membres, outre l’efficacité du bouche-à-oreille, l’association est présente sur plusieurs salons en rapport avec l’Asie afin de faire des démonstrations, comme ce fut le cas il y a deux mois à la Japan Expo ou plus récemment lors du Forum des associations à Paris.

Passion Haidong Gumdo

Pour Stéphane, cet art martial fait désormais partie intégrante de sa vie. Il a découvert le Haidong Gumdo presque par hasard lors d’un salon sur la culture asiatique. Intrigué par les tenues des pratiquants, il a participé à un cours d’essai qui s’est avéré convaincant. Mais surtout les horaires tardifs des cours lui permettaient d’y assister malgré un travail qui lui prenait beaucoup de son temps. Ce qu’il apprécie par-dessus tout c’est l’ambiance familiale qui règne entre les pratiquants.

Marine, quant à elle, a toujours aimé les arts martiaux. Elle s'est jointe au club après la recommandation d'une amie. Mais c’est le sabre et le côté confiance en soi qui l’ont convaincu pour rester.

Pour Alice, ce sont les films coréens qui l’ont dirigé vers ce sport, qu’elle décrit comme complet, demandant rigueur et souplesse, mais pas trop d’endurance. Pour Susana, c’est le fait qu’il n’y ait pas trop de contacts physiques qui l’a emporté. Elle se dit même tombée amoureuse de cet art martial adapté à tous.

Il est l'heure de rentrer vos épées dans leurs fourreaux (chaggeom, 착검).

Démonstration des techniques de Haidong Gumdo à Paris.

Démonstration des techniques de Haidong Gumdo à Paris.



* Cet article a été rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr